
Elle évolue donc en douceur. Dans le fonctionnement, à l’image du nouvel embrayage, annoncé comme ayant un toucher plus délicat. Dans le design, avec plus de rondeur dans le réservoir en forme de goutte d’eau, orné de nouvelles plaques latérales en aluminium. Douceur également dans le confort avec une selle plus épaisse et des suspensions plus souples. Ce « nouveau » Scrambler se modernise et s’affirme par petites touches. On est loin de la révolution, mais Ducati va donc encore plus loin dans l’évolution de son concept, justement baptisé « Joyvolution ». Car il faut savoir que chez Ducati, le terme « Scrambler » n’évoque pas un modèle, mais une marque. Un art de vivre, même, comme le mentionne la marque italienne dans son dossier de presse. Chez Ducati, on appelle cela le « Land of Joy » : un véritable univers lifestyle créé autour du Scrambler qui mêle musique, cinéma, art ou encore photographie et intègre notamment des magasins, des restaurants et une webradio 24h/24.
Pas question donc de prendre le risque de déstabiliser les quelques dizaines de milliers d’adeptes qui ont craqué pour cette petite bouille arrocheuse depuis son lancement en 2014. C’est surtout sur l’esthétique et l’agrément que Ducati a voulu perfectionner son Scrambler. La partie la plus visible est sans aucun doute le nouveau phare. Désormais à LED et équipé du système DRL (Daytime Running Light), il promet un meilleur éclairage nocturne, malheureusement non testé, mais également une visibilité accrue de jour. On notera surtout une nouvelle identité avec une signature visuelle désormais reconnaissable entre mille. Le design est réussi et de loin, on a presque l’impression d’avoir affaire à une machine de dirt-track, avec le phare recouvert de scotch formant une croix. Voilà qui lui confère un petit air racing délicatement seventies qui n’est pas pour me déplaire. Les clignotants, eux aussi, passent au LED, en intégrant au passage un système d’extinction automatique bienvenu. De quoi donner, avec l’arrivée du Ducati Multimédia System et son bluetooth, une touche de modernité à la moto. On notera enfin l’adoption d’un ABS de virage, mais toujours pas de traction control en vue.
Visuellement, c’est vraiment une belle moto. La finition est excellente et l’esthétique épurée. Du logo Ducati intégré dans le phare avant à l’inscription « Born free – 1962 » ornant le bouchon de réservoir, le soin apporté aux détails est flatteur. On sent que l’équipe en charge du développement de ce « nouveau » Scrambler a vraiment voulu soigner la finition avec un souci du détail extrême. Le traitement du moteur est anodisé noir, avec les ailettes de culasse brossées, et les jantes usinées et revernies sont de toute beauté ! Tout est propre, rien ne dépasse, mis à part le câble de qui entoure le compteur. Celui-ci intègre donc à présent une jauge à essence et un témoin de rapport engagé. Très complet, il est du reste assez lisible… hormis en ce qui concerne le compte-tour. Mais cela reste anecdotique tant cette moto se conduit au feeling.
Justement, prenons place ! Une fois à bord, on se sent comme à la maison. Le Scrambler est une moto facile. Facile d’accès, par sa faible hauteur de selle, même si celle-ci augmente de 8mm sur ce millésime 2018. Facile de prise en main, avec sa position droite et son grand guidon, dont les commandes tombent naturellement sous la main. Et facile à conduire, tant son mode d’emploi est instantanément assimilé. La selle est confortable malgré une assise au ressenti assez ferme au bout d’une centaine de kilomètres. Le moteur reste le désormais connu bicylindre en L de 803cm3 refroidi par air, qui développe une puissance modeste mais largement suffisante de 73cv à 8250 tr/min, mais surtout un couple 67 Nm à 5750 tr/min. Des chiffres qui, s’ils ne changent pas, conviennent parfaitement à la philosophie de la moto.