Le constructeur d’Hamamastu se devait de mettre à jour son roadster de moyenne cylindrée, tout d’abord afin de répondre aux normes Euro4 et également afin de lutter contre la concurrence qui est rude dans le domaine des nakeds de moyenne cylindrée.
Commençons pas le look, élément ô combien important dans cette catégorie. Suzuki n’a pas réinventé la roue, mais plutôt optimisé ce qui existait déjà en gardant la même ligne et en en fluidifiant les formes. La GSX-S y gagne en maturité, ses courbes et ses lignes étant harmonieuses. Ainsi parée, elle plaira autant aux jeunes, qu’à une clientèle féminine ou encore au motard aguerri.
Sur la GSX-S750A, le silencieux d’échappement se pare d’un enjoliveur chromé pendant que sur la GSX-S750ZA il est en full black tout comme l’ensemble de la moto.
La fourche, élément essentiel à une bonne tenue de route et à un bon feeling, monte en gamme avec une Kayaba de 41mm sur laquelle prennent place des étriers radiaux à 4 pistons qui annoncent une redoutable freinage. La planche de bord qui fourmille d’informations est directement reprise à sa grand soeur de 1000cc.
Le moteur n’est pas en reste, bien que répondant aux normes Euro4, il gagne pas moins de 8cv pour en annoncer fièrement un total de 114. Ce qui le place parfaitement dans la catégorie et annonce une certaine « sportivité ». Il est doté d’un traction control réglable sur 3 positions plus une pour le couper.
Une assistance au démarrage fait son apparition, il suffit d’appuyer une fois sur le démarreur afin de lancer le 4 cylindres en ligne de 749cc. Un système anticalage fait également son apparition, ce dernier fait monter un peu les tr/mn sur le régime du ralenti lorsqu’on relâche l’embrayage. Toutefois, après avoir essayé, si vous lâchez l’embrayage d’un coup, le moteur calera tout de même. Mais on saluera cette assistance à la conduite en ville.
Enfin, pour preuve de sa sportivité revendiquée, la GSX-S750 se chausse des derniers Bridgestone S21, ça va accrocher sévère !
Bon ça suffit, la selle du roadster Suzuki nous tend les bras et les routes sinueuses de la région de Cascais dans la banlieue du circuit d’Estoril, bien qu’encore humides, sont prêtes à nous accueillir. Il est aisé de trouver sa place à bord de la GSX-S, seul le réservoir est « à la Suzuki » c’est à dire assez large, mais sans écarter exagérément les jambes. C’est juste moins étroit que sur sa concurrente anglaise, par exemple.
Dès les premiers tours de roue et jusqu’à la fin de l’essai, je serai bluffé par la précision de la fourche et son guidage parfait dans le sinueux. On a vraiment l’impression de tenir la roue avant dans les mains et de pouvoir la mettre où on veut sur la route.
Après une portion de route assez roulante, on arrive dans le parc naturel de Sintra-Cascais où les routes sont étroites et viroleuses à souhait ! Surtout que le dénivelé y met du sien, on se croirait presque sur un « mini-TT ». Le rythme de notre ouvreur nommé Pere est plus que soutenu, la maréchaussée locale étant absente du bord des routes. Il s’agit de ne pas mollir et de tenir la cadence.
Dans ces conditions sinueuses, la GSX-S met également en avant son agilité. Elle se balance sans peine d’un angle à l’autre grâce à son grand guidon et à son excellente fourche. Comme quoi qu’il n’y a pas besoin d’avoir un châssis en aluminum pour être une sportive dans l’âme, le cadre périmétrique en acier étant excellent, tout du moins sur un roadster de moyenne cylindrée.
Le moteur fait le job dans la plus pure tradition d’un 4 cylindres en ligne, à savoir avec des reprises qui s’améliorent plus le régime monte ou encore avec une grande souplesse lorsque l’on s’amuse à reprendre à un régime à peine supérieur au ralenti. Cela manque un peu de « fun » face à un 3 pattes ou à un twin.
En faisant chanter le moteur dans les hauts régimes, je fais également travailler le traction control qui fait très bien son boulot et qui ne coupe pas l’arrivée de la puissance de façon trop brutale. Par contre, l’amortisseur arrière peine parfois à digérer à la fois la puissance et le relief bosselé du goudron, ce qui déclenche le traction control.
Les freins sont très efficaces, les étriers à 4 pistons étant puissants et dosables, et la puissance à disposition est très bien encaissée par la fourche qui excelle également dans cet exercice. Ce d’autant plus que l’ABS est transparent et qu’il ne vient pas perturber le levier droit. A voir si dans une utilisation vraiment intensive, comme lors d’un track days par exemple, l’ABS ne serait pas trop sensible. Sur la route il est en tout cas excellent.
Après un bref arrêt photo au Cabo da Roca, point le plus à l’ouest du continent, il n’y aura pas à nous forcer pour reprendre la route qui nous mènera jusqu'à une belle ville portuaire. La traversée de cette dernière démontrera les aptitudes de la GSX-S à affronter la ville notamment grâce à son aide au démarrage qui fait légèrement monter le régime moteur. En jouant avec, cela ne m’empêchera pas de caler, mais pour une utilisation « normale » ce gadget sera un précieux allié pour les débutants.
D’ailleurs, il est regrettable que la GSX-S ne soit pas disponible en 35kW, cette dernière aurait pu être une excellente monture pour les nouveaux permis et aurait pu les accompagner longtemps après être passée par la case débridage.
En conclusion, je dirais que la GSX-S est une excellente moto pleine de compromis qui, de ce fait, plaira à une large clientèle. Son excellente fourche et son châssis agile mettront en confiance autant les jeunes permis, la clientèle féminine que le motard aguerri. J’ai juste regretté que l’amortisseur arrière avoue assez rapidement ses limites en comparaison de l’avant.
Son moteur souple mais rageur dans les hauts régimes permettra de se faire plaisir et il est largement suffisant pour sortir des limites du « bien-pensant » en vigueur sur nos belles routes helvétiques...
Enfin, en ce qui concerne son prix, on le trouvera bien placé selon qu'on la compare à un modèle ou à un autre de la concurrence. En effet, il faudra plutôt se pencher du côté de la fiche technique pour comparer la puissance et l'équipement, car aujourd’hui avec un élargissement des cylindrées, la petite Suzuki peut être comparée sur le marché à des modèles de 675cc (765cc maintenant) ou 900cc chez la concurrence.