En effet, ce dernier qui titre son article comme suit "SMR, Championnat suisse de courses sur route en crise" laisse présager que ce dernier est proche de la rupture.
Le président de la FMS, Walter Wobmann, a donc décidé de créer un groupe de travail qui a pour but de trouver des solutions pour rendre ce championnat attractif. Car oui, il faut le reconnaître, ce championnat qui ne compte que 36 pilotes pour l'année 2018, n'attire plus et ne fait plus rêver, même pire, il fait fuire les pilotes suisses qui préfèrent se tourner vers les championnats français ou italien, plus porteurs et moins coûteux.
En effet et comme nous l'avions relevé il y a déjà plusieurs années, la première fois en 2013 "Le Championnat suisse des courses sur route a du plomb dans l'aile !" puis une nouvelle fois en 2016 "Championnat suisse 2016 - Des circuits toujours plus éloignés et du changement dans le règlement", ce championnat est devenu cher, trop cher (coût d'inscription notamment), et peu attractif (parcourir près de 10'000km pour 6 courses et ne voir que peu de retombées), que ce soit pour les pilotes ou pour les sponsors qui au final ne voient que très peu d'intérêts à investir des billes dans cette formule. D'autant plus que la FMS sous-traite l
Fort de ce constat, la FMS l'organisation faîtière a décidé de traiter certains thèmes afin de faire évoluer les choses pour 2019 :
Afin de se faire une idée du problème à une plus grande échelle, nous avons demandé l'avis à plusieurs pilotes qui avaient participé au Championnat suisse, des plus jeunes et des moins jeunes.
Hervé Gantner (ancien pilote au Tourist Trophy) :
"D'abord les coûts et la structure du championnat. Le coût de l'inscription ça va, mais le souci c'est le manque de règles par rapport à la moto et aux pneux. Quand le pilote low budget arrive, ça lui donne pas envie de rester en championnat suisse quand il voit que des gars balancent 6-7 trains de pneus par week-end. Et puis la dernière fois que j'y ai mis les pieds, il y avait 2 catégories en 600 et 2 en 1000, ce qui est néfaste pour le championnat car tu te retrouves avec 6 classés par catégorie et c'est ridicule. C'est bien pour le pilote totalement amateur car il s'inscrit en Open, il fait un podium (sur 12 pilotes au départ dont 10 retraités suisses allemands et un débutant) et il peut mettre ça sur sa page Facebook alors qu'en Superstock tu auras des jeunes qui se saignent, qui vont vite et qui font 4-5 ème et tu en entendras moins parler. Le niveau des pilotes de pointe est très bon, mais le championnat n'est pas intéressant car le champ est petit. Après, du moment que tu n'as pas de contrôle, tu as de la triche, et quand tu es jeune et que le vieux de 45 ans te met une misère sur chaque ligne droite parce qu'il triche, tu ne reviens pas non plus. La FMS ronronne, les importateurs (pas tous heureusement) trouvent toutes les excuses pour ne pas soutenir les jeunes, du coup ça devient dur. Selon moi, du moment que ce n'est pas une fédération qui organise le championnat, ça n'a aucune crédibilité. Pour le moment le championnat suisse, c'est simplement un organisateur qui sous-loue du temps à la FMS pendant ses sorties circuits. Alors que si on organisait une vraie catégorie en 600, une en 1000 et une coupe (style coupe KTM RC 390), on aurait assez pour que la fédération puisse louer la piste pour eux et sous louer le temps restant. Du coup le championnat suisse stagne, alors il est intéressant pour le jeune qui a besoin d'un titre ou pour le vieux qui veut encore faire des résultats."
Sebastien Fraga (championnat de France Superbike Challenger) :
"Tout d’abord, les circuits sur lesquels le championnat suisse roule sont extrêmement loins (Slovaquie, Brno etc...). Ceci implique des coûts de déplacement très élevés et oblige à prendre beaucoup de jours congés dû à la longueur des trajets. Ensuite, étant donné que ce n’est pas la fédération suisse mais un promoteur qui l’organise, le championnat est intégré à des roulages loisirs. De ce fait, il n’y a pas de vrai séances d’essais libres ni qualificatives mais seulement de courtes séances de 20 minutes . En plus de ceci, les 600 et les 1000 sont mélangés jusqu’au séances qualificatives ce qui n’est pas l’idéal pour faire des essais. La plupart des pilotes qui cherchent à progresser, moi y compris, quittent ce championnat afin de se diriger vers d’autres championnats plus relevés (France, Allemagne, Italie ou Espagne). Par exemple, à Magny-Cours, un chrono de 1’46 fait largement la pole en championnat suisse 600 alors qu’en championnat de France ce chrono nous classe au alentour de la 11eme place. Le nombre de tours en course y est également plus élevé dans d’autres championnats (à Magny-Cours 10 tours en championnat suisse contre 15 en France pour les 600).
Il y a aussi l’aspect médiatique qui entre en compte. Pour trouver les résultats du championnat suisse (je n’y ai jamais réussi...) il faut passer un temps fou alors que tous les autres championnats ont des pages Facebook, instagram, un site fonctionnel et pratique pour trouver toutes les informations. En plus de tout ceci, l’inscription au championnat coûte extrêmement chère (800€ pour une wild-card en championnat suisse contre 380€ en championnat de France par exemple.) Je trouve ceci dommage car pour toutes les raisons précitées, les grilles ne se remplissent pas et oblige les bons à fuir ce championnat."
David Chevalier (Championnat Italien National Trophy) :
"Alors pour ma part, c’était à cause des coûts, inscriptions, déplacement, très chères. J’ai aussi quitté car cette année là beaucoup de pilotes partaient dans d’autres championnats, et qu’il ne restait plus grand monde sur la grille et que je voulais aussi partir pour progresser au maximum ! Les circuits étaient corrects, de beau tracé, mais malheureusement trop loin suivant où. Par contre pour commencer la compétition, je le conseille, car beaucoup de séances de roulage, bien pour progresser rapidement."
Bruno Guedes (challenge Protwin et Werc) :
"Pour moi les raisons principales étaient les coûts d'inscriptions (800€ par course en 2016), la distance de déplacements sur les circuits (environ 10'000km sur une saison) donc beaucoup de frais annexes, essence... Aucune communication à propos du championnat, que ce soit de la part de la fédération ou de l'organisateur Valentinos.
Si Acidmoto.ch ne parlait pas des pilotes romands, nous n'existions pas, déjà que l'intérêt des sponsors est très limité. Finalement, nous avons presque autant, voir plus de visibilité en faisant un championnat en France, avec des coûts de participation, souvent divisé par deux."
Comme vous l'aurez constaté en lisant l'avis de ses pilotes, le résultat n'est pas glorieux et perdure depuis de trop nombreuses années. Il faut donc que la FMS assume son rôle de fédération et prenne le taureau par les cornes avant que ce championnat ne disparaisse définitivement.
Comme nous l'évoquions déja dans nos précédents articles, des solutions simples et efficaces existent afin de limiter les coûts :
Espérons donc que la FMS arrivera à trouver des solutions pour que ce championnat ne finisse pas au rang d'antiquité dont plus personne ne voudra...