
Après la présentation sur les terres de Triumph à Londres des différents nouveaux modèles de Street Triple, à savoir les S, R et RS, présentation à laquelle mon collègue Pat a pris part, me voici convié sous le soleil, et la bruine matinale, de Barcelone pour découvrir sa version RS et la confronter à la route et à la piste.
Car oui, cette nouvelle version de la déjà mythique Street Triple, qui s’est déjà vendue à plus de 50’000 exemplaires de par le monde depuis 2007, n’est pas un simple remaniement esthétique comme l’a été la dernière, mais bien une refonte complète du best-seller de la firme de Hinckley. Nul besoin de vous dire que les ingénieurs ont dû transpirer pour revoir leur copie…
Commençons par les entrailles de la bête ! La cylindrée a été passée au shaker, secouée mais non agitée, pour passer de 675cc à 765cc, joli anagramme. On peut presque parler d’un nouveau bloc tant il a changé, ce n’est pas moins de 80 nouveaux composants qui prennent place dans le trois pattes avec comme objectif une amélioration de la puissance et du couple sur toute la plage de régime. Il est à noter qu'il répond aux normes Euro4.
Objectif réalisé, puisque les chiffres sont éloquents, le point le plus haut de la courbe de couple de l’ancien modèle est en-dessous du point le plus bas de ce nouveau bloc qui a été développé de façon spécifique à chaque modèle de Street Triple. La puissance du modèle d’entrée de gamme, la S, est de 113cv, celle de la R de 118cv et enfin celle de la RS qui nous intéresse ici de 123cv, soit 16 % plus puissante que l’ancienne.
L’électronique débarque en force sur la Street avec un contrôle de traction et différents mode moteur selon le modèle de Street. Pour jouer avec tous ces paramètres, les modèles R et RS reçoivent un écran TFT de 5 pouces (le tableau de bord est plus conventionnel sur la S) permettant d’ajuster de nombreux paramètres au moyen d’un joystick qui se trouve sous le pouce gauche, plutôt que de vous faire un résumé, les voici :
Ça en fait de l'information ! Le réglage du type d'affichage est très sympathique, il permet de mettre plus ou moins en valeur la vitesse ou le compte-tours suivant son mode de conduite ou la région traversée… vu que les radars poussent plus que les platanes au bord des routes. La commande des gaz est de type ride-by-wire.
En ce qui concerne le châssis, le bras oscillant est totalement nouveau et un tout petit peu plus long que l’ancien modèle, ce pour apporter un peu plus de stabilité à la Street. Les suspensions sont spécifiques à chaque modèle et pour la RS on fait dans le haut de gamme avec un Öhlins STX40 à l’arrière et une fourche Showa Big Piston de 41mm à l’avant. Le freinage sur cette dernière n’est pas en reste avec des étriers Brembo M50 et un quickshifter prend place sous le pied gauche.
Pour son look, les stylistes ont gardé la ligne de l’ancienne RX qui reprenait la coque arrière de la Daytona, c’est agressif à souhait. D'ailleurs la moto est livrée avec un capot de selle ainsi qu'une selle passager. Il faudra faire le choix entre les deux. La face avant a elle été reliftée avec des phares un peu plus bas qui enserrent la prise d’air à l'instar de la Speed.
Personnelllement je trouve très sympa de retrouver un peu partout sur la Triumph le nouveau logo de l'entreprise qui forme un T et qui rappelle aussi furieusement le célébre Union Jack si cher aux britanniques.
Malgré tous ces changements, la Street reste la plus légère de la catégorie avec un poids tous pleins fait de 186kg, soit deux kilos de moins que l’ancien modèle.