
Autant vous le dire tout de suite, le titre du jeune pilote espagnol n’est pas usurpé, et de loin ! Pour commencer ces statistiques, Márquez n’est jamais descendu du podium tout au long de la saison, sa plus mauvaise place en course est la troisième dont il s’est contenté à quatre reprises, dont celle à Valence qui lui a permis de s'emparer du titre.
Hormis cela, le jeune Marc compte une seule chute en course, au Mugello, pas mal pour un rookie qui découvrait les circuits au guidon de sa RCV. Son deuxième zéro pointé est dû à un drapeau noir à Philip Island, pour avoir changé de machine un tour trop tard quand les pneumatiques Bridgestone n’allaient pas tenir toute la durée de la course et que la Direction de Course a été obligée de faire courir les pilotes sur leur deux machines afin de ne pas leur faire prendre trop de risques.
Pour ce qui est de sa présence sur le podium, Márquez y a été à six reprises pour la deuxième place et également six fois pour la victoire. Cela nous fait donc seize podiums en dix-huit courses ! En y additionnant ses neuf pole positions on tient un extraterrestre qui a conquis son premier titre mondial de ce qui annonce comme une belle série, même si Marc Márquez garde la tête froide : "Nous avons gagné le titre, mais le début d'une nouvelle ère dépend de plus que d’un seul pilote. Cette année, je suis arrivé en catégorie reine et en 2014, Pol et Scott vont faire le saut. Il y a toujours de jeunes talents qui montent et quand ils arrivent, ils veulent tous montrer leur valeur et se faire un nom par eux-mêmes."
Pour en finir avec "Baby Champ", certains diront qu'il a été avantagé en intégrant directement le team du HRC, mais il ne faut pas oublier que Valentino Rossi a fait de même pour sa première saison et qu'il n'a récolté que deux victoires et deux pole quand Lorenzo, qui pour sa part est directement arrivé dans le team Yamaha Factory, comptait une victoire et quatre pole lors de première campagne. Tout cela semble bien maigre face au six victoires et neuf pole, sur les dix-huit possibles, de Márquez...
Je vous propose maintenant de partir dans l’ordre inverse du podium pour trouver celui qui hérite de la médaille en chocolat : Valentino Rossi. Le Doctor avait attaqué la saison en fanfare avec un podium lors de l’ouverture de la saison au Qatar, mais il faut avouer que la suite de la saison n’allait être qu’une suite de déconvenue pour le pilote qui reste le plus populaire.
Valentino n’aura donc conquis que deux maigres podiums durant cette saison avec cette deuxième place au Qatar, son seul podium alors que les quatre fantastiques étaient présents, et une victoire à Assen alors que Lorenzo, Pedrosa et Márquez étaient blessés. A la régulière, Valentino a finit onze fois à la quatrième place et a connu un abandon en course, lors de sa course nationale au Mugello lorsqu’il a été harponné par Bautista.
Après deux saisons désastreuses au guidon de la Ducati, le retour sur la Yamaha a également un mauvais arrière-goût avec des résultats bien en-deçà des attentes de son public. Reste à Valentino à se rattraper en 2014 avec sa nouvelle équipe technique sinon Yamaha aura de la peine à justifier son contrat, sauf pour les retombées médiatiques et commerciales qu’engendre le Doctor... Il serait dommage que Valentino s’acharne à vouloir rester à tout prix en catégorie reine sur une machine d'usine pour batailler en milieu de peloton.
A la troisième place on retrouve le coéquipier du nouveau champion : Dani Pedrosa. Le jockey espagnol aura, après Nicky Hayden et Casey Stoner, vu pour la troisième fois son voisin de box conquérir le titre suprême alors que lui y échoue depuis son arrivée en catégorie reine. Au niveau de ses statistiques personnelles, Dani a ajouté trois victoires à son compteur. Il est également monté à sept reprises sur la deuxième marche et trois fois sur la troisième.
Ce qui a sonné le glas de la conquête du titre pour Dani Pedrosa est ses deux résultats blancs, le premier après sa lourde chute aux essais au Sachsenring et le second suite à ce que beaucoup ont appelé "l’affaire Márquez" à Aragon lorsque le capteur arrière de l’antipatinage a été sectionné suite à une touchette.
A la deuxième place, on retrouve le champion du monde 2012 Jorge Lorenzo. Ce dernier s’est battu jusqu’au bout, faisant mentir pour moi beaucoup qui voyaient en la Honda une machine largement supérieur. La Yamaha à la vue des cinq victoires de Jorge lors des sept dernières manches ne doit pas être tout à fait ce qu'on appelle un trétau, sans vouloir enlever du génie de pilotage que possède le pilote espagnol.
Lorenzo sera donc monté à huit reprises sur la plus haute marche du podium, soit deux de plus que Márquez. Por Fuera est également un habitué des podiums et des conférences de presse post Grand-Prix, il a conquis en plus de ses victoires une deuxième place et cinq troisième place. Malheureusement, et en grande partie la faute à sa fracture de la clavicule lors des essais à Assen, Lorenzo a fini à trois reprises au-delà de la troisième place. Son seul zéro pointé vient du Grand-Prix d’Allemagne au Sachsenring lors duquel Jorge a à nouveau chuté lors des essais sur sa clavicule fraichement opérée.
Cette année 2013 restera comme celle d’une grande bataille entre les trois Espagnols. Ils ont chacun marqué plus de 300 points au championnat, ne laissant que des miettes à leurs adversaires. Le niveau qu’ils ont atteint en pilotage est tout simplement bluffant mais très différent entre l’attaque à outrance du nouveau champion du monde avec son style "tout par terre" et en travers autant au freinage qu’à l’accélération et celui de Jorge Lorenzo tout en maîtrise avec des trajectoires millimétrées et une moto d’une stabilité parfaite, sans oublier la régularité d’un métronome du premier au dernier tour. Dani Pedrosa quant à lui, se trouve à la frontière de ses adveraires, sachant autant violenter sa machine quand il le faut qu’être d’une propreté à faire frémir un garde suisse.
On retiendra également qu’Andrea Dovizioso n’aura pas fait de miracles au guidon de la Ducati, à sa décharge, la saison a été relativement "sèche" et la belle de Bologne est réputée pour mieux fonctionner sur une piste mouillée.
Enfin, au niveau des autres rookies, le petit anglais Bradley Smith, dont beaucoup doutaient de l’engagement par le team Tech3, n’a pas démérité. Il a fait preuve d’une belle constance, montant dans la hiérarchie au fil de la saison sans commettre d’erreur et en étant un élève appliqué. Il a d’ailleurs finit les derniers tests à Valencia à la seconde place. Derrière Márquez, mais en l’absence du team usine Yamaha le dernier jour.
Voilà, demain il faudra prendre une page vierge et commencer un nouveau livre dont le titre sera "à la conquête du titre 2014". Il est certain que nous allons à nouveau assister à de beaux combats et que les nouvelles machines "production racer" amèneront un vent nouveau en lieu et place des CRT qui il est, hormis celle pilotée par Espargaro, étaient bien loin des prototypes... Et dont l’existence était bien incompréhensible pour le néophyte.