
Comment on les reconnaît ? De notre côté, on est surexcités, un poil tendus, et même, on a un syndrome particulier du kikitoudur… De votre côté, c’est le genre d’article que vous voulez lire le plus rapidement possible, en voiture à l’arrêt au feu rouge, au boulot et même, Saint Graal du lieu de lecture, sur le trône (si si, je le sais !). C’est aussi ce genre d’essais qui nous vaut une envie qui frise parfois la jalousie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’essai du missile sol-sol de la firme bavaroise répond à tous ces critères, et c’est peu dire…
Quoi de plus exclusif que d’avoir, pour une marque, un modèle de luxe, celui qui fait rêver chacun d’entre nous ? Ducati a démontré avec sa Desmoseidici puis avec la Superleggera que ce genre de modèle est convoité. Mais plus encore, ces machines sont de véritables vitrines pour la marque tant c’est beau et ça marche fort.
Honda a ensuite repris le concept avec sa RC213V issue directement de la machine pilotée par Marc Marquez et Dani Pedrosa. Même principe, même succès. On voit maintenant plusieurs marques plancher sérieusement sur le concept, comme KTM ou encore Suzuki. Mais celle qui nous importe aujourd’hui, c’est la BMW.
La HP4 Race n’est pas inspirée du MotoGP, puisque la marque à l’hélice n’y est pas. Mais pour le WSBK, c’est autre chose. Et c’est exactement à ces machines qu’elle fait penser. Mettez Jordi Torres ou Raffaele De Rosa dessus et on s’y croit…
Les allemands ont voulu bien faire les choses, et ils s’en sont donnés les moyens. Seuls 750 exemplaires seront disponibles dans le monde. Ensuite, cette moto est exclusivement réservée à un usage « piste ». Rien à voir avec un modèle homologué route ou certains compromis doivent être faits, là c’est du radical.
Prenez pour exemple le cadre, entièrement en carbone, qui ne pèse que 7,8 kilos ou encore des jantes qui adoptent le même matériau high-tech… Déjà là, ça fait rêver… Mais attendez, c’est pas fini !
Car il s’agit bien d’une moto de course, donc à peu de chose près, tout est réglable. De la hauteur de selle, modifiable en trois position à, évidemment, l’électronique, on peut faire de chaque HP4 Race une moto unique en fonction de son (heureux) propriétaire.
Et que dire du choix de l’équipement ? La fourche inversée de type FGR 300 et le combiné ressort / amortisseur de type TTX 36 GP sont tous deux fournis par l’équipementier suédois Öhlins et sont mis en œuvre sous une forme strictement identique au WSBK ainsi qu’au MotoGP.
Mais quand on vise l’excellence, on ne s’arrête pas si tôt. BMW a donc équipé la HP4 Race d’un bras oscillant qui n’est autre qu’une copie de ce qui se fait en WSBK. Comprenez par là que cette pièce n’est autre qu’un bras oscillant à renfort inférieur en alliage léger composé de pièces fraisées et de pièces en tôle.
Le freinage pour sa part n’est pas en reste. Preuve en est le choix des ingénieurs bavarois d’équiper leur missile avec des étriers de frein Brembo monoblocs GP4 PR. Oui, ça aussi on le voit en Mondial Superbike… Et pour peaufiner cet aspect ô combien important, ces étriers sont associés à des disques en acier T-Type-Racing de 320mm pour une épaisseur de 6,75mm. Avant même de savoir si ça freine, on fait déjà aveuglément confiance à l’ensemble.
Esthétiquement, et pour un souci de poids (hé oui, le mannequin surveille sa ligne), la belle allemande est habillée de carbone et son sublime réservoir est en aluminium brossé, ce qui accentue encore plus le côté racing, des fois qu’on ait des doutes.
Au vu du nombre de fois que j’ai utilisé le mot « carbone » jusqu’ici, et quand on voit le type de matériaux choisis sur la BMW HP4 Race, vous devez vous dire qu’elle doit pas peser bien lourd. Hé ben c’est faux. Dire qu’elle n’est pas lourde serait presque une injure parce qu’elle est carrément légère ! A sec, elle ne pèse que 146 kg sur la balance et, une fois tous les pleins faits et en ordre de marche, son poids est de 171 kg. Pour vous donner un ordre d’idée, elle est plus légère que les machines engagées en WSBK et un poil plus lourde qu’une MotoGP…