
L'anglaise a bâti son succès sur son moteur 3-cylindres offrant un bon compromis entre le bi et le 4-cylindres, mais surtout grâce à son excellent châssis. Elle a parfois été la plus légère du segment, la plus agile aussi. Face à la concurrence japonaise elle sortait régulièrement gagnante des comparatifs. Cette troisième génération arrive à point nommé : Yamaha a renouvelé sa MT-09, la Z650 (référence du bicylindre) débarque, la Brutale 800 reste marginale et Ducati devrait suivre prochainement avec son Monster en moyenne cylindrée.
La première évolution, et non des moindres, est l'augmentation de cylindrée du moteur à 3 pistons. Cubant auparavant 675 cm3, sa toute dernière version extraite de la Daytona a été portée à 765 cm3 ! Plus de 80 pièces ont changé à l'intérieur du moteur. Un nouveau vilebrequin, de nouveaux pistons qui coulissent directement sur de l'aluminium traité et non des inserts en acier comme sur la génération précédente.
Les 3 déclinaisons partagent évidement le même châssis. Celui-ci est en 2 parties : à l'avant une double poutre en aluminium et une boucle arrière moulée sous pression. Le bras oscillant est aussi commun avec sa forme "gullwing" et devrait offrir une stabilitée améliorée à haute vitesse. Enfin le système d'échappement en inox, de type 3 en 1, reste en position basse avec un flux de gaz revu et corrigé pour la Street Triple.
Niveau look, l'effet Baby Speed était inévitable. L'expression plongeante de la tête de fourche est reprise avec la prise d'air entre les deux phares. Les habillages latéraux ont changé, tout comme l'assise conducteur et passager en 2 parties qui renforce le côté sportif. La finition fait un pas en avant avec de nombreux détails plutôt élégants.
Dans sa version S, le roadster anglais va à l'essentiel pour offrir de la polyvalence et du plaisir au quotidien. En configuration d'appel, le nouveau moteur délivre quelques 113 cv et déjà 73 Nm de couple. Avec 2kg de moins sur la balance, ces 2 augmentations par rapport à la 675 cm3 sont déjà alléchantes. Le contrôle de motricité à 2 positions (route et pluie, agissant sur le moteur) fait désormais partie de la dotation de série avec l'ABS, seulement ce dernier n'est pas déconnectable.
Son tableau de bord reçoit un nouveau combiné LCD avec un ordinateur de bord indiquant le niveau d'essence, odomètre et trips partiels. Juste derrière prend place le phare avec feux de position maintenant à LED et un saute-vent de série inspiré de la Speed Triple.
Toute la suspension est spécifique au modèle S, avec une fourche inversée Showa Separate Function Forks (SFF) non réglable d'une course de 110 mm. Le mono-amortisseur à cartouche séparée, également de chez Showa, est réglable en précontrainte par paliers et dispose d'une course de 124 mm. Le freinage est assuré par deux disques de 310 mm à l'avant, pincé par des étrier Nissin à 2 pistons tandis qu'à l'arrière un disque de 220 mm est pincé par du Brembo. Ce dernier est identique sur les 3 déclinaisons.
Cette dénomination plus familière cache en fait le compromis d'un usage quotidien et occasionnellement sportif. Configuré pour tailler la trajectoire des routes de plaine et de montagne, elle se reconnait au premier coup d'oeil avec son arrière cadre rouge. L'optique est cette fois entièrement à LED pour 28x plus de clarté qu'en halogène. De nouveaux commodos font leur apparition, notamment avec un joystick opérable en 5 directions. Le tableau de bord passe en couleur avec un écran TFT de 5" inclinable et dont l'affichage change en fonction du mode de conduite sélectionné ou les goûts du pilote. Les 3 thèmes mettent en avant la vitesse, le compte-tour ou un peu des deux.
En terme de performances, on parle là de 118 cv et 77 Nm de couple sous la houlette du ride-by-wire et les 4 riding mode de la moto : Rain, Road, Sport, et personnalisé. Tant l'ABS que le contrôle de traction peuvent être totalement coupés ou seulement ajustés (ABS : Road, Track, Off; TC Road, Rain, Track, Off). Un embrayage anti-dribble et assisté vient s'intercaler dans la transmission.
Au chapitre du freinage, on passe à du sérieux. D'abord le maître-cylindre est un radial, ensuite les étriers passent à 4 pistons dans des monoblocs M4.32 de Brembo. La suspension est aussi plus perfectionnée. Fourche Showa Separate Function Big Piston Fork (SF-BPF) entièrement réglable et mono amortisseur du même fabricant, lui aussi réglable et disposant d'une course de 134 mm.
Oubliez la RX, avec cette nouvelle dénommination RS Triumph promet la Street Triple la plus affutée. Selon eux, ce sera une arme autant sur route que sur piste. Avec son look sportif encore souligné par un sabot couleur carrosserie et l'arrière cadre gris, elle est tout sauf discrète. Le cache-selle arrière est installé d'usine et la seconde selle sera livrée avec. La RS se permet même des rétroviseurs en bout de guidon, comme la Speed Triple.
De nouveau, le moteur donne un peu plus avec 123 cv et 77 Nm de couple. Les riding modes sont identiques, à l'exception d'un cinquième pour un usage piste (Track). L'embrayage aussi est semblable à la R, mais un quick-shifter (à la montée) s'invite à la fête. Et comment passer tout ça au sol ? Avec de Pirelli Supercorsa SP bien tendre, appuyé au sol par une fourche Showa Big Piston (BPF) réglable dans tous les sens et à l'arrière un Öhlins STX40 de131mm de débattement. Pour s'arrêter, Brembo M50 et maître-cylindre MCS du même fabricant.