Au premier coup de démarreur, le 700cc se démarque du reste de la production "scootériste" avec un son plus grave que la concurrence. C'est d'ailleurs bien plus flatteur, mais également plus sécuritaire lors des slaloms urbains au milieu des caisseux. Et ne me faites pas croire que vous ne slalomez pas !
L'ensemble bloc-compteur me gratifie d'une ribambelle de témoins lumineux, rassurez-vous, tout y est.
Moteur démarré, tiens c'est bizarre, je n'avance pas... Normal, j'avais omis d'enlever le frein à main. Blonde un jour, blonde toujours...
Premier démarrage, il est temps de faire un passage en milieu urbain, car c'est tout de même la vocation première d'un scooter.
La position droite et haute me permet de voir loin devant. A l'arrêt, mes 188cm ne sont pas de trop pour avoir les pieds bien à plat lors des arrêts. Il faut dire que l'Integra est haut perché avec sa selle fixée à 790mm. Les petits gabarits devront s'équiper de talonnettes.
En ville, j'ai privilégié le mode AT (automatique), bien plus adapté au roulage en accordéon et aux phases rouges interminables. Sur ce mode, la boîte de vitesses offre une très grande souplesse et reste en phase constante autour de 2'500tr/min. Lors de sollicitation franche de la poignée de doite, un voir deux rapports tombent pour offrir une franche accélération. Le moteur offre un couple et une souplesse idéaux pour effectuer des dépassements. En terme de sensations, ce dernier se met clairement au même niveau qu'un certain T-Max 530.
Le scooter, malgré sa face avant très imposante, m'a bluffé par sa maniabilité et sa facilité à se faufiler entre les files. Les grandes roues sont un net avantage dans ce genre d'exercice. Côté freinage, le système C-ABS s'est révélé très efficace par le temps calamiteux de ce printemps.
Bon, la ville c'est bien gentil, mais ce n'est pas ma tasse de thé. Je m'engage donc sur une partie d'autoroute pour me rendre à la campagne.
Pour ce faire, je décide de partir en mode Sport. Le moteur s'envole, si j'ose dire, jusqu'à la zone rouge. Les rapports montent très vite, le tout avec très peu de secousses, un peu à la manière d'une boite DSG qui est une référence pour les caisseux roulant en Audi ou VW. La vitesse grimpe tellement vite que je me retrouve bien au-delà de la vitesse légale. Le pare-brise est un exemple d'efficacité jusqu'à 150km/h (sur autoroute allemande), tout comme la protection offerte par le large carénage. La vitesse maximale, toujours sur autoroute allemande, m'a gratifié d'un 185km/h compteur, tout simplement impressionnant pour un scooter.
Cette étape étant passée avec les honneurs, les virolos me font de l'oeil, et c'est tant mieux, avec ses grandes roues, sa boîte de vitesses en mode Sport ou Manuel, j'aurai sans doute quelques sensations.
Dès les premiers kilomètres de virolos, je trouve que le train avant paraît extrêmement lourd. Une crevaison ? Une mauvaise pression ? Un passage dans une station-service de campagne me confirmera que non. En regardant de plus près, je m'aperçois que mes pneus sont carrés ! A croire que mes confrères n'ont roulé qu'en ligne droite... Bon, il va falloir se faire le sal boulot, histoire de redonner un profil acceptable à ces pauvres gommes. Une centaine de kilomètres de route bien abrasive et sinueuse en mode soutenu m'auront permis de remettre les pneus dans un état convenable.
Pour l'attaque, je décide de switcher sur le mode manuel et ses palettes. Un mode qui permet de gérer comme il se doit le frein-moteur et d'être constamment sur le bon rapport lors des réaccélérations.
A l'attaque, le comportement est tout simplement bluffant, le châssis offre une rigidité à toute épreuve, tout comme les suspensions qui encaissent les changements d'angle sans sourciller. La garde au sol n'a jamais été mise en défaut, tant elle offre de la marge. Les pneus de grand diamètre mettent en confiance et permettent une mise sur l'angle comme jamais un scooter ne l'avait fait.
Le couple du moteur permet de sortir rapidement des courbes, le tout avec une sonorité plutôt flatteuse. C'est dans cet exercice que le freinage montre ses limites, le seul frein avant a de la peine à gérer les freinages tardifs, à tel point que je me retrouve régulièrement à me servir également du frein arrière. Dommage que Honda n'ait pas doublé ce disque avant, nous aurions été proches du sans-faute en terme de comportement.
Après avoir parcouru près de 300km dans toutes les conditions, il est temps de faire une petit pause. Je m'arrête, soulève la selle et tente bien que mal de mettre mon casque jet Shark Raw sous la selle.
Eh oui, un casque jet ne rentre pas sous la selle, un blasphème pour tout scootériste qui se respecte ! Au mieux, vous pourrez y mettre une veste de pluie ou un pantalon, mais pour le reste, le top-case sera votre ami...
Durant mon essai, le scooter s'est montré peu gourmand en consommation, avec une moyenne relevée à 5.5litres pour 100km. Une belle prouesse au vu de la cylindrée et des performances.
Honda a réussi son tour de force en présentant un scooter avec des aptitudes routières dignes de celles d'une moto et une technologie issue des mêmes origines avec sa boîte de vitesse très efficaces. Toutefois, la firme ailée semble avoir oublié le but premier du scooter, être pratique ! Les scootéristes de base rageront à l'idée de ne pas pouvoir se débarrasser de leur casque sous la selle. Les motards plus habitués à se promener avec ne lui n'en tiendront pas rigueur. Bref, chacun devrait trouver chaussure à son pied avec cette machine mi-moto/mi-scooter...