Après une soirée très agréable, un ciel gris nous accompagne vers le Driving Center. Café, croissants, briefing et départ pour une session découverte au volant de la Type R ! Pour l’occasion, les voitures sont chaussées de jantes 18 pouces et de pneus adaptés au circuit. Chaque pilote se voit confié à un coach et William David, poleman aux 24 Heures du Mans 1995, prend place dans mon siège passager. Rien que ça ! Dans la bonne humeur et immédiatement bien orienté par ses consignes, j’assimile rapidement la piste. Le rythme augmente à chaque session, les sensations aussi. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a la place pour 3 coachs de plus derrière. Imaginez la rentabilité des 15 minutes de session !
Sur piste sèche, le mode +R prend tout son sens : la direction plus dure et réactive permet d’ajuster sa traj’ sans trop braquer, alors que la réponse des gaz permet des sorties de courbe canons. La boîte fonctionne à merveille et j’apprécie de ne pas devoir jongler avec le talon-pointe, me concentrant sur les points de freinage et déclenchement. Quelle éclate ! Jamais je n’aurais pensé prendre autant de plaisir derrière un volant, même étant un amateur de la chose automobile. Les sensations offertes par le circuit et la Honda sont incroyables. J’ai même tiré tout droit sans tomber ! La classe !
Si les gouttes de pluie se mêlent de nouveau à la matinée, pendant qu’on tourne en rond, le staff Honda s’affaire en bord de piste. Elle est là ! La CBR 1000 RR que j’attends depuis que j’ai mis un pied dans l’avion, patiente sous ses couvertures. La piste tarde à sécher et n’arrange pas l’affaire, je m’équipe en trépignant et avec beaucoup d’optimisme. 30 minutes plus tard, la pluie a cessé et la piste va vers le mieux : on va pouvoir y aller.
Le programme au guidon est simple : quelques tours du Driving Center pour prendre la mesure du grip et des trajectoires, puis passage au stand pour repartir devant une Civic Type R pour les photos. Découvrir un tracé, une machine et préserver l’honneur d’AcidMoto en proposant un style et des temps relativement corrects… avec le regard lourd d’appréhension du staff, qui a besoin de la moto pour ce weekend. Qu’est-ce qu’on attend ?! Gaaaaaz !
Après un tour en mode 1, réglé pour la pluie, je switche sur le 2, tant le grip du circuit est correct malgré quelques traces d’humidité. La réponse du 4 cylindres s’en voit enfin digne de ce nom, même si le contrôle reste total. Bluffé par la douceur du moteur, j’en rate presque mon repère de freinage avant un gauche à 90°… heureusement, la CBR a des freins. Et quels freins ! La fourche se comprime légèrement, le pneu avant reste rivé au sol pendant que je tombe 2 rapports et plonge à la corde comme si de rien n’était. Magique ! Le casque au-dessus des gravillons dans le droite qui suit, coude au ras du sol, je jubile. Comme à l’accoutumée, la CBR 1000 donne l’impression qu’on la roule depuis 13 ans. Son caractère conciliant et neutre me donne l’impression que la machine s’adapte à tous mes désirs, virage par virage. Heureusement, car le petit Driving Center tournicote sévère et emmener un 1000 est loin d’être évident.
La petite chicane signalée par des cônes pour le roulage des voitures, au bout de la « ligne droite » des stands, permet un changement d’angle en plein sur une bosse, gaz à fond. Les sensations sont bien loin de celles ressenties dans la Civic, qui gomme évidemment mieux les irrégularités de la piste. Pourtant, la CBR permet d’attaquer sereinement et incite à jouer sur ce petit tourniquet ! Agile et très stable, elle partage ces qualités avec sa cousine à quatre roues. Après cinq tours allant crescendo, je me décide à complaire aux exigences du planning et entre, penaud, dans la voie des stands.
La séance de tracking qui s’ensuit, devant puis derrière la Civic, conduite par l’un des coachs du circuit, ajoutera deux tours à mon expérience sur la CBR. Si le rythme est évidemment réduit, le plaisir de rouler côte à côte avec une voiture est grisant. En enfants très sages et le timing étant trop court, nous resterons derrière le photographe et éviterons l’arsouille.
Après deux jours passés derrière le volant de la Type R, impossible de bouder mon plaisir. N’étant presque jamais de mauvaise foi (si, si…), je n’ai pas tenté de chercher la petite bête et à « pourrir » une auto juste parce que deux roues valent mieux que quatre.
Parce que, certes affichée à environ CHF 40'000.-, la Civic Type R n’a rien à envier à une CBR 1000 RR niveau capacité sportives et sensations. Un engin taillé pour la vitesse, qui fait plaisir à son pilote… et qui emmène plus de passagers ! Si les atouts de la Civic m’ont clairement impressionné, c’est surtout la « patte » Honda, très perceptible, qui m’a bluffé. La Civic Type R est une Honda, comme la CBR 1000 RR. Et ça se sent. On le perçoit.