
« A 30 km de l’arrivée, au km 290 exactement, une grosse pierre a tapé mon pied gauche et l’envoyé toucher la roue arrière. J’ai immédiatement senti un « crac », j’ai su que c’était cassé.
C’était chaud, alors la douleur n’était pas très forte et ma botte tenait bien tout serré. J’ai relevé la moto et je suis reparti, mais je ne pouvais plus passer les vitesses. J’ai fait 30 bornes en 1ère. Malgré tout, je fais le 78e temps je crois.
Il me restait plus de 150 kilomètres pour rallier l’arrivée, alors pour oublier la douleur, j’ai roulé à bloc, avec un seul pied sur le repose-pied. La liaison était difficile avec un col à franchir sur une piste en terre. Mais je tenais à rentrer au bivouac.
Je suis directement allé au centre médical. Un premier diagnostic a confirmé un pied cassé. J’ai ensuite passé une radio. Un médecin m’a dit : « il y a en a au moins trois ». Finalement, le chirurgien a trouvé quatre fractures sur le côté et le haut du pied. Ils m’ont immédiatement plâtré et j’ai regagné le stand Yamaha en béquille.
Malgré tout, je pars sur une bonne impression : j’ai adoré cette spéciale. J’ai doublé de nombreux concurrents, je n’ai pas fait d’erreur de navigation. Finalement, j’aime bien ce rallye et j’ai appris beaucoup de choses sur la préparation et les trucs à améliorer. J’ai aussi traversé des paysages magnifiques que je n’aurai même pas imaginé en rêve.
Maintenant, je vais être pris en charge par l’organisation pour me rendre à Fiambala, puis à Copiapo. Là, je vais passer un scanner pour savoir si je devrais être opéré ou non et ensuite, je serai rapatrié en France.
Je vous retrouverai peut-être demain au bivouac. En attendant, un très grand merci à tous mes partenaires, à mes supporters et à toute l’organisation du Dakar. Ciao. »