Une pression sur le démarreur et le twin s’ébroue. La sonorité est assez plaisante, en accord avec ce que l’on attend d’une telle moto. Dès les 1ers tours de roues, dans le gravier, on perçoit que la maniabilité de la moto sera un de ses point fort. La balade commence par un chemin de terre. L’idéal pour tester les capacités en hors-piste du Scrambler. Pas de surprise, la moto est saine et équilibrée. Campée sur des suspensions retravaillées pour plus de confort et de stabilité, les roues de 18’’ (à l’avant) et de 17 ‘’ (à l’arrière) chaussées de Pirelli MT60 RS y font des merveilles et aident à absorber les chocs. L’ABS fonctionne bien et l’absence de traction control ne dérange absolument pas, laissant au contraire la possibilité de jouer avec l’adhérence du gros pneu arrière. Au vu du prix annoncé (10'390.- CHF pour le coloris jaune « Yellow 62 »), je reste d’avis qu’une telle aide, déconnectable, serait la bienvenue, notamment dans un cadre d’utilisation urbaine, 365 jours par an. Ce d’autant plus que la centrale Bosch déjà présente à toutes les capacités pour la gérer. En attendant, force est de constater que l’arrière ne s’est jamais dérobé à l’improviste durant la durée de l’essai, et qu’il était facile – et ludique – de contrôler la glisse de l’arrière sur les chemins caillouteux empruntés.
Sur route, on prend la même. Et on recommence. C’est dingue à quel point une moto aussi frêle, et ne disposant « que » de 73 chevaux, peut s’avérer fun à piloter. En fait, l’équation est simple : la puissance semble être exactement celle qu’il faut pour pouvoir s’amuser, sans jamais se faire déborder. N’entendez pas par-là que le Scrambler 800 est anémique. Loin s’en faut ! Le twin à distribution desmodromique respire la santé et distille son lot de sensations. C’est bien simple, il y a juste ce qu’il faut de puissance et de couple pour s’amuser, sans crainte ni pour sa sécurité, ni pour son permis de conduire. Sur les petites routes tortueuses de la Toscane, où a lieu cet essai, on n’est pas loin de toucher du doigt le paradis tant on prend du plaisir à balancer la moto d’un virage à l’autre. Un véritable jouet ! Les pneus se montrent parfaitement à leur aise sur bitume et c’est plus du côté des cale-pieds, voire de l’échappement que les plus sportifs trouveront leurs limites. Quel dommage que l’échappement, une fois la moto lancée, ne donne pas un peu plus de voix.
Au retour de l’essai, j’ai l’occasion de discuter avec l’équipe en charge du projet, et notamment avec Antonio Zandi, Project Manager. C’est un échange réellement enrichissant qui se poursuivra jusque tard dans la soirée, au cours duquel je découvrirai une équipe jeune et dynamique, de laquelle transpire la passion la plus brute pour la moto qu’ils ont créée ensemble. Il y a un réel esprit de groupe et on sent qu’ils ont eu du plaisir à concevoir cette moto. J’apprendrai par exemple que l’absence de traction control est dû à la volonté d’offrir une moto simple et accessible (il y a le Scrambler 1100 pour qui veut plus d’électronique) et que le cœur de cible de la moto, outre les potentiels nouveaux clients à la recherche de leur première moto ou de ceux qui veulent simplement monter en gamme avec une finition plus premium, est la clientèle Ducati qui, déjà propriétaire d’une moto dédiée à un usage exclusif (Panigale V4 S, X-Diavel S, etc…), serait à la recherche d’une deuxième moto plus polyvalente pour le quotidien, les balades en duo ou encore aller chercher le pain en toute simplicité. Et vu le plaisir que le twin de 803cm distille avec malice, cette analyse semble pertinente.
Il me promettra ensuite de me révéler en avant-première les projets futurs sur lesquels il travaille actuellement… mais d’ici dix ou douze bières seulement. Il a le sens de l’humour, en plus de celui du design. Assurément.
Bon, alors, il est parfait, ce Scrambler ? Si on cherche réellement, on peut parler des clignotants qui se coupent automatiquement… au bout de 5 secondes. Idéal dans le cas d’une présélection, mais bien trop long lorsque l’on quitte un rond-point, par exemple. Ou encore de la sonorité, très agréable au démarrage mais presque trop discrète une fois sur la route. Et bien sûr le prix, un peu élevé pour une moto voulue simple et facile. Stratégiquement, il aurait peut-être été judicieux de placer le tarif de base sous la barre des 10'000.-. Mais c’est une Ducati, et lorsque vous l’achetez, vous entrez dans un univers de passion et d’émotions que toutes les marques ne peuvent pas se targuer d’offrir. En fait, je crois que ce Scrambler Ducati 800 reflète parfaitement… l’idée que je m’en faisais avant de l’essayer. Bien joué, Monsieur Ducati !
Coloris :
Jaune (Yellow 62) ou Orange (Atomic Tangerine), cadre et selle noirs, garniture grise.
Disponibilité en Suisse :
Novembre 2018
Prix :
- 10'390. CHF (Icon Yellow)
- 10'590. CHF (Icon Orange)
Casque porté durant l'essai: Astone Minijet Sport Cooper