
La partie administrative est relativement vite réglée et en attendant d’embarquer dans ce mastodonte d’acier, on fait la connaissance avec quelques autres participants suisses du Moto-Tour.
A 16h, le ferry quitte le port et avec Miguel on tente de trouver notre cabine dans ce labyrinthe géant. Celle-ci étant déjà minuscule pour deux on croit à un malentendu lorsqu’à peine installés, la porte s’ouvre et que deux lascars débarquent… C’est donc pour ça qu’il y a 2 couchettes rabattables aux murs…
On a de la chance, c’est des sacrés numéros ces deux et du coup on passe un bon moment en leur compagnie.
Moi qui flippais grave avec mon mal de mer, je m’en sors finalement très bien, la mer est relativement calme. On occupe les 23 heures du trajet en dormant, mangeant et discutant d’exploits de motards, tous plus surréels les uns que les autres, à des vitesses frôlant le mur du son et des sorties de routes à faire pâlir les cascadeurs les plus aguerris…
Sur le coup des 15h le bateau entre dans le port de Tunis et en moins d’une heure on est dehors. L’organisation du Moto-Tour a fait tous les papiers de douane pour nous, histoire de nous rendre la tâche aisée.
Alors que nous sommes une dizaine à faire la queue pour changer de l’argent dans une banque du port, le départ est donné et c’est en courant que je récupère ma moto et m’en vais tant bien que mal en suivant un gars qui était devant moi, sans savoir à quel point le roadbook commence vraiment…
On s’arrête à nouveau quelques kilomètres plus tard sur une immense place pour le vrai départ officiel. Des centaines de tunisiens qui se sont rassemblés des deux côtés de l’allée pour assister au départ, c’est vraiment impressionnant.
Sur le coup des 17h30, c’est enfin mon tour de prendre le départ et je manque de partir dans la fausse direction au premier rond-point déjà, pfff… moi et mon sens de l’orientation…
Heureusement, je suis aiguillé dans la bonne direction par un gentil policier. C’est un sacré chaos sur la route et on doit zigzaguer entre les voitures et les camions pour progresser et sortir du centre de Tunis. On reconnaît vite les participants tunisiens qui non seulement excellent dans l’art de se faufiler dans ce trafic, mais aussi pour leur échappements non homologués …
La liaison d’aujourd’hui (environ 170km), principalement de l’autoroute, se fera sous une fine pluie et de nuit. Camions sans feux arrière, véhicules roulant à 60km/h ou mobylette roulant en sens inverse faut être prêt à tout sur les autoroutes tunisiennes.
Comme beaucoup d’autres participants, je n’ai pas d’éclairage dans mon roadbook et du coup je profite de la lumière des lampadaires lorsqu’on est dans une ville pour essayer de me repérer. J’arrive à l’hôtel deux heures plus tard, ayant réussi à suivre les instructions du roadbook, sans me perdre, c’est déjà un excellent début !
Demain, c’est la première vraie journée de course avec au total 500 km de spéciales et de liaisons.