Les origines de la Gibraltar
La Gibraltar Race est née en 2016 d’une idée de Manuel Podetti. Avec ses collègues de l’agence Moto Raid Experience, Rino Fissore et Claudio Giacosa, ils décident de créer l’évènement tout-terrain le plus long d’Europe, en combinant les milliers de kilomètres d’itinéraires dont ils disposent dans tous les pays où ils organisent leurs voyages.
En 2016, la première édition de 10'000 km reliant Athènes à Gibraltar a réuni trente participants. Rapidement, la Gibraltar s’est imposée comme la plus longue course de régularité organisée sur le Vieux Continent. Une sorte de « Dakar européen » pour les amateurs si vous préférez.
Dès sa seconde édition, le nombre de participants a doublé, et aujourd’hui, il est proche d’attendre le maximum fixé par l’organisateur, à savoir 99 participants.
Chaque édition propose un itinéraire inédit. Le concept de cette 4ème Gibraltar est de relier les côtes de la mer Baltique à celles de l’océan Atlantique.
Autre nouveauté, l’organisateur délaisse la formule du bivouac en camping, chère au rallye, pour un ébergement en hôtel tout confort. Certes, ça perd en authenticité, mais soit dit entre nous, je dois vous avouer que j’ai bien apprécié, ce qui doit être un des signes précurseurs de mon vieillissement inéluctable… Par 40°C, la climatisation est un luxe fort agréable, tout comme le fait de ne pas avoir à monter et démonter ma tente tous les soirs.
Le concept du rallye de régularité
La Gibraltar Race est une compétition basée sur la régularité, ce qui permet d’une part de s’abroger des contraintes liées à une course de vitesse (licences, assurances spécifiques, fermetures de routes, autorisations, …) mais également d’offrir la possibilité à des débutants sans expérience du rallye de côtoyer des pilotes confirmés comme le hollandais Edwin Straver, vainqueur catégorie Malle Moto au Dakar 2019 ou encore l’Italien Renato Zocchi, ancien champion de motocross et pilote officiel Honda au guidon d’un maxi-scooter X-ADV entièrement préparé.
Les moyens mis en œuvre sont tout aussi déséquilibrés que les différences de niveau de pilotage et ce n’est pas forcément les pilotes les mieux équipés ou ceux qui roulent le plus vite qui se retrouvent en tête de classement, comme le prouve pour la 2ème fois notre compatriote Dominique Durussel en terminant dans le top 10 (5ème en 2017 et 6ème en 2019) au guidon d’une Honda XR400 de 1999.
Une course de régularité, comment ça fonctionne ?
Chaque matin les départs sont donnés toutes les minutes en fonction du classement de la veille. On reçoit notre GPS avec les traces des liaisons routières et les points des spéciales du jour, un tracker ainsi qu’une feuille récapitulant les temps à respecter. On utilise deux chronos ; un qu’on enclenche en début de journée et qui nous permet de contrôler que les temps des liaisons soient respectés et un second qu’on utilise uniquement durant les spéciales.
A l’arrivée, on rend le tracker, sorte de balise GPS d’après laquelle le tracé et les temps de chaque participant sont analysé ainsi que notre GPS. Chaque pilote est également équipé d’une balise Owaka (SPOT), qui permet d’aller les secours en cas d’accident en transmettant directement les coordonnées GPS à l’organisateur sur simple pression d’un bouton.
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