Et si elle n’est pas exagérément imposante, cette nouvelle 690 Enduro R m’impressionne un peu. Je me débrouille en enduro sans non plus être un expert en la matière et l’idée de me faire malmener par un moulin de cette cylindrée pour gérer les dérives et accélérations sur un sol meuble me rend tout chose.
Mais bon, il paraît que la puissance de la « petite » nouvelle arrive de manière contrôlée et linéaire. Ok, mais ça reste pas loin de 75 poneys alimentés au Red Bull qui vont me péter à la tronche a chaque rotation de la poignée de droite.
Et puis… il y a l’électronique… Mais j’aime pas ça moi l’électronique. Un contrôle de traction, deux modes de conduite et un ABS censé être intelligent et gérer même quand je suis sur l’angle. Mouais… De toute façon, je serais vite fixé, au pire, je m’en mettrai une !
Bien que cette moto possède environ 65 % de nouvelles pièces par rapport à son aïeule, elle est clairement reconnaissable. En fait, les changements ne sont pas énormes à première vue. Quelques plastiques dont je ne raffole pas des masses, un échappement énorme nécessaire à ce truc qu’on appelle Euro 4 (d'autant plus que cette moto anticipe la future norme Euro5), une selle plus ergonomique et tout le reste qui fait le charme de cet engin, comme ce nouveau feu arrière. Le réservoir reste sous la selle pour un équilibrage optimal des masses et la boite à air en lieu et place habituelle dudit réservoir. A ce sujet, la contenance passe désormais à 13,5 litres d’essence pour un peu plus d’autonomie. D’autant plus que la firme de Mattighofen promet une consommation minime du moteur (moins de 4l /100 km). Et c’est là que tout commence. Ou tout du moins ce qui est intéressant. Car la majorité des changements sont donc invisibles, ce qui sous-entend que c’est soit pour répondre à des obligations (norme Euro 4), soit pour un gain de performance. A commencer par le châssis qui a été modifié pour une efficience et une agilité accrues.
Pour la faire courte, KTM a tout simplement sorti un joyau de moteur. C’est à ce jour le LC4 le plus puissant et le plus technologique qui soit. Sortit en 1987, il a profité de plusieurs évolutions pour arriver aux 74,8 chevaux qu’il propose aujourd’hui avec ce couple gargantuesque de 74 Nm… Le tout promet d’arriver en douceur et avec une plus grande plage d’utilisation puisque 1'000 tr/min ont été glanés à la précédente version. Version qui, en revanche, était plus légère de 2 kg sur la balance. Malgré les efforts produits, et le régime que les ingénieurs oranges ont fait subir à la 690 Enduro R, la belle subit les affres de la norme Euro4…
Mais bon, ce qu’il faut comprendre, c’est que le nécessaire a été fait pour gagner en puissance ET en souplesse, le tout en évinçant les vibrations. On ajoute à ça de la technologie par-ci par-là et on a un truc qui dépote. Ride by wire, modes de pilotage, ABS efficace en courbe, contrôle de traction et quickshifter +, donc up & down, sont de la partie.
Trêve de plaisanterie, je vous parle mais le guide met son casque et il est motivé à réchauffer la troupe. Si le premier kilomètre se fait sur du bitume, ce ne sera pas le revêtement de prédilection de la matinée. Au moins, cela m’aura permis de prendre deux ou trois virages et de me remettre en tête la sensation qu’apporte une roue avant en 21’. Je n’ai pas le temps d’y réfléchir bien longtemps puisque nous voilà déjà engagés sur des chemins agricoles faits de terre, de reste de boue et de caillasse. Et plus on s’approche de la plage, plus le sable fait partie du décor… Bref, des conditions idéales pour un bon ride en enduro. A une exception près… il a plu toute la tristesse du monde les jours précédents et certains passages sont vraiment glissants !