En attendant, je pose la question, mais vu le succès de ces 2 motos, la disponibilité pour cette saison risque d'être très limitée. Kawasaki peut se targuer d'immatriculer 832 unités de son roadster phare, modèle A2 et full cumulés. Les livraisons BMW ont commencé plus tard, fin juin on comptait 170 immatriculations ce qui la met en 7e place des roaster mid-size, à la poursuite des 790 Duke, GSX-S 750, CB 650, XSR 900 et MT-09.
Sur ce segment se côtoient de nombreux roadsters à la conception très différente. On trouve des bicylindres, trois cylindres et des quatre cylindres. Certains avec cadre treillis en acier, d'autre avec un châssis en aluminium, le tout pour un prix oscillant entre CHF 9'500 et CHF 11'000.-. Dans ce comparatif, c'est la BMW qui est moins chère sur le papier : CHF 9'900.- contre CHF 10'590.- la Kawasaki.
Pour offrir un roadster mid-size le plus efficace possible, il doit être bien équipé. Seulement l'équipement pléthorique, c'est l'ennemi du prix compétitif ! Normalement, nous aurions dû recevoir une F900 R d'entrée de gamme et la logistique nous a joué des tours.
Nous nous retrouvons juchés sur une F900 R dotée de toutes les options d'usine, sauf le rebaissement. San Mariono Blue (+120.-), Pack confort (+430.-), Pack Dynamic (+760.-), Pack Tourism (+710.-), Emergency Call (+310.-), Contrôle de pression des pneus (+220.-), pare-brise (+100.-), portent la facture à CHF 12'550.-. Notez que la seule option qui a effectivement un impact sur le pilotage est l'ESA Dynamic du pack Dynamic; qui permet de raidir l'amortisseur arrière, la fourche n'étant pas concernée.
Voyons les équipements de la Kawasaki : pour la première fois, elle embarque le contrôle de traction KTRC, ce qui implique une commande de gaz électronique qui permet aussi d'avoir des modes de conduite (Rain-Road-Sport) avec une courbe de réponse de la poignée de gaz différente. La Z900 a aussi troqué son tableau de bord monochrome pour un écran couleur de 10.1cm de diagonale compatible bluetooth. Enfin, la marque reste fidèle à une centrale ABS standard. La fourche ainsi que l'amortisseur sont réglables.
La BMW en fait un peu plus : ils ont apposé leur grand écran TFT de 16.5cm de diagonale qu'on retrouve sur toute la gamme, qui peut notament afficher la navigation depuis un smartphone. DTC et MSR (contrôle de traction et régulation de frein moteur) sont de série, comme les 2 modes de conduite Rain et Road. Enfin BMW a quand même équipe la F900 R de l'ABS Pro, soit l'ABS actif en courbe de la marque allemande. Pour faire la différence, elle embarque aussi le Shifter Pro pour monter et descendre les vitesses sans embrayage. Sans l'option ESA, la suspension n'est en revanche pas réglable.
En opposition directe, on ajouterait la suspension ESA à la BMW pour CHF 450.- (portant le prix de vente à CHF 10'850). Ainsi les suspensions seront semblables sur les deux motos car réglables. Ceux qui privilégient le pilotage préféreront probablement la Z900 pour sa fouche réglable, ceux qui sont plus technologie sélectionneront l'allemande qui offre le shifter et un ordinateur de bord plus complet.
Chacun pourra se faire son avis, mais voilà ce qui attire mon attention sur ces 2 motos. La BMW d'abord semble belle de loin, son look me convient mieux dans les grandes lignes. Mais quand on s'approche, je suis déçu de voir où en sont arrivés les Bavarois pour casser les prix.
Autant de plastique, dont l'ajustement laisse souvent à désirer, c'est indigeste. Insérez par exemple la clé dans la serrure pour retirer la selle, tout bouge sous vos doigts et ne renvoie pas le ressenti de qualité auquel on s'attend. Même chose pour le garde-boue en plastique noir, tellement fin qu'il rappelle la carroserie de voitures télécommandées Tamiya.
De part et d'autre de la fourche, on voit les deux canaux qui rejoignent la boîte à air. Ces tubes en plastique sont assez disgracieux et mériteraient d'être dissimulés. Heureusement que tout les câblages sont proprement posés et ne dépassent pas.
A côté d'elle, la Kawasaki fait presque allemande, à l'exception du design tout droit sorti du monde des mangas. Le cadre treillis en acier peint en vert pailleté tranche avec la carrosserie noir profond et gris anthracite, deux peintures bien réalisées. Il y a bien quelques caches plastiques qui ne sont pas nécessaires, mais la qualité perçue reste satisfaisante.
Seul les commodos de la japonaise peuvent jalouser ceux de l'allemande, plus précis à utiliser et heureusement vu le nombre de fonctions. L'échappement est lui mieux réussi sur la Kawasaki, bien qu'il arrive qu'on le touche du pied lorsqu'on change d'appui. Mais c'est de l'ordre ergonomique, pas esthétique.