Ambitieux ? Plutôt oui ! Car la concurrence est rude, avec en ligne de mire les KTM 1290 SuperDuke R, BMW S1000R, Ducati Monster 1200 R et la Yamaha MT-10 SP, tous à vocation quasi similaire. Mais n’oublions pas que l’Aprilia Tuono revient en 2019 avec de nouveaux attributs qui lui procurent ainsi un avantage concurrentiel significatif.
La force désormais légendaire de la Tuono, c’est avant tout son châssis en aluminium ultra-rigide et compact et son moteur de 1100cc à architecture V4 dérivé de la compétition. 175cv à 11’000tr/min et 121Nm à 9’000tr/min, avec une courbe de couple plus généreuse à bas régime, ce sont des chiffres qui annoncent d’ores et déjà des performances de premier ordre. Vous rappelez-vous peut-être du court comparatif 'Tuono V4 versus RSV4’ effectué par nos confrères de l’émission Highside ? Il s’était dit que la Tuono V4 est plus efficace sur route ouverte que sa soeur RSV4, ceci étant expliqué par des valeurs de couple plus importante à bas régime, favorisant ainsi les relances d’un virage à l’autre à allure légale, ou presque. En selle, la Tuono V4 s’annonce alors encore plus impressionnante que la RSV4 !
D’un point de vue technologique, la Tuono V4 n’a rien à envier à la concurrence. Elle reprend le paquet d’assistances au pilotage de la RSV4 et sa multitude d’abréviations : AWC, ATC, ALC, AQS, APL, ACC. En bref, il y a tout ce dont on peut attendre d’une superbike actuelle : ABS gyroscopique, anti-wheeling, anti-stoppie, launch control, contrôle de traction, quickshifter up&down, pit limiter, régulateur de vitesse, …
La grosse nouveauté de ce millésime 2019, c’est l’adoption d’un système de suspension semi-active signé Öhlins. Il s’agit plus exactement du système Smart EC 2.0, la nouveauté du fabricant suédois. Outre les trois modes de conduite (Track, Sport et Road) agissant tant sur le calibrage des suspensions que sur les dispositifs d’aide au pilotage et la cartographie moteur, il est possible d’affiner manuellement les réglages de suspension, à l’avant comme à l’arrière. Le calculateur Smart EC 2.0, récoltant les informations de l’unité gyroscopique, rectifie en temps réel le calibrage des suspensions. L’amortisseur de direction est également dépendant du calculateur, contribuant ainsi à la stabilité en courbe à haute vitesse.
Nouveauté dans le domaine, il est maintenant possible de personnaliser les réglages de suspension, sans que le calculateur ajuste le calibrage. C’est notamment sur circuit que l’on appréciera ce mode de fonctionnement.
En option, et en complément de la suspension semi-active, il est envisageable d’acquérir le kit Aprilia MIA. Il s’agit d’une plateforme multimédia permettant de connecter votre smartphone à la moto. Des circuits du monde entier y sont cartographiés et il est ainsi possible de paramétrer corner by corner le calibrage du contrôle de traction, de l’ABS et anti-wheelie. De plus, Aprilia MIA est un véritable outil de télémétrie et récolte une foule d’informations que l’on peut ensuite consulter via le smartphone ou sur un ordinateur après export en format XLS.
Un concentré de technologies ? Aprilia peut s’en vanter, assurément.