Mon éclairage à LED est bluffant ! Je vois à 150m comme en plein jour. Ma vieille Yamaha tourne comme une horloge et est d’une maniabilité exemplaires dans tous ces petits virages en épingle. Le freinage qui peut sembler un peu léger de nos jours avec un petit disque à l’avant et un tambour à l’arrière, est en fait idéal pour la conduite tout-terrain. Les pistes sont sympas. Je n’ai pas froid. Bref, tout va pour le mieux jusqu’au moment où je sens que ma moto commence à se comporter de façon bizarre... Nooooooon pas une crevaison ! Pas moi ! A 02h15 du mat', un p***** de clou à choisi de s’unir à mon pneu arrière ! Quelle poisse, surtout quand on sait que je suis moins doué en changement de pneu qu’un berger kazakh en programmation C++...
Ça aurait pu être la fin de ma participation, mais heureusement j’ai pu compter sur l’aide des gars de mon team et du deuxième team avec qui nous roulons depuis le départ. On soulève ma moto à quatre pour la poser sur une fontaine afin de pouvoir enlever la roue arrière. S’en suit un remplacement de chambre à air, que par malheur je pince lors du remontage, qui nécessitera de tout recommencer... Cette fois, je laisserai ceux qui savent faire s’occuper du pneu pour moi. Quasiment en même temps, le célèbre journaliste italien Mario Ciaccia se retrouve dans la même situation que nous...
On repart après avoir perdu presque 1h30 avec une nouvelle surprise... Le démarreur de ma Ténéré ne veut plus rien savoir, on dirait que la batterie est morte. Heureusement qu’à l’époque les ingénieurs de chez Yamaha avaient trouvé judicieux de lui laisser un kick.
Vers les 05h00 du matin, mon phare à LED s’éteint... Cependant, il commence à faire jour et je vois suffisamment pour continuer grâce au phare de Jean-Paul qui roule derrière moi. On termine la boucle de 200km vers les 08h15 et finalement même pas derniers !
Entre nous, j’imagine que je n’ai pas besoin de jouer au dur, hein ? Franchement, j’étais quand même bien crevé et c’est avec plaisir que je rejoins la salle de gym que l’organisation a réservée pour qu’on puisse se reposer et même prendre une douche chaude ! Comme je n’avais pas lu les documents qu’ils nous ont envoyé par email, je n’ai pas pris mon ligne et, du coup, je me suis essuyé tant bien que mal avec du papier essuie-mains.
Je prolonge ma turbo sieste jusqu’à midi, alors que presque tout le monde a déjà quitté la salle pour aller manger.
Il me reste encore assez de temps pour contrôler mon problème de batterie et je constate que le redresseur fonctionne normalement. Du coup, je vais rouler toute la journée sans phare pour charger la batterie et, cette nuit, je n’utiliserai que les LEDs pour réduire ma consommation. J’ai dû consommer plus que la batterie ne peut fournir...
A partir de 13h00, c’est le départ du HAT Classic, qui lui dure 24h. Les participants du HAT Extrême ne prenant le départ qu’à partir de 15h00, je me promène un peu dans le paddock pour regarder les motos et discuter avec des gars qui ont des bécanes rares et atypiques. Une majorité de GS et de KTM Adventure flambant neuves et toutes options côtoient des vieux trails des années 80-90 qui valent à peine le prix d’une paire de valises Touratech, mais qui sont tout aussi bien adaptés à l’événement et qui procurent probablement tout autant de plaisir.
Entre ces deux catégories, il y a quelques raretés comme cette Barigo à moteur Rotax ayant participé au Dakar '86 et construite à deux exemplaires et de nombreuses préparations de passionnés comme l’Africa Twin de Manu ou encore ces deux magnifiques Suzuki DR Big de Rallye.