Le contrôle de traction travaille de façon très douce, il m’est arrivé de voir la lampe clignoter au tableau de bord, notamment lors de rares passages où il y avait de la poussière, voire du sable sur la route. Mais sans que celui-ci nuise à l’efficacité de la moto. Je ne me suis pas senti "bridé". Durant tout l’essai, je l’ai laissé sur la position "2" qui est celle qui sera le plus souvent utilisée. Il est également possible de pouvoir sélectionner un mode plus sportif, voire de le déconnecter. Mais en toute franchise, rien ne sert d’avoir un antipatinage réglable sur plus de niveau sur ce type de moto, celui-ci devant n’être qu’une béquille de sauvegarde et non pas un moyen de pouvoir gagner trois dixièmes de seconde sur un tour de circuit.
Après les 352 kilomètres du parcours, qui a l’arrivée m’ont parus trop courts, je me suis rendu compte du confort offert par la selle. Pas de bobo pour mon séant et prêt à repartir ! La selle, qui est disponible en trois hauteurs (standard, -30mm ou +35mm) est parfaite.
J’ai également pu essayer durant un court parcours la version équipée des valises et du top-case ; ces éléments ne changent pas la conduite de la V-Strom et permettent toujours d’effectuer un demi-tour sur route sans aucune difficulté.
Il est à noter que Frankonia, distributeur Suzuki pour la Suisse, a prévu une version "Voyager" qui sera équipée des accessoires suivants :
Cette version grand luxe sera disponible pour la somme de CHF 17'300.-.
Au niveau du look, la DL1000 V-Strom possède sa propre identité et pour rappel, le bec de canard qui orne sa face avant a été inauguré par Suzuki sur les machines de rallyes du Dakar avant d’être repris sur la série des DR en 1988. Il faut rendre à César ce qui est à César... Le double phare superposé, quant à lui, permet d’affiner la ligne de l’avant.
Pour l’arrière, le pot ne met pas tout le monde d’accord et devrait donc faire le bonheur des accessoiristes qui en proposeront de moins volumineux. Ou alors se contenteront de le cacher derrière les valises. Pour ma part, il ne m’a pas gêné, je préfère avoir un silencieux volumineux précédé de tubes d’échappement qu’avoir une grosse marmite sous la moto avec un silencieux plus fin.
La DL1000 V-Strom est parfaite autant pour une utilisation quotidienne que pour partir affronter les plus grandes balades. Elle est un peu à la moto ce que les crossover sont à l’automobile, sorte d’engin permettant de faire le grand saut entre plusieurs catégories.
Au moment de trouver des reproches, j’ai été bien embêté et les deux seuls qui me sont venus à l’esprit concernent la boîte de vitesses qui est un peu lente en utilisation sportive et peine à accepter de monter les vitesses à la volée. Cela n’est pas dramatique car l’embrayage tient ses promesses et est très doux à utiliser. L’autre point concerne l’amortisseur, qui n’est pas assez freiné lorsque l’on attaque vraiment.
La V-Strom offre un ratio poids/plaisir imbattable et ne fait pas l’erreur de venir boxer dans la même catégorie que la Bavaroise R1200 GS. Déjà par sa cylindrée un peu moins élevée, elle se démarque de toutes celles qui ont voulu affronter la reine, et compte tracer sa propre route en étant plus routière car bien peu affronteront les chemins caillouteux à son guidon. La consommation moyenne durant cet essai se sera établie à 6.2litres aux 100km. Cela peut paraître élevé mais il faut bien dire que nous n’avons pas épargné la mécanique.
Nul doute que ce crossover à deux-roues va rencontrer le succès au vu de ses qualités et il comblera les attentes de ceux qui patientaient en attendant cette refonte. D’autant plus qu’avec un prix extrêmement bien placé à CHF 14'800.- pour la version de base, la V-Strom risque de faire du mal à la concurrence.
Son arrivée dans les concessions suisses est attendue entre mi et fin janvier 2014. Il est également à noter qu'en sus des coloris rouge, blanc ou noir, un kaki viendra enrichir la collection dans le courant de l'année.