
Arnaud: Depuis que j’ai 4 ans. Je suis un peu né au bord des terrains et mon père m’a vite refilé le virus. C’est très vite devenu une passion, je ne demandais que ça! Ensuite, j’ai fait mes premières courses à 7 ou 8 ans.
C’est vrai que tout a vite évolué, je ne m’attendais pas à monter si vite en mondial et surtout pas d’être aussi rapidement dans le top ten (Arnaud a terminé au 7e rang mondial à l’issue de sa deuxième saison MX2, ndr.)! Mais je garde toujours le même état d’esprit: je fais ça par plaisir et par envie de rouler. Pour moi, ce n’est pas vraiment comme aller au travail, c’est ma passion!
Bien sûr. On fait beaucoup de déplacements, par exemple, je ne suis jamais à la maison. Je passe à peu près la moitié de l’année à m’entrainer en Belgique, En hiver, les entrainements continuent malgré le froid, ce n’est pas facile tous les jours. Mais je ne fais pas ça parce que c’est mon métier: j’ai choisi de vivre ça. Il y a des sacrifices à faire, mais je vis ma passion!
C’était une saison très satisfaisante! Déjà , j’avais décroché un guidon d’usine dans le team Teka-Suzuki. Je finis septième pour ma deuxième année en mondial, en me plaçant régulièrement dans le top 5 et avec un podium à la dernière manche du championnat. Je visais le top 10 final, l’objectif est atteint. En plus, le championnat était très serré, je n’étais pas loin des meilleurs.
Je compte rester en MX2, même si je n’ai pas encore de guidon. J’ai plusieurs contacts, mais rien n’est encore signé. C’est aussi la crise en motocross et tous les teams ont des problèmes. Les objectifs sont bien sûr à la hausse. Je souhaite finir dans le top 5, monter régulièrement sur le podium, être devant!
Dans les autres pays, le cross est bien plus médiatisé. En France, par exemple, il est plus facile de trouver des sponsors. Les retombées médiatiques ne sont pas suffisantes ici, il n’y a pas vraiment de retour sur investissement. On a aussi un réservoir de pilotes plus réduit, donc moins de suisses au top niveau. En Suisse allemande, le cross marche bien: il y a beaucoup de public à chaque course, c’est fou!
C’est un plaisir énorme! ça fait un moment que j’ai envie de participer, mais j’ai eu des pépins physiques et, l’an dernier, je n’avais pas de moto pour rouler… Je n’ai pas l’habitude du Supercross, c’est un autre format que le MX: des tracés plus réduits, plus techniques et plus intenses au niveau de l’effort. Comme je prépare aussi 2011 et mes entrainements hivernaux, je n’ai pas vraiment d’objectifs. Je viens plus pour le plaisir et pour l’ambiance le public est génial.
C’est un rêve d’aller aux Etats-Unis. Mais je devrais d’abord faire mes preuves en Europe, au mondial. Avec la crise, là-bas, c’est encore plus vrai: il faut vraiment être au dessus du lot pour trouver un guidon. C’est aussi un championnat différent, avec des saisons très longues, beaucoup de déplacements et un niveau très élevé et très homogène. Les terrains sont aussi différents, comme les motos et le climat… Il faudrait s’acclimater. Ma priorié, c’est le mondial, mais si je fais mes preuves et que j’ai une opportunité, pourquoi pas?
D’abord, il n’y a pas de secret: il faut rouler. On utilise les muscles dont on a besoin sur la moto, c’est le meilleur moyen de se préparer. Après, on peut faire de la cardio, pour l’endurance, du gainage et des exercices d’équilibre. En dehors des courses, je gère tout ça moi-même, avec les conseils de mon père.
Oui, généralement une carrière en cross dure moins longtemps. On commence aussi plus jeune. Mais cela dépend aussi du pilote. Stefan Everts, par exemple, a couru jusqu’à 36 ans!
Eh bien non, je n’ai pas fait trop d’études… J’ai terminé mon école obligatoire et j’ai fait une année d’apprentissage chez mon père, à la concession. Mais je me suis vite concentré sur ma carrière sportive, grâce à des opportunités. Il serait difficile de concilier les deux: je me déplace tout le temps pour les courses, les entrainements…
Le sport de haut niveau, c’est aussi une expérience de vie, ça t’apprend beaucoup de choses. J’ai choisi cette vie et pour l’instant, je ne pense pas à une éventuelle reconversion. C’est plus facile de trouver quelque chose si tu as une bonne cote, si tu étais bon pilote. Pour ce qui est des études, on peut aussi en faire beaucoup et ne pas trouver de travail ensuite…
Je n’ai encore jamais essayé autre chose, mais j’aimerais bien tester un peu la vitesse. Je ne pense pas le faire dans l’idée de courir, mais on ne sait jamais, si ça me plait… J’aimerais bien essayer un peu d’enduro aussi, comme le Touquet. Trois heures dans le sable, c’est quelque chose qui me plairait.