La tension monte et les spectateurs sont au rendez-vous, comme ce sera d’ailleurs le cas durant l’ensemble de la manifestation. 12h00, c’est à l’abaissement du drapeau catalan que Nico court en direction de la moto. Il peine à la démarrer car un commissaire de piste est venu éteindre le commutateur ON/OFF de la moto... du jamais vu depuis que nous avons commencé la compétition. Heureusement, il ne perd pas beaucoup de place et arrive à se placer aux alentours de la 20ème place générale durant l’ensemble de son relais.
Il roule très fort dès le premier relais en alignant régulièrement des chronos en 1:55. Arrivé au stand, nous devons déjà changer la gomme arrière qui ne peut pas supporter un deuxième relais. Anthony repart et roule également dans un très bon rythme avec une série de tours en 1:54. Après déjà le 3ème changement de pneus arrière, Eric reprend la piste avec des chronos oscillants entre 1:55 et 57. Le trafic n’est pas évident. A six tours de rentrer au box, il chute en voulant dépasser un attardé au freinage. Durant la manœuvre, il prend les freins sur un secteur de piste bosselé et voit le concurrent se rabattre sur lui. Dans une manœuvre d’évitement, il perd l’avant et finit dans le bac à gravier. Après un rapide check de la moto, les dégâts ne sont pas élevés et le pilote n’a rien. Il pourra reprendre la piste au poste commissaire suivant et ramener la moto au box (sans cale-pieds et sans sélecteur de vitesse). Une fois arrivé au box, les mécaniciens choisissent l’option de remettre complément en état la moto.
La mésaventure nous coûtera 18 minutes et donc 9 tours de retard. Alors que nous étions entre la 13ème et 16ème place générale (7-9ème SST1) en début de relais, nous nous retrouvons 47ème général et 17ème SST1. Le mot d’ordre est alors de faire notre course sans prendre trop de risque ni se soucier du classement, stratégie qui devrait permettre de remonter au classement.
Les pneus s’usent très/trop vite. Nous apprendrons plus tard que nos choix de gomme n’étaient pas optimaux en fonction des conditions de pistes trop chaudes pour tous les types de pneus.
Les relais s’enchaînent. Eric doit revenir au milieu de son prochain relais car la fixation du carénage réparé a cassé. C’est une "réparation de guerre" qui sera réalisée ce qui nous fera perdre à nouveau dix minutes au box. En fin de journée, les pneus souffrent moins, tout comme les pilotes. Anthony fera un relais très rapide avec une multitude de tours en 1:54, même 1:53 dont même le meilleur en 1:53.639 (les connaisseurs apprécierons). Eric reprendra la moto sans changer le pneu arrière dans le but d’économiser les temps de relais. Ceci ajouté au fait d’avoir commis une erreur plus tôt dans la course fait qu’il ne roule pas dans ses chronos et possède un rythme moyen entre 1:58-59 avec la nuit tombante. Nicolas réalisera un bon premier relais de nuit avec des chronos en 1:56.
On remonte alors bien au classement et l’on se positionne autour de la 30ème place générale aux alentours de 22h00 (avant le relais). Anthony prendra alors son premier relais de nuit. Suite à des pertes d’huiles sur le parcourt et des chutes, le safety-car rentre en piste. C’est à 22h43 que notre course s’arrêtera après ce qui restera sans aucun doute, le plus gros crash de cette compétition.
Après avoir doublé un groupe d’attardé en début de ligne droite par la gauche, un de nos pilotes se rabat en milieu de piste. Ceci était sans compter qu’un concurrent réalise la même manœuvre, mais à partir de la droite de la piste. C’est au-dessus de la ligne d’arrivée et au droit de notre stand de panneautage que notre pilote vient toucher l’arrière du concurrent ce qui le déséquilibre complètement. La moto et le pilote viendront taper le mur de panneautage à une vitesse estimée de 240km/h. Par miracle, le pilote n’a quasi rien ! Un gros bleu sur les fesses et un coude un peu abîmé.
C’est dans la confusion totale que le pilote reviendra au box sans la moto. Le team manager et un autre des trois pilotes tentera d’aller chercher la moto pour la réparer, mais une fois arrivé en bout de pit-lane, la sentence tombe ; le cadre de la moto s’est ouvert en deux et la moto est en deux parties.
En endurance, le châssis, le cadre, les carters-moteurs, le bloc-cylindres, et la boîte de vitesse ne peuvent pas être réparés sous peine de disqualification. Les dégâts sur la machines sont trop importants pour pouvoir être réparés, c’est donc dans une ambiance très lourde et de tristesse que le team doit déclarer l’abandon à mi-course. Ceci est d’autant plus rageant que les pilotes et la moto étaient encore dans une bonne forme.
C’est sur un constat amer que nous replierons une partie du box durant le petit matin sans déranger nos voisins de box et maintenant amis de longue durée, le "TeamGP" qui terminera à une magnifique 2ème place du trophée Dunlop et à la 8ème place générale (4ème SST1) ! Une superbe performance dont nous tenons à les féliciter.
Le dimanche midi, lors de l’arrivée de la course, la plupart du team ne pourra retenir ses larmes sur cet échec, car dans la discipline de l’endurance sur circuit, la défaite n’est rien face à l’abandon.
C’est durant le dimanche après-midi que nous avons replié notre équipement et sommes rentrés en Suisse durant la journée du lundi.
Après analyse financière et de l’état de la moto, nous avons décidé de ne pas baisser les bras. Même si les pilotes devront amortir un certain investissement financier, nous avons pour but de remettre la moto du team en état pour la prochaine compétition déjà planifiée au 14 août 2016. Il s’agit de la plus grosse course moto de Belgique, les 6 Heures moto de Spa-Francorchamps. Nous ne voulons pas rester sur un échec et aller de l’avant afin d’atteindre notre but qui est de participer à des courses en mondial d’endurance, ceci n’étant possible qu’avec l’aide de résultats en compétition.
Nous vous donnons donc rendez-vous le dimanche 14 août 2016 pour la dernière course de la saison d’endurance du PRT.
Nous tenons sincèrement à remercier les 23 membres du team pour leur travail irréprochable, leur soutien, leur état d’esprit et leur combativité à toute épreuve. Nous tenons également à remercier nos partenaires :
Nous tenons bien évidemment à remercier l’ensemble des personnes qui nous ont soutenus et croient en nous. Merci à tous nos partenaires et sponsors sans qui nous n’aurions jamais pu réaliser notre rêve d’intégrer une course moto de 24 heures.