
Pour y arriver, je ne vais évidemment pas me contenter de 2h30 d’autoroute pour rejoindre la capitale. Je commence par des routes agréables en Slovaquie en ne suivant que mon instinct. D’habitude je fais confiance au GPS mais là, vu mon amour tout récent pour ce pays, j’ai envie de suivre mon intuition. Bien m’en prend ! J’arrive au hasard sur un panneau qui indique le Slovakia Ring (circuit utilisé en endurance moto par des pilotes romands que j’apprécie).
J’y vais et j’y reste un moment pour écrire à Michael Savary, Robin Mulhauser, Kévin Zufferey et Hervé Gantner. Michael me recommande la visite du zoo qui est juste à côté du circuit, j’ai vu l’entrée en arrivant. Mais, non merci. J’aurais le temps, parce que je n’ai rien de prévu sinon que d’aller à Budapest pour rouler en Hongrie. Mais, encore une fois, j’aime trop la Slovaquie et ma moto pour rester scotché à un endroit.
D’ailleurs, je m’amuse en off road à quelques kilomètres de là.
J’y vois deux biches, un lapin, des vaches, des oiseaux, des chiens, etc. J’aime ce côté sauvage de la Slovaquie. Il y a du relief, surtout au nord du pays, j’irai y rouler demain.
Là, il est temps de descendre par le sud pour rejoindre Budapest. L’arrivée en Hongrie est plus brutale, car banale. Les routes sont moins agréables, le sentiment général moins bon. Cet aller et retour dans cette contrée restera comme ma moins bonne expérience de ce road trip. Mais il en faut bien une et je dis ça de façon totalement subjective. Je comprendrais qu’un motard adore la Hongrie et pas la Slovaquie.
Au fond, notre perception d’un pays ou d’une région dépend de nos expériences personnelles (basées sur un ressenti, un vécu, une impression). Comme je ne suis pas fan de l’endroit, j’accélère pour arriver plus vite à Budapest. Là, c’est la découverte d’une grande ville et de nombreux bouchons! Pas facile à accepter pour moi qui ai fait des milliers de kilomètres en solitaire… Ce n’est pas pour rien que cette journée restera comme la moins bonne. En plus, c’est la première fois que je ressens le manque de mon chez moi.
Enfin, surtout de mes nanas (ma compagne et ma fille). Oui, elles me manquent ici et là, maintenant, c’est horrible. Le Gellérthegy et le pont n’y changeront rien. Une ville comme celle-ci ne peut pas s’apprécier en étant seul. C’est tellement simple de prendre un vol depuis la Suisse pour venir à Budapest que je me sens seul pour la première fois du voyage. J’ai du chagrin en voyant les couples déambuler et moi traîner sans même savoir où aller. La solitude est pesante.
Alors, mon remède est simple, rapide et efficace: je remonte sur ma Honda et je retourne en Slovaquie voir les copains. Ce soir, je prendrai une bière de plus pour oublier la journée et apprécier la soirée.