Les Kiss’n Vroom sont deux sacrées nanas, qui se sont rencontrées il y a trois ans à la Distinguished Gentleman’s Ride, et dont les centres d’intérêts croisés leur ont donnée envie d’écrire sur le monde de la moto. Ce n’est pas spécialement à destination des filles mais c’est le point de vue de filles qui roulent (elles insistent sur le fait qu’elles ne sont pas des "poseuses" mais bien des rideuses). A l’époque, peu de supports leur donnaient la parole, la mode du néo-retro commençait à prendre ses marques. Qu’à cela ne tiennent, Clara et Camille mettent en place un blog où, profitant de leurs capacités réciproques (photographie et écriture), elles donnent leurs points de vue, leurs coups de cœurs et leurs coups de gueule sur notre monde. A lire et à relire, et surtout une belle porte d’entrée pour les filles qui ont envie de pénétrer dans ce monde parfois opaque qu’est celui de la moto.
Décidément que du beau monde sur ce festival et comme j’aime le préciser, ici cela ne pose pas, cela roule ; et le look, croyez-moi, n’est pas inversement proportionnel à la qualité de pilotage. On finit à peine avec cette interview que l’ont me présente Sandrine, membre des Tricoteurs, qui revient de 7'000 kilomètres de traversée de l’Inde au guidon de sa Royal Enfield (je sais, c’est un peu téléphoné, mais c’est une bécane que tout indien sait réparer juste après avoir appris à marcher et les pièces neuves se trouvent même dans les poubelles). Sacrée bout de nana au caractère bien trempé !
Sandrine, l’Inde, elle l’a déjà fait trois fois, pour un kilométrage total de 17'000 bornes. Son premier voyage était au départ de Goa, pour rejoindre l’Himalaya. Jeune motarde à l’époque, elle se sépare de son compagnon de route - un peu trop envahissant pour elle - et part cette fois-ci à l’aventure. Son voyage a vraiment commencé à partir de ce moment-là, direction le Madhya Pradesh jusqu’à Dharamsala - qui sont les contreforts de l’Himalaya - avec une fin de ride vers la Chine. Un premier périple qu’elle juge de "costaud" et on l’a croit ! Par la suite elle y retourne deux fois pour faire le Cachemire et le Ladakh. Des boucles de 3'500 kilomètres avec trois cols à plus de 5'000 mètres. Pour elle, c’est plus histoire de mental et de challenge que des capacités techniques, bien qu’elle ne recommande pas les montagnes en solo, la traversée des vallées restant plutôt quelque chose à la portée du grand nombre selon son expérience. Elle ne s’arrêtera bien sûr pas là, l’Amérique du sud et plus précisément, la route qu’Ernesto "Che" Guevara à suivit en moto - et brillamment illustré dans le film "Carnets de voyage" de Walter Sellers - étant son prochain challenge. On lui souhaite le meilleur dans ses magnifiques aventures. -
Le week-end se passent sous un temps magnifique, les sessions s’enchaînent et c’est un pur bonheur. Pas beaucoup de casse, une organisation très sérieuse, ce circuit est suivit de près par les organismes officiels et le moindre petit écart est "gentiment" sanctionné. Du côté des stands, cette année, se trouve être particulièrement rempli. L’offre est importante, les préparateurs présents - on retrouvera notamment l’Atelier Chathokine que nous avons suivi durant le Wheels & Waves et qui y gagnera la course El Rollo.
Mon coup de cœur (sans aucune promo car à ce moment-là, je n’arborais aucun vêtement me liant à la presse mais j’engloutissais plutôt un excellent hot-dog tel le visiteur lambda) revient à Helston, le fabricant français de cuir, qui m’interpelle sur l’état moribond du mien et me propose un service après vente. Un service après vente ?! Que vont-ils faire à mon cuir : en découper les bouts, le brûler car il a trop roulé ? Et bien non, sur le stand, c'est le fondateur et patron de la marque, Kamil Kabi, qui vous débarrasse de votre cuir ce qui, vu la chaleur, m’arrangeait bien et lui redonne un coup de jeunesse gratuitement, quel que soit l’état ou l’âge de celui-ci. Là, chapeau…
Pour conclure, je dirai que de nouveau, le monde que l’ont pourrait penser assez fermé de la custom culture et de la prépa à la Wrenchmonkey se mélange bien au monde plus classique de la moto. Les préparations faites à la meuleuse dans des garages délabrés sont remplacées par des artisans et des mécanos sérieux qui proposent des produits magnifiques et surtout maintenant taillés pour la route (ne venez tout de même pas vous plaindre que vous avez mal partout si vous avez choisit un guidon ultra bracelet et une selle en planche de skate. Il y a des alternatives…).
Cet évènement a grandi. Nous trouvons, après ce week-end, qu’il est arrivé à une belle maturité et qu’il en vaut largement le détour. C’est à Linas Montlhéry que cela se passe, allez-y faire un tour !