Tiens, parlons du tableau de bord. Sur la SE à côté du grand compte-tours prend place un écran couleurs TFT qui regorge d’informations. Il est déjà possible de choisir plusieurs modes d’affichage entre touring et sport. Pour la route, le mode Touring amène une plus grande lisibilité. Le mode sport quant à lui permet de voir les accélérations, freinages et forces latérales subies par le gyroscope à 6 axes de l’IMU.
On y voit également les modes moteurs et la puissance sélectionnée, comme « F » pour full ou encore le niveau de traction control. Le tout est facilement sélectionnable via le commodo gauche qui gère aussi le cruise-control. La jauge de carburant est très précise, et fait rare, ne descend pas d’un coup comme sur beaucoup de modèles. Du coup la consommation est plus facile à gérer. Je suis d’ailleurs assez surpris par l’appétit d’oiseau de la belle verte car selon un rapide calcul, les 19 litres du réservoir offrent plus de 300km d’autonomie.
Cette fois on arrive dans le vif du sujet et on attaque les petites routes de la côte dans le parc naturel d'Arrabida. Les paysages sont à couper les souffle. On se croirait presque dans un petit col alpin avec les lacets qui montent vers les petits sommets et permettent d’admirer l’océan avant de replonger vers la côte. La Kawa y fait merveille, il faut dire qu’il n’y a que 260kg à emmener et que l’agilité est excellente. La H2 SX file là où le regard va. Elle est d’une précision redoutable. Le grip n’étant pas des meilleurs, j’ai apprécié le travail en douceur du traction control qui est très doux.
Cependant, c’est à ce moment que j’ai fait mon premier reproche à la moto. Autant le frein avant est super efficace, facilement dosable à deux doigts, un seul suffit à arrêter la moto et il possède un excellent mordant; autant le frein arrière manque de gniak. Il faut vraiment appuyer fort dessus pour faire rejoindre la corde à la H2 SX. J’ai d’abord pensé à des plaquettes neuves, du coup j’ai freiné 2-3 fois fort de l’arrière en ligne droite et même là, impossible d’obtenir un ralentissement efficace, voire même une action de l’ABS. Peut-être que cela pourrait être corrigé avec des plaquettes adaptables plus « mordantes ».
Le shifter permet de se passer de l’embrayage qui est pourtant souple et ne demande pas d’effort. Les rapports montent très facilement sans couper les gaz et le verrouillage de la boîte est excellent. Je n’ai jamais eu de faux point mort ou de passage de rapport hasardeux. Il est également possible de descendre les rapports mais il faut fermer les gaz avant d’appuyer sur le sélecteur.
Arrivé sur le site du premier shooting, j’ai profité d’un passage pour tester le duo. Et bien que je sois pour le maintien des Umbrella Girls, je suis également pour l’égalité des sexes :-) c’est donc la passagère désignée qui a pris le guidon et moi qui suis monté sur la place arrière. Celle-ci est accueillante, bien que placée un poil haut à mon goût. Les larges poignées de maintien sont très bien conçues et m’auront permis de m’agripper, ma pilote du jour étant dotée d’un très bon coup de gaz !
Durant la pause de midi, j'en profite pour détailler un peu plus la Kawasaki du regard. Pour une moto de ce segment je trouve que certains détails de finiton laissent un peu à désirer comme des câbles apparents au niveau de certaines cosses et le passage des nombreux câbles des commodos simplement maintenus par un élastique. Ca fait un peu « cheap ». J'aurais souhaité que le tout soit un peu mieux dissimulé. Pour pinailler, les vis de la bulle auraient aussi pu avoir une autre couleur que celle de l'alu brut.
Lors du retour sur une portion d’autoroute, je me suis également rappelé pourquoi la H2 SX n’était pas dotée d’une bulle réglable. C’est tout simplement parce qu’avec les vitesses atteintes, Watanabe San nous a avoué un 300km/h (fait rare dans notre époque bien pensante), il aurait fallu tout une armature et un système pour la tenir, bien trop lourd et trop complexe en regard de la pression de l’air. Mais la bulle enveloppante de la version SE (celle de la version standard est plus basse), rempli parfaitement son office pour mon 1m72. Je suis bien à l’abri et je ne souffre pas des turbulences en regard de la vitesse (inavouable) affichée par le compteur.
D’ailleurs lors de ce même retour, mon collègue Gonzo m’a refilé son gluon de la schkoumoune électronique et mon GPS m’aura joué des tours, rallongeant mon trajet. Hé bien, croyez-moi ça ne m’a dérangé du tout d’ajouter quelques kilomètres à ma journée. La selle de la H2 SX étant accueillante, elle aura épargné mon séant durant toute la journée. La position de conduite, pas trop en appui sur les poignets, n’est également pas fatigante du tout et c’est (presque) frais que j’ai rejoint notre hôtel à Cascais après 273 kilomètres qui auront superchargé ma journée.