Après la montée, il faut attaquer (le terme est toujours bien choisi) la descente toujours sur le même rythme. Bon nous avons dû faire une pause afin que notre guide regroupe ses ouailles tout le monde ne suivant pas forcément. A la descente, on a sacrément tapé dans les freins et je dois dire qu’en utilisation extrêmes, au bout d’un moment le levier droit perd de sa fermeté sous le coup des chauffes importantes et surtout incessantes… La pédale du frein arrière n’est également pas toujours facile à trouver, elle est un peu courte à mon goût et je l’ai ratée ou perdue 2-3 fois, c’est un coup à prendre et ça m’a obligé à tenir ma botte bien dans l’axe.
La boîte de vitesses est une précieuse alliée sur ces petites routes très sinueuses, il faut cravacher sérieusement vu le nombre de virages qui s’enchaînent sans cesse. A la montée des rapports le blipper fait merveille et les rapports se verrouillent rapidement et sans faux point-mort. Par contre, je suis moins fan de cet accessoire à la descente des vitesses. Perso j’ai préféré rétrograder à l’ancienne avec l’embrayage, les réactions qu’amènent le blipper au rétrogradage sont un peu violentes et perturbent la machine lui occasionnant des mouvements.
Les suspensions étants non réglable, KTM a trouvé un bon compromis entre sport et touring. En début de course elles sont plus souples pour offrir du confort et dès qu’on les met un peu en contrainte elles deviennent plus fermes. Une liaison entre deux routes de montagnes à un rythme plus touring m’a permis d’apprécier ce confort. Par contre, la selle manquera peut-être d’un peu de rembourrage, à la fin de la journée je sentais (ou je ressentais si vous préférez) un peu mon séant.
En parlant du touring, bien qu’étant « Ready to Race », la KTM est tout à fait capable de le faire, il faut juste veiller à ne pas laisser descendre le régime moteur trop bas sous peine d’à-coups. Sur autoroute, il faudra aussi parfois rentrer la 5ème pour avoir de la relance, la 6ème étant longue. Par contre, je ne sais pas si je ferais un long trajet sans protection auditives, le bruit à bord est assez présent avec le bruit d’admission d’air et d’échappement, même s’ils sont magnifiques, à la longue cela doit fatiguer.
Après la pause de midi, et une balade digestive dans les montagnes à des vitesses non approuvées par Via Sicura, nous avons rendez-vous pour un roulage sur un petit circuit ainsi que pour un gymkhana concocté par Monsieur Jeremy McWilliams en personne. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est un ancien pilote de Grand-Prix de « quand j’étais jeune » et surtout un artiste sur deux roues. Tapez son nom dans Google et vous verrez ce que le mot travers veut dire…
J’ai commencé par le gymkhana qui met en avant l’agilité de la Duke. En gros, McWilliams a tracé un 790 au sol avec des cônes et il faut en parcourir les chiffres en entrant par le haut du sept puis en passant au bas du neuf avant de faire la boucle en haut et de repartir vers le bas pour faire la grande boucle du zéro et ressortir. Le but étant de faire cet exercice sans mettre le pied à terre ni renverser de cône. J’avais un peu l’impression de me retrouver 26 ans en arrière et de repasser mon permis !
Hé bien je m’en suis très bien sorti, sur la meute de journalistes présents j’ai obtenu le 3ème temps ce qui m’aura permit de recevoir le soir même un magnifique trophée aux couleurs de l’île de Grande Canaries de la main même du maître McWilliams.
Après le gymkhana place au circuit. Celui que nous avons à disposition est un petit tracé avec beaucoup de courbes à gauche qui se prennent sur le deuxième rapport. Une fois encore la 790 Duke m’aura surpris par son agilité et sa facilité surtout quand on pense qu’elle est équipée de pneu Maxxis qui sont à vocation sport-touring, avec une plus grande prédisposition au mode touring. Je n’ose pas imaginer ce dont serait capable la KTM une fois chaussée d’une monte ultra sportive, voire de slicks.
La 790 Duke est capable de grandes performances et quand on met dans la balance ses capacités, sa facilité, sa légèreté et son package électronique on se dit qu’à CHF 10’990.- c’est vraiment cadeau.
Les plus expérimentés regretteront le fait que les suspensions ne soient pas réglables et qu’en raison de son twin moins souple qu’un trois cylindres par exemple, ses vocations touring soient un peu plus limitées.
Mais la KTM séduira sans problèmes ceux qui cherchent une moto facile et accessible, même aux plus petits gabarits avec sa selle qui peut être abaissée à seulement 785mm.
Enfin, à son bord, la vie sera toujours fun en raison de son caractère joueur et de ses capacités sportives surtout quand on ajoute le fait que vous pourrez la connecter à votre smartphone et la personnaliser à souhait grâce au catalogue PowerParts fourni. Une dernière chose, pour les jeunes permis, la version L est bridable à 35Kw.
Si vous désirez l’essayer, ne manquez pas nos AcidDays qui se dérouleront les 5 et 6 mai 2018 ainsi que notre sortie des AcidTracks à Bresse où KTM sera présent avec entre autre une 790 Duke à essayer sur piste.