Participant à la réduction du poids, le bras oscillant bénéficie d’une nouvelle méthode d’assemblage qui permet de baisser son coût de moitié, ce qui n’est pas négligeable car c’est bien souvent une pièce onéreuse. De plus, ce qu’il y a de bien avec la réduction du poids, c’est que quand vous baissez le poids d’une pièce, bien d’autres peuvent également s’alléger car elles subissent moins de contraintes ! C’est cercle sans fin qui mène à une moto légère.
En ce qui concerne les périphériques, la MT-07 est munie d’une fourche classique de 41mm de diamètre et d’un amortisseur à l’emplacement central censé favoriser le centrage des masses. Ce dernier n’est réglable qu’en précontrainte du ressort sur 9 crans, la fourche elle est dénuée de réglages. Les disques de freins sont à pétales, de 282mm pour l’avant, pincés par des étriers à 4 pistons et de 245mm à l’arrière.
La géométrie de la MT-07 est compact, son empattement ne faisant que 1’400mm, soit 40mm de moins qu’une XJ-6. La répartition des masses est de 51% pour l’arrière, le solde de faisant bien évidemment sur l’avant. Elle est annoncée très agile et ce malgré son pneu arrière de 180mm de large, la raison d’être de celui-ci est d’amener un maximum de grip. La selle est très étroite à l’avant du fait du bicylindre parallèle, elle culmine à seulement 805mm. Les plus petits et les dames seront à l’aise et pourront poser les pieds bien à plats, encore un gage de facilité dans les manœuvres à l’arrêt.
Les présentations étant terminées, maintenant place au roulage ! Il est facile de grimper sur la selle, pourtant avec mon 1m74 je ne fais pas partie des plus grands de la planète. Sa partie fine citée ci-dessus me permet de poser les pieds à plat en ayant les jambes légèrement fléchie. Les commandes tombent naturellement sous les mains, mais il manque un bouton pour piloter le tableau de bord qui dispose d’une multitude d’informations comme le régime moteur, la vitesse, le niveau de carburant, la température moteur et extérieur, la consommation et j’en passe.
Une petite sollicitation sur le démarreur et hop le Twin s’ébroue. Le son qui sort du l’échappement en position central est discret, feutré mais pas dénué d’intérêt, bref il ne fait pas « cheap », il est même agréable de donner de petits coups de gaz. La largeur du guidon frappe également, celui-ci étant assez étroit, en tout bien plus que celui de nombre de ses concurrentes. Du coup, on n’a pas les bras trop écarté et la position est naturelle.
Dès les premiers mètres on se rend compte que Yamaha n’a pas exagéré en annonçant sa MT-07 très agile ! A la moindre sollicitation, la moto tourne à gauche ou à droite, elle est dotée d’une maniabilité déconcertante que je louerais tout au long de l’essai. Nul doute que le public cible, à savoir les jeunes permis, pourront rouler sans arrière-pensée ni crainte de se voir déborder par leur monture.
Le roulage commençant par une partie de petites routes et de plusieurs traversées de villages, cela permet de faire connaissance en douceur avec la moto. La boîte de vitesse se fait oublier et le moteur est volontaire dès 3’000tr/mn. Il permet de s’extraire avec vigueur des ronds-points, tout autant que de cruiser tranquillement à 50 km/h quand nécessaire. Sur les rapports intermédiaires, il est possible de descendre à presque 2’000tr/mn sans que le Twin hoquette. La réponse offerte par la poignée droite est excellente. Seul petit bémol, il est préférable d’accompagner les rétrogradages d’un coup de gaz pour ne pas avoir trop de frein moteur ou d’à-coups à la décélération, ce est facilité par une commande d’embrayage douce et précise qui ne vous fatiguera pas la main gauche.
Une fois que la route s’élargit je profite de la vigueur du petit Twin qui dispose d’une belle allonge. Sa plage d’utilisation est vraiment très large. Autant en ville il vous propulse avec vigueur dès 3’000tr/mn, autant sur route vous pouvez lui demander de monter au régime où il délivre sa puissance maximum, à savoir 9’000tr/mn sans aucun problème. Il n’y a rien à redire, ce type de motorisation est idéal pour les petits roadsters car il offre à la fois reprise, allonge et caractère sans le côté insipide d’un 4-pattes.
Les paysages de Lanzarote sont vraiment à couper le souffle, on passe d’un endroit où la roche volcanique est noire à un autre où elle est rouge et chargée en fer. La MT-07 me permet donc de cruiser en regardant le paysage, seule la protection offerte est un peu trop minimaliste pour inviter à faire de long voyage, mais dans la gamme d’accessoires annoncée par Yamaha il y aura de quoi faire pour ceux qui voudraient faire de leur MT-07 une voyageuse, ce qu’elle est tout à fait capable d’être.
Vient le moment d’attaquer une petite route de montagne et là… énorme surprise ! Grâce à sa légèreté et sa vivacité la MT-07 devient une arme redoutable ! Bien emmenée elle a de quoi faire de l’ombre à bon nombre de motos plus puissantes, y compris des sportives. Une pression sur les repose-pieds et la MT prend de l’angle à outrance, pression dans l’autre sens et elle se redresse immédiatement et tout ça sans effort ni fatigue. De plus, son moteur ne vous déborde jamais et permet de souder sans arrière-pensée dès la corde atteinte. Grâce au guidon qu’on a bien en mains, et en jouant de l’embrayage, il est même possible de s’offrir quelques belles dérives lors des freinages et rétrogradages appuyés.