Le premier appareil a fait son apparition cette semaine en haut d'un mât sur la D91 au niveau de Saint-Forget (Yvelines). Il s'agit d'un radar d'un nouveau genre capable de détecter les nuisances sonores grâce à quatre microphones qui détectent les bruits environnants dix fois par seconde. Ceux-ci peuvent être associés, selon leurs fréquences, à des engins et donc reconnaître aisément une moto voire une auto très bruyante. Pas (encore) équipée d'un détecteur de plaques, la machine prend néanmoins une photo de la route toutes les 15 minutes, indique un article du Parisien.
Et ce n'est que le début de l'implantation puisque deux autres tests sont prévus dans les semaines qui viennent à Paris, pour les cyclomoteurs bruyants, et Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) plutôt pour les rodéos urbains.
Placée au pied de la route des 17 tournants, à la sortie de Dampierre-en-Yvelines, cette machine vise à limiter, voir à mettre fin aux nuisances des centaines de motos , qui se croisent chaque week-end sur ce tronçon, dont une partie le font pour se tirer la bourre.
Vers un contrôle automatique et une verbalisation renforcée
Commencé le 15 juillet, le test doit durer 30 jours mais Méduse est implanté là pour 18 mois minimum. Un autre capteur du même type devrait le rejoindre prochainement, à hauteur du Hameau de la Brosse à Saint-Lambert. En septembre, Bruitparif prévoit la pose d'un panneau pédagogique, avec affichage électronique clignotant, afin de prévenir les usagers d'un bruit excessif.
Une étude sera lancée dans la foulée avec l'objectif d'aller vers un contrôle automatique et une verbalisation renforcée. La société Parifex de Viroflay, un fabricant de radar pour le ministère de l'Intérieur, se positionne déjà. « Nous disposons d'une technologie fiable pour établir l'infraction », précise un de ses représentants présent sur place.
« Les nuisances sonores ne sont pas seulement une gêne mais une question de santé publique avec des répercussions graves sur de nombreuses pathologies. Cette expérience a été conduite avec tous les acteurs de ce dossier, y compris les motards eux-mêmes. Il restera ensuite à traduire la chose en dispositif législatif et réglementaire. C'est un premier jalon vers une régulation et dissuasion du bruit », précise Jean-Noël Barrot, auteur de l'amendement ayant rendu possible ce test.
200 PV entre avril et octobre
Du côté de la gendarmerie, ce secteur demeure un point noir. A elle toute seule, la brigade de Chevreuse dresse plus de 200 PV sur une seule et même saison, entre avril et octobre. A titre d'exemple, la réglementation détermine un seuil autorisé d'environ 80 dB pour une grosse cylindrée courante et de 97 pour une Harley-Davidson.
Les maires se montrent également satisfaits de cette initiative. « Plusieurs habitants ont quitté la vallée en raison du bruit. Il est quasiment impossible de déjeuner à l'extérieur, le dimanche, lorsque l'on habite à proximité de la D 91 », dit Jean-Luc Jannin, le maire (SE) de Saint-Forget. « A Senlisse (NDLR : tout proche), la moitié de la population est impactée par le bruit des amateurs qui viennent se mesurer à grande vitesse, le soir, quand la gendarmerie n'est plus là », ajoute Lauri Bounatirou, un adjoint de ce village de 507 habitants.
Les sanctions
Actuellement, l'article R318-3 du Code de la route indique que "les véhicules à moteur ne doivent pas émettre de bruits susceptibles de causer une gêne aux usagers de la route ou aux riverains" et que "toute opération tendant à supprimer ou à réduire l'efficacité du dispositif d'échappement silencieux est interdite". Ce type d'infractions peut donc être constaté par simple appréciation des forces de l'ordre, sans usage d'un sonomètre.
Le contrevenant risque actuellement une amende de 135 euros pour toute émission de bruits susceptibles de causer une gêne aux autres usagers de la route ou aux riverains et une contravention plus symbolique de 11 euros en cas d’utilisation d’un pot d’échappement non homologué ainsi que l’immobilisation du véhicule
Une technologie qui risque bien de faire des petits dans toute l'Europe ses prochaines années.