Mais je me laisse aller. Avant cela, il faut peut être que je remette en place le contexte. Je suis au Portugal, aux alentours de Portimao pour la présentation presse de la nouvelle KTM 690 SMC R. J’ai consacré ma matinée à sa sœur, la version enduro alors autant dire que maintenant, je lâche les chevaux.
Pour commencer la prise en main de ce supermotard d’anthologie, une belle boucle sur les routes virevoltantes du coin est parfaite. L’ouvreur nous a prévenu : « vous aurez la possibilité de pousser la machine plus tard, sur circuit. Alors on essaie de rester calme sur la route. Pas de wheeling ou de bêtise, ok ? On est sur la route alors on respecte (la signalisation) ». Le pauvre n’a pas encore tourné le dos qu’un collègue quitte le parking sur la roue arrière… C’est pas moi qui ai commencé ! Et à partir de là, on a pensé qu’à une chose, à savoir l’adage de la marque : Ready to race ! Autant dire que la balade bucolique annoncée s’est transformée en bonne bourre comme on les aime. Et au moins, on a pu voir ce qu’elle avait dans le ventre cette « SM ».
Annoncée comme plus puissante, mais plus exploitable, il faut avouer que les autrichiens ont tenu promesse. Culminant à quasiment 75 chevaux et 74 Nm, la puissance arrive tout de suite, dès le lâcher d’embrayage hydraulique au demeurant très agréable. Mais cette poussée arrive de manière linéaire et on se surprend à rapidement gérer tout ça. L’impression donnée, c’est qu’on anticipe ce qu’il va se passer mécaniquement, et on peut choisir de rouler sur le « gras » pour profiter du couple et soulager le pneu avant de cet affreux contact avec le bitume, ou alors de profiter de ces 1'000 tr/min de plus que nous offre ce nouveau monocylindre LC4 pour aller chercher la performance. Un petit plus que nous offre ce nouveau moulin, c’est que tout cela se passe avec très peu de vibration, grâce à deux balanciers d’équilibrage. Ca paraît anodin mais c’est super agréable !
Sur route, on a au moins respecté une règle : personne n’a enclenché l’ABS Supermoto. Il offre la possibilité de faire des wheelings et des travers tout en gardant le contrôle de traction et l’ABS (avec capteur d'angle) enclenchés. Car si ces systèmes sont déconnectables, il faut avouer que c’est dommage de se passer de ces aides qui sont paramétrés au poil et travaillent en toute transparence.
Bon, je vais pas vous raconter des cracks, vous pensez bien que si on n’a pas testé cet ABS sur la route, c’est parce qu’on ne pouvait pas… Et on ne pouvait pas car c’est une option catalogue KTM qui vous coutera CHF 113,95.-. Alors, comme je me devais de vous raconter quelque chose, j’ai tout débranché et j’ai essayé ! Figurez vous qu’une fois n’est pas coutume (sur la route), mais j’ai été beaucoup plus à l’aise avec l’électronique. Un avertissement musclé de l’arrière de la moto en sortie de virage m’a bien fait comprendre que le rythme imposé était « too much » pour ré-accélérer aussi tôt sur l’angle. Et comme l’ABS permet de maintenir la pression sur le levier en courbe, et qu’il travaille en toute transparence, autant en profiter !
Quoi qu’il en soit, cette moto est tout simplement une arme sur route. Fun, agile, facile, elle a ce qu’il faut et où il faut pour s’imposer comme une maîtresse dominante dans les routes sinueuses. Ce moteur, ces atouts électroniques, mêlés à l’utilisation du shifter up & down permettent de se concentrer sur le pilotage. Et si à la vue du simple disque de frein à l’avant j’ai été un peu sceptique, je peux vous assurer que le job est fait.