La première session démarre ; quelques jolies chicanes pour modérer l’allure de certains et faire en sorte que la piste soit amusante aussi pour les petites cylindrées. Et c’est la rampe qui progressivement vous donne deux choix : serrer les fesses, pisser de l’huile, rester en bas et rater son week-end ou respirer un grand coup, tirer tout droit à fond de troisième et viser les rambardes de sécurité tout en haut. Sachant que je n’ai pas envie de rater mon week-end le choix est vite fait !
Chicanes, grosses accélérations pour remonter, puis circuit plat et plus classique pour se détendre avant la fin du premier tour et c‘est comme cela pendant vingt minutes. Entre vous et moi, si vous n’avez pas fait cet anneau, vous n’avez rien fait. C’est comme poser votre moto sur un rail de grand huit et tirer les gaz un grand coup !
Durant les deux derniers tours, on s’amuse à se taquiner en virage et en ligne droite avec une petite Suzuki T500, je me dis que je vais retrouver son propriétaire et lui poser quelques questions. Frère d’arme sur un circuit plein de bosses qui date de 1924, cela se partage. C’est chose faite une fois revenu au camping et c’est dans l’interview ci-dessous.
Didier Leblond a 62 ans, et à 18 ans, il rêvait d’imiter les pilotes de son époque, notamment les Bol d’Or 68 et 69, sur ce même circuit. Sur le tard, il se met à la moto ancienne après un passage dans le cross et le trial. Sa retraite lui permet de venir en découdre sur ces circuits. Il dit lui même réaliser ses rêves avec 45 ans de retard. Sa moto vient des États-Unis et n’a jamais été importée en France. C’est un achat récent qui remplace sa T250 qu’il a eu une paire d’années. Il la regrette un peu, cette 250, mais elle manquait de puissance. Pour lui, c’est un retour aux sources car il possédait une GT 250 quand il avait 20 ans. C’est la première fois qu’il vient rouler sur ce festival - c’est un habitué du "Dijon-Prenois" et des festivals motos plus classiques. C'est assez difficile de trouver des circuits acceptant ce type de machine et même si les cylindrées sont disparates, cet anneau permet de prendre beaucoup de plaisir avec ce type de vieille machine.
Vient le moment de défendre les couleurs nationales, le Café Racer Festival se trouve être cette année une étape de la course de départs arrêtés des Sultans of Sprint, organisée par Sébastien Lorentz de Lucky Cats Garage. Nous les avions déjà suivi lors de notre précèdent article sur l’Iron Bikers et en sommes sensibles car nos compatriotes des Speed Guns Shop, de Rapperswil, ont engagé une moto et y courent cette saison avec l’appui très important d’Indian Motorcycle. Nous les visiterons et interviewerons bientôt et reviendrons sur leur palmarès, qui ne cesse de grandir dans le monde de la prépa.
Adriana, qui a elle aussi vaillamment poussé sa Triumph Street Twin au sommet de l’anneau, nous revient - appareil photo sous le bras - fière comme un paon (et elle a bien raison) pour que nous rencontrions les deux fondatrices des Kiss’n Vroom, Clara et Camille.