Alors que la famille Bonneville s’enorgueillit d’une gamme complète, des « petites » 900cc aux généreuses 1200cc, voici que Triumph présente la Speed Twin. Contre toute attente ? Pas vraiment, vu la richesse de l’offre, il ne manquait que la Speed Twin pour parfaire le tableau, tant du côté de ses caractéristiques que de la nomenclature, cette dernière étant similaire à la famille Triple avec la Street et la Speed Triple.
Pour faire court, la Speed Twin n’est autre qu’un roadster néo-rétro à l’image de la Street Twin 900 mais équipée d’un puissant et coupleux twin parallèle cubant à 1200cc. A vrai dire, la Speed Twin fait dans la simplicité tout en portant un soin particulier aux détails de finition. Un coup de crayon léger, considérant les éléments essentiels d’une moto, à savoir un réservoir au look rétro, une paire de jantes à 7 bâtons conférant un style moderne, un guidon façon roadster, un phare rond à éclairage LED, un châssis berceau en acier tubulaire, une selle légèrement taillée pour plus d’ergonomie, … Les détails ne sont pas en reste, comme par exemple les garde-boues en aluminium brossé du plus bel effet, le bouchon de réservoir style Monza verrouillable, la finition noire satinée du moteur ainsi que la double ligne d’échappement, la texture de la selle, … Cette Triumph Speed Twin est de bon goût et marie avec délicatesse le néo et le rétro, de quoi la rendre hautement séduisante !
Outre son style sur lequel les têtes se détournent avec admiration, la Speed Twin peut se targuer d’une motorisation performante et valorisante. Ce n’est rien de moins qu’un gros bicylindre parallèle de 1200cc qui se trouve au coeur du châssis-berceau. 97cv à 6’750tr/min et 112Nm à 4’950tr/min, des chiffres qui attirent toute l’attention et qui évoquent déjà des performances remarquables pour une moto de cette catégorie. Plus exactement, la Speed Twin hérite du moteur de la véloce Thruxton (R) ; rappelez-vous, ce moteur avait reçu les louanges de la presse aux quatre coins de la planète. Souplesse, rondeur, caractère et puissance sont au rendez-vous. De plus, les ingénieurs d’Hinckley lui ont fait profiter de quelques améliorations significatives, comme l’adoption du magnésium pour le carter d’arbre à cames, l’optimisation des masses des carénages moteur et la modification de l’assemblage de l’embrayage, lui faisant ainsi perdre 2.5 kilos ! Au total, pas moins de 10 kilos ont été gagnés par rapport à la génitrice Thruxton ; la Speed Twin, avec ses 196 kilos à sec, est ainsi la plus légère de sa catégorie.
Contrairement aux apparences, le bicylindre bénéficie d’un refroidissement liquide parfaitement dissimulé.
Puis, viennent les technologies, incontournables tant en termes légaux que marketing : contrôle de traction déconnectable, différents modes de conduite, ABS également déconnectable, ride-by-wire, feux à LED, prise d’alimentation USB, embrayage assisté, … La Speed Twin est résolument une moto moderne. Et à en croire les motoristes Triumph, ce twin satisfait bien plus qu’à la norme Euro4 et promet une consommation moyenne de carburant de 4.8 litres pour 100 kilomètres parcourus. Parmi les gadgets, on supplierait sans hésiter que la Speed Twin soit équipée de l’écran faisant office de tableau de bord de la Scrambler 1200… On nous rappellera que le tarif affiché, à savoir CHF 13’600.-, ne permet pas de telles velléités !
Bien que la Speed Twin soit d’origine une référence stylistique, Triumph propose un vaste catalogue d’accessoires spécialement dédiés. On ne reprocherait que le choix limité des coloris, incitant alors le propriétaire à passer par la case carrosserie pour une dose (supplémentaire) de personnalisation. Toutefois, avec la technique du covering, les possibilités sont autant infinies que peu onéreuses.
La Speed Twin est proposée en trois couleurs : Silver Ice et Storm Grey, avec un liseré sur la selle peint à la main couleur graphite et une bande blanche ; Korosi Red et Storm Grey, avec un liseré sur la selle peint à la main couleur graphite et une bande blanche ; Jet Black.
Après ce tour d’horizon, entrons dans le vif du sujet ! L’essai routier. La Speed Twin est-elle autant performante et offre-t-elle autant d’agrément que sa fiche technique laisse présager ?
En ce rude mois de janvier, la Suisse balayée par des tempêtes de neige et vagues de froid, Triumph a eu la bonne idée de convier la presse internationale sur l’île espagnole de Majorque. Le cadre semble a priori idyllique : une île méditerranéenne libre de tout touriste, si ce ne sont que quelques cyclistes, des reliefs surplombant la mer synonymes de routes tortueuses, une météo clémente et des températures presque douces, une moto incitant à la balade, …
Je m’installe sur la selle sculptée de la Speed Twin. Les pieds posés au sol avec mon mètre septante-quatre, la position naturelle et sans contrainte, ça s’annonce bien. Je découvre les quelques possibilités de paramétrage offertes par le tableau de bord : contrôle de traction on/off, modes de conduite rain/road/sport, et toutes les infos habituelles.