La base des MT-125 et R125 est la même, elles partagent une grande partie de leurs composants. Châssis et moteur, suspensions, freins, roues, tout est identique. Pour afficher deux comportements différents, Yamaha a changé ce qui touche directement le pilote. C'est à dire la forme de la selle, la forme et la position du réservoir et la fixation du guidon.
A cause des règlementations en vigueur pour la puissance des motos 125cc, les 15 chevaux de la version 2008 sont toujours là. Le moteur a quand même bien changé, 70 nouveaux composants ont été ajoutés ; on obtient ainsi un petit gain de couple à bas et moyen régime. Il est aussi plus économe avec une consommation qui a baissé de 11% en moyenne.
L'instrumentation de bord présente sur les deux motos a été pensée en trois parties pour être le plus complet mais aussi le plus lisible possible. Au centre, on trouve le plus important, c'est-à-dire la vitesse, le régime moteur et le shift light. A droite, on a ce qui concerne le voyage, avec la jauge d'essence, les trips et l'odomètre. Enfin, à gauche, peuvent s'afficher des vitesses moyennes, consommation moyenne ou encore la température d'huile. Un bouton au commodo droit sert à naviguer d'une info à l'autre.
Vous aussi vous avez relu deux fois ? Streetfighter. C'est le nouveau mot à la mode pour décrire un roadster tendant vers l'agressivité. Pour moi, le vrai Streetfighter c'est la Ducati 1098, avec l'angle de chasse de la sportive et qui était très spéciale à conduire. Mais bref, nous disions premier Streetfighter 125.
Le dessin de la MT-125 se décrit en trois points : arrière haut et court, chute des traits sur la roue avant et large d'épaule. Dans les détails, on trouve les deux prises d'air caractéristiques des MT, qui commencent sous le guidon pour remonter en suivant le réservoir. Il y a aussi ce nouveau phare avant qui a eu droit à deux lignes de LED et le phare arrière caché bien plus bas que la fin de la proue.
Un peu partout sur la moto, certains plastiques ont une surface sculptée pour ressembler à du carbone, effet visuel sympa dans l'ensemble. Avec deux lignes d'accessoires au catalogue, une sportive et une urbaine, chacun trouvera sans doute la pièce qui rendra sa moto unique. Comme par exemple l'arceau protège-mains qui supportera probablement le poids d'une perte d'équilibre à l'arrêt, ou le petit saute-vent se fixant sur l'arrière du tableau de bord.
Si comme moi vous n'avez pas purgé vos deux ans ferme de 125cc, vous ignorez probablement ce que c'est d'aller chercher le dernier souffle d'un petit moteur. Même si sur la MT ce n'est pas nécessaire, c'est quand même ainsi que vous arriverez à tenir un bon rythme sur un tracé pour motard. J'ai pensé monter un moulinet de canne à pêche pour enrouler plus vite du câble...
Le plus grand frein avant a beaucoup été mis à contribution sans jamais ramolir ou faillir. Le frein arrière aussi a rempli son rôle avec brio en étant très progressif et parfaitement dosable pour aller à la limite du blocage*. Le nouveaux Michelin Pilot Street n'essayera pas non plus de vous piéger en se dérobant sans prévenir. En température, le grip est honorable pour cette petite dimension.
La fourche Kayaba fait aussi des merveilles en laissant remonter ce qu'il faut d'information et en offrant une tenue de route très saine. L'amortisseur a évolué pour être plus souple en mouvement lent ; la moto descend plus bas quand on s'installe dessus, mais aussi pour avoir plus de marge une fois en charge avec un passager et ainsi ne pas taper la butée au moindre gravier.
La position de conduite très assise sur la roue avant, ainsi que le guidon haut et droit contribue à un contrôle vif et dynamique de la MT-125. Ainsi installé, le pilote a un bon point de vue pour scruter la route au loin et se faufiller au centre-ville. L'embrayage, très doux et facile à doser, s'opère du bout du doigt. Les six vitesses s'enchaînent très vite tout en réduisant la perte de régime dû au relâchement des gaz.