Le réveil est difficile. La tente pleine d’humidité goutte de partout. Toutes mes affaires sont mouillées à cause de la condensation. A 08h20, je jette un œil au thermomètre qui indique seulement 6°C et j’ai encore du givre sur la selle de ma moto. Je peux donc décemment dire que je me les suis gelé cette nuit !
Vers 09h00, on prend la route avec Thomas, Renate et Michel. Il fait froid, mais dès qu’on commence à rouler en tout-terrain, on se réchauffe vite. Et, comme hier, je n’ai qu’un t-shirt technique à longues manches sous ma veste et c’est suffisant.
Pour moi qui suis un fervent défenseur des monocylindres légers, je dois bien avouer que je suis surpris de constater que ces maxi-trails s’en sortent en fait bien mieux que je pensais sur les pistes. Le poids conséquent impose des meilleures capacités de pilotage que sur un mono, mais la moto, elle, assure. Il faut par contre absolument éviter de tomber, parce que pour la relever, il faut des sacrés biscoteaux.
Les suspensions WP de la Triumph sont impressionnantes en mode off-road. On a l’impression d’être sur un tapis volant tant elles gomment toutes les aspérités du terrain. Son autre point fort est l’incroyable souplesse de son moulin. A 40km/h, je peux sans autre rouler sur un filet de gaz en quatrième sans le moindre à-coup. Ce moteur, comme celui de la 800, ne va jamais vous surprendre sur un coup de piston. En tout-terrain, c’est un gros avantage.
La position debout est également très bonne grâce aux larges repose-pieds usinés dans la masse. Pour ma taille (1.82m), le guidon gagnerait à être encore 2-3 cm plus haut.
Une journée sans gros accros, ou presque... A 60km de l’arrivée, je me prends une grosse pierre. Ma Tiger valse sur le côté de l’ornière et finit dans le champ... Ouf, moi j’ai rien, mais il y a des dégâts ! La valise gauche est enfoncée, le sélecteur de vitesse sectionné et tordu...
Les autres doivent certainement penser que je suis en train de prendre des photos. Du coup, après avoir repris mes esprits, j’essaie de relever le monstre, en faisant comme sur les vidéos que j’ai vu sur internet, c’est-à-dire en la prenant par derrière en me mettant dos contre la selle. C’est lourd, mais ça fonctionne, je l’ai relevée tout seul !
Avec le bout du sélecteur de vitesse restant, j’arrive à passer les vitesses et donc je peux continuer ma route et rejoindre les autres qui m’attendaient pendant que Thomas avait déjà fait demi-tour.
En fin d’après-midi, on boucle les quelques 230km de l’itinéraire extrême et on rejoint l’arrivée à Gravelines.
Celle-ci est située à l’espace Tourville, sur le chantier de construction d’un projet très intéressant : une réplique d’un bateau du XVIIe siècle construit dans des conditions d’époque. Le projet commencé en 2002 devrait durer près de 20ans.
Pour nous, c’est l’occasion de prendre un dernier repas ensemble et d’échanger nos impressions et anecdotes sur cet incroyable week-end.
On a eu de la boue, on a parfois eu froid, mais surtout, on s’est bien amusés, on a bien mangé, on a fait de chouettes rencontres et découvert des endroits magnifiques que nous n’aurions jamais visités en dehors d’un événement tel que le Paris-Dunkerque.