
Le Nord-Irlandais et champion en titre, trois fois deuxième à l'issue du weekend australien, sans remettre en question les performances de Bautista, s'est dit très contrarié par les performances incroyables, en décalage avec le reste du plateau, de la monture du pilote espagnol.
Car la Ducati Panigale V4 R est une machine certes homologuée, donc éligible pour courir en WSBK, mais surtout une machine à 41'000 francs dotée de technologies digne du MotoGP. Et à des années lumières de la Kawasaki de Rea.
"Que peut-on changer, déclairait-il à nos confrères de Bike Sport News. Notre châssis est incroyable et l'électronique fonctionne très bien. Notre moto est une machine à 18'000 euros venant d'un concessionnaire. Mais quand vous avez une homologation spéciale qui tourne à 16'000 tours/minute... je suis sûr que les techniciens s'arrachent les cheveux, parce que c'est facile de voir l'avantage qu'ils (Ducati, NDR) ont depuis sa TV."
Et Rea ne croit pas non plus que les autres constructeurs vont se lancer dans la course avec des modèles similaires, à savoir très performants et produits juste en nombre suffisant pour être homologués en World Superbike : "Ce n'est pas logique. Les fabricants ne peuvent pas faire ça. Aucun constructeur japonais ne le peut, ce n'est pas dans leur philosophie. Je ne suis pas technicien, donc je ne comprends par vraiment totalement. Mais l'avantage qu'ils ont (toujours Ducati, NDR) et trop important pour rendre intéressant le fait de se battre."
Appréhendant sans s'en cacher le weekend thaïlandais, avec les deux lignes droites de 800 mètres du circuit de Chang, Jonathan Rea ne souhaitait toutefois pas minimiser l'impact de Bautista dans la catégorie. "Tout cela n'enlève rien à Alvaro, précisait le Nord-Irlandais, il fait un job incroyable. Dans les deux courses, il a été incroyable". Il est vrai que les performances des autres pilotes Ducati n'ont pas été aussi spectaculaires que celle de l'ex-pilote MotoGP, qui confirme qu'il pèsera lourd dans le championnat 2019.
Le pilote Kawasaki se réjouit toutefois des prochaines épreuves, comportant plus de virages serrés, où il sentait avoir l'avantage sur Bautista et sa Ducati. Il restait toutefois inquiet du comportement en fin de course de la machine italienne, dont le fonctionnement moteur solliciterait moins le pneumatique arrière.
On peut se douter que l'amertume du quadruple champion du monde est grande et qu'il n'est pas du genre à apprécier trois secondes places, surtout avec un écart aussi important à l'arrivée. Quant à l'avantage de la Ducati, il faudra plusieurs courses pour établir si sa domination, ainsi que celle de Bautista, vont être aussi indiscutables que ce weekend.