Etant propriétaire d’un trail dépourvu de cardan, je voulais répondre à toutes ces questions sans me casser la tête, mais surtout en biffant la case "entretien régulier". Rapidement, je me suis tourné vers l’offre de systèmes de graissage automatique. Un réservoir d’huile, une unité électronique couplée à un module de contrôle, une durite, … tous se valent. Mon choix se porte sur le CLS Evo, version Tour. La seconde version Sport se différencie de la Tour avec l’avantage de disposer d’un capteur de vitesse, réglant ainsi automatiquement le débit d’huile en fonction de la vitesse. Cette version Sport se justifie sur une moto utilisée essentiellement sur route sèche et sur piste. Comme ce n’est de loin pas la vocation de mon trail, la version Tour s’imposait ; le réglage du débit étant manuelle, j’ai donc tout le loisir de choisir le débit en fonction des conditions (route poussiéreuse, chaussée détrempée, parcours autoroutier, …).
L’heure est au montage. Quand j’ouvre le coffret, il y a de quoi prendre peur. Pour un "simple" graisseur de chaîne, on trouve de la quincaillerie, des colliers de serrage, de la colle forte, des durites, un réservoir d’huile, du câblage électrique, … il y en a pour tous les corps de métier. Enfin, c’est l’impression que cela donne ; mais deux à trois heures plus tard, une fois que l’installation du graisseur est terminée, je me dis que ce n’était vraiment pas sorcier. En effet, il suffit d’être méthodique et de prévoir minutieusement où se situeront les différents éléments électroniques (unité centrale, boîtier de commande), le réservoir d’huile et surtout le passage de la durite et la position du pointeur sur la couronne de chaîne.
Pour la discrétion du système, j’ai logé le boîtier de commande sous la selle passager. Je n’aurai alors pas le loisir de modifier le débit en roulant, je devrai m’arrêter, mais au moins, je ne m’embêterai pas à frayer un passage au câble du boîtier pour fixer ce dernier au guidon… Quant à la durite, si elle est trop apparente, il est possible de la cercler d’une gaine tressée de plastique.
Mon trail a l’avantage d’avoir beaucoup de place pour les selles. En plus, je trouve un volume suffisant sous le porte-paquet pour y installer le réservoir d’huile et l’unité centrale ainsi que tout le câblage superflu.
Après avoir bien pensé le montage et l’emplacement de chacun des éléments, il ne me faudra que deux bonnes heures pour tout installer proprement. Le système fonctionne parfaitement, pour autant que le moteur tourne. En effet, n’essayez pas, comme moi, de comprendre pourquoi il n’est pas possible de régler le débit alors que vous venez de mettre le contact. Ce qui est quelque part logique… Mais lorsque le boîtier de commande se trouve sous la selle, cette logique n’a plus de sens puisqu’il faut, au préalable de l’allumage du moteur, avoir ouvert la selle passager. Enfin, c’est une habitude à prendre. En aucun cas, ça se trouve être rédhibitoire.
Après plusieurs milliers de kilomètres, je peux donc établir un bilan très positif de l’utilisation du graisseur de chaîne CLS Evo. En contrôlant régulièrement, je constate que la chaîne est toujours légèrement humide, preuve que le graissage est effectif. Aussi, mais surtout, elle n’est jamais sale, hormis après une session en tout-terrain. Et si le réglage du débit est optimal, à savoir le nombre de gouttes à la minute en relation aux conditions, jamais votre roue ne sera crépie d’huile collante.
A ce propos, il est vrai que les premiers temps, j’oubliais de régler correctement le débit. Par exemple, après un long trajet sous la pluie, durant lequel j’avais défini le réglage sur la position 5, je me suis retrouvé à rouler durant des dizaines de kilomètres (en Corse) à des vitesses oscillant entre 25 et 50 km/h… Le débit étant trop important, j’ai vu apparaître des petites taches noires graisseuses sous le top-box. N’aillez crainte, vous ne pouvez pas vous tromper, le manuel d’utilisation du graisseur de chaîne indique les positions idéales en fonction de chacune des conditions de roulage ; le seul souci est d’oublier d’adapter le débit.
Il serait intéressant de faire un point de situation après 30-40’000 kilomètres, histoire de juger du vieillissement de la chaîne. Car le CLS Evo garantit la prolongation de la durée de vie de la chaîne, du fait que cette dernière est graissée en permanence et qu’elle subit moins, voire pas du tout, l’accumulation de saleté.
Si c’était à refaire, soit d’opter pour un système de graissage automatique ou rester à la bonne méthode traditionnelle, je n’hésiterais pas à choisir à nouveau le système CLS Evo. L’entretien de la chaîne n’est plus un souci, ni une contrainte. Et ça, ça n’a pas de prix !