Puis, le rythme accélère au fur et à mesure que les confrères trouvent leurs marques et se sentent à l’aise. Je tombe les rapports un à un. Ces derniers se verrouillent avec une précision horlogère. La boîte est douce et ne pêche d’aucun faux point-mort. L’embrayage à câble ne présente pas de dureté particulièrement.
L’aiguille du compte-tours grimpe peu à peu. Le couple est toujours présent, sans pic, ni creux, peu importe le régime-moteur. Jusqu’à 6’500tr/min, le 1000cc est sage, doux et onctueux. Au-delà, il montre son vrai visage, à l’image des soeurs Ninja. Il a du caractère. Les montées en régime sont franches et vives. La commande des gaz (toujours par câble) offre un excellent feeling, même à régime élevé. L’admission gronde, les échappements hurlent. Je m’agrippe au guidon alors que la roue avant cherche à pointer le ciel. Quant à la roue arrière, elle garde toute sa motricité grâce au contrôle de traction qui veille au grain. Sur sol humide, je remercie sa vigilance. D’ailleurs, il y a eu plus d’une sortie de virage où la roue arrière a tenté, en vain, de se dérober. C’est bien dans ce genre de situation que l’on admet que les nouvelles technologies ne sont pas (que) le fruit du marketing. Ceci dit, il faut aussi avouer qu’en présence de ce genre d’attribut sécuritaire électronique, je ne me gêne pas d’ouvrir en grand à chaque sortie de virage... sentir l'arrière chasser, c'est jouissif (ndlr : grand sourire sous le casque) !
En parlant de sécurité, parlons du frein avant ! Son calculateur ABS Bosch est de dernière génération. Mais surtout, il est dorénavant doté d’un maître-cylindre radial et d’étriers monobloc à fixation radiale ! Résultat : puissance, dosage et feeling sont au rendez-vous ! Quand, sur la Z1000 SX millésime 2013 il fallait au moins deux doigts pour un freinage de trappeur, sur le modèle actuel un doigt suffira à stopper la machine sur une distance record.
De la vocation touring, Kawasaki a apporté de réelles améliorations à sa Z1000 SX. Auparavant, la bagagerie était une adaptation (disgracieuse) de l’équipementier Givi. Maintenant, ce dernier a développé, conjointement avec Kawasaki, une bagagerie intégrée. Une seule clé pour le Neimann et les valises, des supports parfaitement dissimulés dans la boucle arrière (dans les poignées passager, précisément) et deux valises de 28 litres (un casque intégral y prend place) dans la même teinte que le carénage. La ligne dynamique de la moto est respectée, avec ou sans valises.
Pour de longs trajets, on peut compter sur le réservoir de 19 litres de contenance, ce qui porte ainsi l’autonomie maximale à 340 kilomètres (après avoir mesuré la consommation moyenne à 5.6 litres pour 100 kilomètres parcourus). Rassurez-vous, vous voudrez vous arrêter avant la panne sèche pour soulager votre séant... mis à mal par la selle "sport". Cette dernière est ferme et étroite et provoquera des douleurs après soixante minutes de route, chez les moins douillets. Le passager semble être mieux loti, puisque Kawasaki a épaissi la selle de 2cm.
La Z1000 SX n'est pas une GT. Elle sait parfaitement concilié sport et tourisme. Un peu de ci, un peu de ça, le mariage est réussi !
De son comportement général, je retiens sa facilité à être emmenée, sa vigueur tant de par sa partie-cycle que par sa motorisation et sa polyvalence. Pour autant que l’on reste sur l’asphalte, la Z1000 SX peut tout faire. Elle est une moto dotée de deux visages : l’un, sage et efficace pour des virées de plusieurs centaines de kilomètres, et l’autre, ravageur et à sensations pour des parties d’arsouille mémorables ! Elle sera la moto de tous les jours, l’arme idéale pour attaquer lorsque la mouche vous pique, la bonne copine pour les longues virées, seul ou à deux, ... C’est un moto tout-en-un.
Et, finalement, retenez que la Z1000 SX est le sport-tourer 1000cc le plus sportif du marché !