
Le Yamaha Majesty 400 s’offre à moi dans une livrée sobre, anthracite métallisée. La clientèle-cible du Majesty est bel et bien les pendulaires et les scootéristes cherchant un confort certain à bord de leur deux-roues. Un empattement long, un large carénage aux lignes étirées pour le moins élégantes, une selle moelleuse, un tableau de bord au design agréable, un pare-brise qui monte bien haut, une arrière imposant, un échappement bien présent… le Majesty en jette, vraiment ! Moi qui suis motard incurable, j’avoue rester sous son charme. Devrais-je consulter sans tarder mon médecin ?
Au niveau de l’équipement, le Majesty se veut confortable. L’écartement des leviers de freins est réglable. Un frein à main assure des parcages en côte. Un rangement sous la selle offre un volume conséquent ; on y loge aisément deux casques intégraux, des gants, et quelques vêtements légers. Faire les courses avec son Majesty est envisageable, j’en ai fait l’expérience ; eh oui, un motard n’est pas qu’un sale macho !
Pour le pilote, la selle très large et de faible hauteur présente un petit dosseret qui se montre appréciable sur de longs trajets. L’ordinateur de bord, bien qu’il soit magnifiquement dessiné, accuse son affiliation aux scooters d’une ancienne génération. En effet, l’autonomie, les consommations moyenne et instantanée sont absentes, très dommage pour un scooter prédisposé aux longues distances… Son double frein avant inspire confiance et efficacité. Ce scooter éveille ma curiosité et me donne envie de le rouler.
Sans tarder, je m’empresse à démarrer cette mécanique. Le frein arrière appuyé, un coup de démarreur suffit à lancer le monocylindre de 400cm3. Silencieux, discret, sourd, mais correct, le son émit par le moteur ne me déçoit pas, pour un scooter.
Les premiers tours de roues se font intuitivement. Les 233kg du Majesty ne se font pas remarquer ; c’est un vélo. Ce scooter est doué d’une maniabilité exemplaire et s’avère redoutable durant les trajets urbains. La selle de faible hauteur et les masses rapprochées au maximum du sol aident sans doute à sa maniabilité.
Mes jambes allongées et mes pieds appuyés sur les repose-pieds secondaires, je jouis d’une position véritablement confortable ; sur une moto, j’aurais dit une position Custom. Le scooter, c’est peinard ! Pour les trajets plutôt techniques, j’apprécie poser mes pieds sur les repose-pieds principaux. Je bénéficie ainsi d’une position plus droite et me sens plus ainsi à l’aise pour me faufiler entre les voitures et pour user de la poignée d’accélération dans les virolos.
Le moteur offre une linéarité presque parfaite. Cependant, on ressent les deux phases d’accélération. Une première jusqu’aux environs de 70km/h et la seconde qui nous entraîne jusqu’à 150km/h. Le 400cm3 n’offre pas de réelles sensations à l’accélération ; il se montre assez fade. Ceci dit, les performances sont relatives à sa cylindrée. Vous n’aurez aucune difficulté à dépasser les caisseux endormis sans vous faire de frayeurs. Au niveau de la consommation d’essence, le Majesty 400 ne pourrait se targuer d’une feuille verte sur son carénage. En effet, la consommation n’est pas tombée au-dessous des 5litres/100km. Par contre, le généreux réservoir de 14litres permet tout de même de belles distances sans devoir se ravitailler.
De manière dynamique, le Majesty m’apparaît comme une référence. Bien qu’il bénéficie d’un long empattement, il ne pêche pas par des flottements dans les longues courbes. Au contraire, il se montre précis, tant dans les virages serrés que dans les grandes courbes prises à des vitesses inavouables. Etonnamment, il est capable de prendre beaucoup d’angle sans pour autant perdre en précision. Je ne me suis pas vu poser le genou, tout de même pas ! Il m’a permis de me déplacer rapidement d’un lieu à un autre sans appréhension dans les courbes. La dureté et la fermeté des suspensions sont en parfaite harmonie avec la notion de confort. Les imperfections de la route sont gommées et l’ensemble garde une bonne réactivité. Le scooter Yamaha est un tapis volant. Ma passagère a eu plaisir à se déplacer dans le rôle du Sac de sable.
Le freinage est à la hauteur et permet de ralentir sans peine le gros scooter. Couplé à l’ABS, sur chaussée détrempée, il a su se montrer rassurant et impressionnant d’efficacité, pour un scooter. Le freinage est progressif et puissant ; les commandes font preuve d’un agréable feeling.
Le haut et large pare-brise et le carénage protègent correctement et permettent de rouler sous la pluie et par grand froid sans arriver à destination détrempé et frigorifié. Les mains sont également bien à l’abri.
L’éclairage, lui, est au top. Il offre la possibilité de se déplacer de nuit sans souci. Les phares avant éclairent aussi bien que ceux d’une voiture conventionnelle.
Le scooter étant un véhicule plutôt utilitaire dans le monde des deux-roues, le Majesty fait honneur à son cahier des charges. Il saura satisfaire pleinement les pendulaires et les scootéristes avides de confort. Se déplacer rapidement et sur de longues distances, dans un confort royal, par tous les temps, il en est capable. Vous rendre tous les jours au travail, de jour comme de nuit, il saura relever le défi. Seul peut-être son prix rebutera quelques-uns d’entre nous.
Ce scooter m’a convaincu et m’a permis d’apprécier la route différemment qu’à moto. Cette fois-ci, vraiment, l’internement me guette !