
L'occasion pour notre pilote Sébastien Besson de tester sa G450 RR sur le rapide tracé nivernais.
Après des essais libres en demi-teinte, Sébastien s'élance en première qualification pour prendre ses repaires sur un circuit qui lui est inconnu et sort crédité du vingt-troisième chrono au scratch et sixième de la catégorie Mono2.
La deuxième séance qualificative lui permettra de gagner en confiance et d'améliorer son temps au tour de presque deux secondes. Cela ne sera tout de même pas suffisant au cumul pour lutter contre la puissance des motos à moteur 690 KTM et autres Ducati Monoquatro. Sébastien se retrouve donc en huitième ligne à la vingt-quatrième position sur la grille et sixième Mono2.
N'ayant pas la possibilité de se battre en terme de puissance, le pilote AcidMoto.ch décide de revoir totalement la géométrie de son châssis afin de gagner des millièmes dans les rares enchaînements lents du circuit F1. Aidé d'un ami (Antoine) venu en renfort pour assurer l'assistance technique, Sébastien passera une partie de la nuit à revoir train avant, train arrière, settings de suspensions et même le type et la dimension des roues.
Sous la canicule bourguignonne, Sébastien se lance pour les onze tours prenant un assez bon départ puisqu'à la fin de la première boucle il pointe déjà avec un gain de quatre places en vingtième position.
Dix-neuvième au tour 2, dix-huitième au tour 3, dix-septième au tour 4 ... Se permettant même de doubler Carlos Teixeira, le leader du championnat, dans le 180° jusqu'à pointer en treizième position à l’entame du tour 9 après une bagarre d'anthologie avec Thierry Bellanger sur sa Honda RS Grand Prix à moteur 660 KTM et Eric Delaugeas sur sa Ducati Monoquattro !
Malheureusement, Sébastien entend résonner un bruit moteur en poussant le régime de son proto BMW à la sortie d'Estoril, se retourne pour mesurer l'écart avec ses poursuivants et décide de terminer les trois tours restants en "touriste" afin d'assurer quelques points. Bellanger et Delaugeas repassent à la faveur d'une ligne droite dans le dernier tour de cette course que Sébastien termine avec un meilleur chrono amélioré de trois secondes (2'05''680) grâce au travail réalisé sur le châssis.
De retour au parc fermé, Sébastien reprend son souffle et rit de la blague d'un team manager lui annonçant qu'il fait podium de sa catégorie... jusqu'à ce que ce soit la présidente du championnat elle-même qui vienne le chercher.
Sébastien monte donc sur la troisième marche de ce podium qu'il regardais depuis quinze ans en tant que spectateur depuis la pit-lane. Les yeux remplis de larmes de joies, Sébastien brandit fièrement la coupe sur le premier podium de sa carrière !
Après une seconde nuit quasi-blanche à remplacer le moteur de sa G450 RR (empochant ainsi trente secondes de pénalité comme le veut le règlement), c'est un peu fébrile que Sébastien aborde cette deuxième journée de course. Il se prépare mentalement et physiquement à affronter aussi bien ses adversaires de la veille que l'exigeant tracé.
La moto est démarrée pour valider le montage nocturne du moteur (à 04h00 du matin, délicat de faire démarrer un mono de course sans réveiller tout le paddock...). Tout est en ordre, niveaux d'eau et d'huile, la moto démarre bien, il est l'heure de se rendre en pré-grille pour le départ.
Mais voilà qu'une fois la combinaison et le casque enfilés, le démarreur lance le moteur sans que rien ne se passe, le paddock s'agite autour de Sébastien pour l'aider à partir et tente tout (lanceurs, poussette etc...) mais en vain ! Sébastien ne prendra pas le départ de cette deuxième course en raison d'un problème technique sur le faisceau électrique.
C'est donc les yeux humides de rage et depuis la pit-lane que Sébastien suivra la course mais il a assuré que le goût du podium lui avait bien plu !