Alors qu’on se complaisait à découvrir ce tableau de bord pour le moins rétro, notre guide donne le ton et engage la marche, direction montagne. L’action de l’embrayage est onctueuse et d’une légèreté digne des grandes routières. Les rapports sont courts à tel point que le quatrième rapport semble pouvoir tout faire en milieu urbain, tant que l’on ne s’arrête pas. Equilibrée, la Z900RS arpente les petites rues qui jouxtent notre hôtel avec aisance. Tellement facile et évidente qu’il n’y a pas de période d’adaptation. Pas mal, non ? L’embrayage est précis, le moteur d’une douceur exemplaire, bien qu’il cogne parfois à la remise des gaz (saleté de norme Euro4 dictant un appauvrissement du mélange !), neutre en virage à très basse vitesse, … un véritable vélo !
Rapidement, on se retrouve sur une voie rapide, lancé à plus de 100km/h. Il fait froid, on en prend plein la poire, on ne sait comment se protéger. En fait, la Z900RS n’offre absolument aucune protection au vent. D’un profil plat, on ne même pas compter sur le réservoir pour sacrifier la zone ventrale. Il suffit encore que votre casque ne soit pas d’un aérodynamisme exemplaire, et c’est la fête.
Par chance, cette épreuve ne fut que de courte durée, le temps d’accepter que la Z900RS n’est pas faite pour la haute vitesse.
Au fur et à mesure que l’on s’éloigne du bord de mer, on laisse derrière nous les derniers villages. La route se resserre et fait la part belle aux virolets. Le thermomètre frise zéro degré. Un bref arrêt a permis de contester que les gommes, des Dunlop SportMax GPR 300, étaient à peine tiède sur la bande de roulement centrale… pas de quoi nous rassurer. Définitivement, ce ne sont pas les conditions pour jouer des lois de la physique au guidon de cette Z900RS. Bien que nous ayons reçu le mot d’ordre de rouler sans agressivité, un confrère autrichien a outrepassé les capacités des Dunlop et a payé cash ses velléités. On vous laisse deviner la suite…
On poursuit notre chemin, avec une petite appréhension à chaque virage. Quand bien même, le contrôle de traction veille au grain et sait réagir avec efficacité lorsque la motricité est mise à mal. Dans ces conditions, le mode le plus permissif semble justement trop permissif… En effet, l’adhérence est identique à une chaussée mouillée.
Toutefois, en ligne droite, on se permet de belles accélérations. Peu importe le rapport engagé, le quatre-cylindres ne manque pas de punch, surtout jusqu’à 6’000trs/min. Enfin, il n’y a que le sixième rapport qui privilégie l’allonge, les cinq premiers, assez courts, confèrent à la Z900RS des accélérations et relances canon ! En plus, la sonorité est franchement sympathique, notamment du côté de la boîte à air. Ça ronfle bien, pour un quatre-cylindres japonais. Et si ça ne suffit pas, Akrapovic propose déjà un silencieux en titane.
Puis, l’après-midi, le thermomètre tente d’atteindre les 10°C. Les conditions, à peine meilleures, nous permettent de mettre plus d’angle et de faire travailler la partie-cycle de la Z900RS. Non sans surprises, cette Kawasaki a tout d’un roadster sportif, à l’image de la génitrice Z900. La Z900RS bénéficie en l’occurrence d’un tarage différent lui offrant une première phase d’amortissement souple pour ensuite se durcir. Ainsi, peu importe la qualité du revêtement, on apprécie le confort. Associé à la selle moelleuse et au guidon d’une largeur appréciable, de longues distances sont envisageables sans avoir à se soucier de la fatigue ou d’éventuelles douleurs.
En conduite plus sportive, la Kawasaki a fait preuve de belles performances. Un châssis rigide, des suspensions en adéquation, des freins puissants au dosage facile, … les capacités dynamiques de la Z900RS sont plus que satisfaisantes. Il n’aura pas fallu que nous parcourions plusieurs dizaines de kilomètres pour que l’on remarque que Kawasaki avait concocté une néo-rétro au comportement résolument sportif. Au détour d’une discussion avec les ingénieurs présents lors de cette événement, nous avons appris que "RS" signifie Rétro Sport… L’appellation RS n’est ainsi pas usurpée !
Proposée à des tarifs oscillant entre CHF 13’000.- et 13’200.- suivant les coloris, la Z900RS saura trouver son public sans peine. D’ailleurs, il n’y aura que 350 exemplaires livrés en Suisse en 2018, il ne faudra alors pas tarder à se décider à l’achat ! En outre, une version "Performance" est d’ores et déjà prévue, impliquant un échappement Akrapovic en titane, des protèges-carters et une protection de réservoir, le tout s’échangeant contre CHF 1’350.-, soit un avantage-client de 16.5%.
La Z900RS "Café", équipée d’une tête de fourche façon café racer ainsi que d’une selle différente et un guidon plus plat, est affichée CHF 13’500.- et n’est disponible que dans le coloris Vintage Lime Green.