
C'est en ce magnifique mardi 24 juin que nous avions donné rendez-vous à nos lecteurs pour la première journée sur piste que nous organisions : les Acid'Track ! Au total, ce n'est pas moins de 110 motards qui auront croisé le fer sur le tortueux tracé technique du circuit de Bresse.
La moto ? La mienne, une KTM 690 SMC R 2014 totalement neuve, celle que je me suis offert quelques jours après l'essai du modèle de presse. Oui, je sais, je suis faible... ! Rodage effectué en cinq jours, en grande partie par Marcouille (merci à lui), l'un des rédacteurs. Quoi ? J'aurais dû le faire moi-même et me taper 800km à 6'000tr/min ? Autant qu'il en profite ! D'ailleurs, son séant me remercie pour ce rodage. J'en profite également pour remercier mon concessionnaire Basset Motos pour le premier service fait dans l'urgence.
Arrivés à 07h00 sur le circuit de Bresse, nous sommes accueillis comme il se doit par la pluie. Super ! Tu organises une journée piste avec tes lecteurs et il pleut. Heureusement, la bonne humeur prend le pas sur cette météo capricieuse.
Les couvertures chauffantes sont mises (merci à Kippax Performance et Thermal Technology pour le prêt) et la température idéale de 80°C est atteinte très rapidement. Le pilote est chaud comme la braise, il ne reste plus qu'à partir le couteau entre les dents...
Non, c'est pas vrai, mon dernier roulage à Bresse s'était soldé par trois fractures à la main gauche lors d'un high-side à 140km/h. Du coup, je suis parti humblement et calmement.
Le départ se fait sur le mode 3 de la cartographie, mode plutôt souple qui permet de prévenir plutôt que de guérir. Au fil des tours, je constate que les pneumatiques d'origine, des ContiAttack SM (pneus spécialement développés pour la 690 SMC R), ne sont pas vraiment ce qui se fait de mieux dans ces conditions humides. A la réaccélération, il n'est pas rare de se retrouver en mode danseuse. Les freins et suspensions d'origine offrent un excellent retour d'informations et permettent des freinages sans crainte, bien aidés par un ABS prévenant, qui, même lors d'un freinage un poil optimiste en milieu de courbe, vous gardera sur les rails. Le chrono en mode pluie n'est pas très impressionnant (2'04'00s). En même temps, avec des pneumatiques d'origine et une météo exécrable en sus d'un pilote accusant 250km avec sa nouvelle moto, il n'y avait pas de quoi faire péter un temps. Oui, je vous l'accorde, l'excuse est facile.
Passé la pause de midi et son buffet à volonté, le soleil fait une superbe apparition et a fait son travail, soit séché et chauffé la piste comme il se doit. Cette fois-ci, c'est parti pour trois cessions de vingt minutes. Les pneus sont à température, le mode de cartographie passe sur le 2 (plus agressif) pendant que le pilote est en pleine digestion...
Les premiers tours confirment ma première impression, sur la pluie, les suspensions WP (en mode standard) remplissent parfaitement leur rôle et assurent une tenue de cap exemplaire. La mise sur l'angle se fait avec une facilité déconcertante et les enchaînements de virages se passent sans appréhension, bien aidé par le poids plume de la moto (140.5kg). A l'accélération, l'arrière se met en appui et permet de passer sans problème les 67cv du mono LC4.
Les rapports passent à la volée jusqu'au dernier, qui sur ce tracé de Bresse permet à la Katoche de flirter avec les 170km/h au bout de la ligne droite ! Quoi, 170km/h ? Binh oui, c'est un mono, et ce n'est pas fait pour les lignes droites. Pour info, sur ma GSX-R 1000 et sur la même ligne droite, j'affichais sans forcer un 260km/h. Vous vous rendrez compte de la différence sur la vidéo quelques lignes plus bas. L'embrayage hydraulique anti-dribble APTC vaut à lui seul son pesant d'or, tant il est souple et agréable à utiliser. Les rétrogradages se font à la vitesse de l'éclair. Toutefois, les deux derniers rapports ont toujours un peu de mal à passer si vous avez le pied léger. Je l'avais déja constaté sur la moto de presse. Après plusieurs consultations auprès de propriétaires, c'est juste un défaut de jeunesse qui s'estompera au fil des kilomètres.
Le virage de bout de ligne droite est en ligne de mire. Le freinage d'origine Brembo ralentit le tout avec une facilité enfantine. Malgré un solide serrage du levier, l'ABS "SM" ne se déclenchera pas ! Tel un cheval à bascule la fourche s'écrase exagérément (rappelez-vous vous êtes sur une SM), vous glisserez sur le devant de la selle, pour attaquer un droit en dévers. Si le freinage est excellent, au fil des tours le liquide de frein d'origine à tendance à chauffer un peu trop, ce qui engendre une perte de pression au levier. Dans le futur, je passerai ce dernier en version racing, afin d'avoir un point d'ébultion plus élevé, ce qui retardera ce phénomène.
L'accélération du mono permet de rester devant un bon nombre de sportives dans les lacets, mais une fois les longitudinales en vue, vous n'aurez plus qu'à adopter la position du hérisson écrasé sur la chaussée pour tenter de grapiller quelques précieux km/h... Les pneumatiques quant à eux ont assuré avec brio cette journée de roulage sur circuit et, à aucun moment, ils ne m'ont fait faux bond (sur le sec !). La prise en main et la mise en confiance ont été immédiates sur le billard de Bresse. L'usure est régulière et ils pourraient encore faire deux sorties de ce genre.
Mon meilleur temps au tour a été signé en 1'48'50s, ce qui au final est annonciateur d'évolution au vue de la facilité de prise en main de cette moto. Le pilote va devoir travailler quelque peu sa technique et la moto passera ses suspensions WP en réglage "Sport" afin de gagner quelques précieuses secondes.
La moto m'avait déjà convaincu sur route. Sur piste, elle m'a bluffé par sa facilité de prise en main et ses performances pour une machine 100% d'origine. Avec un peu de technique et des réglages adéquats, il ne fait aucun doute sur le fait qu'elle pourrait chasser des chronos bien plus flatteurs. Toutefois, son utilisation reste exclusive et son utilisation sur piste devra se limiter aux petits circuits tortueux, genre des pistes de kart. Bref, si tu as le séant solide, que tu es grand, que tu n'as pas de copine et que tu habites en bas d'une montagne, n'hésite pas une seconde et fonce chez un concessionnaire pour un essai !