Très vite, j’ai compris que le contrôle de traction est fait pour l’efficacité en enduro. Il est magnifiquement bien paramétré et il permet de belles dérives avant de corriger le tir, sans jamais être castrateur. Et cerise sur le gâteau, il tolère même quelques wheelings si on les provoque à l’embrayage. Enfin seulement quand c’est nécessaire hein, parce que sinon, les wheeling c’est pas bien hein !? Comment ça, je suis pas crédible ?
Mais malheureusement, il y a un bémol à cet électronique limite indispensable si vous voulez utiliser la KTM 690 Enduro R dans le terrain : c’est une option qui vous coutera un peu moins de CHF 114.-. Sans ça, vous aurez une électronique standard avec un ABS (également efficace en courbe) et un contrôle de traction plus traditionnel, le tout déconnectable.
En enduro, on est souvent debout, et j’ai trouvé que pour mes 180 cm, le guidon pourrait être un peu plus haut pour plus de confort. Mais heureusement pour vous si vous êtes dans le même cas que moi, deux coups de tournevis suffiront à régler ce souci. Le confort, parlons en ! Je ne veux pas tant vous causer de la selle propre à ce modèle car mon séant ne l’a que peu côtoyé. Et de toute façon, elle est tellement haute (910 mm !) que ça file le vertige d’être assis ! C’est du levier d’embrayage que je veux parler. Car Honnêtement, il mérite à lui seul une médaille. Si la boîte à vitesse demande de vraiment verrouiller les rapports, surtout lorsqu’on utilise le quickshifter, on n’a aucune crainte à utiliser le levier d’embrayage tant il est « smooth ».
Avec tout ça, il ne reste plus qu’à profiter de la puissance progressive du gros mono. Si elle arrive en effet de manière linéaire, elle reste toutefois importante et elle ne sera pas à mettre dans des mains novices, à moins de profiter de la version pour les permis A2. Le rythme imposé par notre guide m’aura parfois incité à y aller franchement sur la poignée des gaz. La poussée est alors constante, dès les plus bas régimes et donne l’impression de ne jamais s’arrêter, jusqu’à ce que l’on passe le rapport suivant. Et là, ça recommence. Un moteur génial je vous dis ! Un cœur mécanique qui rend la machine joueuse à souhait, pour se propulser jusqu’au virage suivant, mais tout à fait capable de devenir docile pour traverser des rivières ou pour ne pas perdre en adhérence sur une montée au revêtement sensible.
Malgré ma crainte initiale d’être le jouet de la 690 Enduro R plus que l’inverse, je dois avouer que c’est le plaisir de mener le jeu qui m’a fait sourire à bien des moments. Cette brêle est capable de passer partout, et s’il y a un obstacle au franchissement d’une difficulté, je suis près à parier qu’il se trouvera dans 98,2% des cas entre la selle et le guidon ! Et il paraît que les chanceux de Suisse Romande qui s’offriront cette machine se verront offrir un bon de CHF 100.- pour participer à un stage organisé par Mr Salvador. Juste ce qu’il faut pour ne pas faire partie des 98,2 % qui se plantent devant un obstacle ! Nul doute qu’avec tout ça, l’aventure est à portée de main…