
Au guidon de la KTM 1090 Adventure R
L’hiver a été long et rude cette année. Comme tous les motards, j’ai trépigné d’impatience en attendant les beaux jours et les vacances d’été ! Je roule d’habitude en tout-terrain sur des trails et des enduros monocylindres, mais j’ai craqué en début d’année pour une KTM 1090 Adventure R. C’est ma première moto taillée pour le voyage sur route et j’attends ce voyage vers le sud de la France avec impatience.
Avec ses roues de 21’’, ses pneus TKC 80 à crampons et sa bulle fumée courte, on ne peut pas dire que ce soit tout à fait une vraie routière. Mais dès les premiers tours de roue, la KTM 1090R met à l’aise par son équilibre général, son poids relativement contenu, et la disponibilité de son moteur. La version R est très haute mais je touche par terre de la pointe des bottes, avec mon 1m80.
Une fois la moto lancée, la maniabilité et la stabilité sont excellentes, même avec les grosses valises en alu. Le moteur est vivant, il pétille, mais il n’y a pas de vibrations désagréables. Le gros bloc LC8 et la protection de base de l’Adventure R permettent d’avaler des kilomètres de liaison sur autoroute ou nationale, même si une moto purement routière fournira davantage de confort et de protection.
En passant le mode « Sport », la moto gagne encore en vigueur par rapport au mode standard. Elle est propulsée encore plus vite dans les petites épingles. Avec ce mode, le pilote doit être extrêmement concentré car la moto prend très vite de la vitesse. Heureusement, les doubles disques de 320mm freinent très efficacement les 230 kilos de l'ensemble.
Le setting qui nous a semblé le plus efficace au cours de ce voyage était de rester en mode « standard »et de désactiver complétement le Traction Control. Cela donne un moteur avec une puissance maîtrisable, sans le filtre de l’électronique qui lisse un peu trop les sensations. Avec le mode standard, le moteur est très généreux tout en restant prévisible.
Les pneus mixtes TKC 80 livrés avec la moto se comportent très bien sur route, même si je n’ai pas eu l’occasion de les essayer sous la pluie. Vous trouverez plus d’info technique dans le test complet de la 1090. Pour ma part, je suis enchanté de commencer ce voyage au guidon de la 1090 Adventure R.
Mise en jambe en Hautes Alpes
Arrivant de Grenoble, j’attaque le col du Lautaret par la départementale D1091. Quittant la vallée de l’Isère, la pente s’accentue rapidement, la route se rétrécit. Les virages rapides et les tunnels creusés dans le flanc de la montagne se succèdent jusqu’au lac Chambon. C’est particulièrement difficile de rester sérieux : il fait un temps radieux, la route est sèche, la visibilité excellente, la KTM 1090R répond au doigt et à l’œil. Ce sont des conditions idéales pour se remettre en jambe après ce long hiver et laisser les 125 chevaux de la moto s’exprimer.
Après ces enchaînements de courbes, le massif de la Meije apparaît majestueusement, puis c’est l’arrivée au col du Lautaret et la descente sur Briançon. Cette région frontière avec le turbulent Duché de Savoie (maintenant l’Italie) a été considérablement fortifiée par Vauban. Les forteresses de Briançon et de Mont-Dauphin, classées par l’Unesco, valent d’ailleurs le détour. Pour ceux qui préfèrent l’asphalte plutôt que les vieilles pierres, la région regorge d’itinéraires alpins spectaculaires. Cols de Vars, Col d’Allos… pas moins de sept cols sont accessibles autour de Briançon et de Barcelonnette.
Ce département est un vrai paradis pour les motards. S’il vous fallait vraiment une raison de plus d’y aller, l’Alpes Aventure Moto Festival a lieu tous les ans début septembre. C’est un événement taillé sur mesure pour tous les passionnés de moto, avec des essais et des présentations des derniers modèles, des expositions, des projections, des rencontres, des ballades avec road-books.