Comme la Street Twin qui a servi de base, ces deux nouveaux modèles se distinguent par leur vocation propre. Quand la Street Cup se la joue café racer avec son saute-vent, sa selle monoplace et ses guidons bracelet, la Street Scrambler opte pour la carte tout-terrain avec les accessoires adaptés comme un silencieux double en position latérale haute filant sur toute la longueur de la moto, une double selle, un guidon large, des jantes à rayons et des pneus à crampons. Deux publics différents, l’un plutôt urbain et branché, l’autre baroudeur et décalé.
La Triumph Street Cup diffère de sa génitrice Street Twin par toute une série d’attributs spécifiques : une selle monoplace et un capot de selle au look café racer, un saute-vent assorti à la peinture du réservoir, un guidon incliné vers le bas pour une conduite engagée, des silencieux d'échappement noirs mats légèrement relevés, des jantes (AV 18’’ et AR 17’’) à bâtons en Y soulignées par un liseré rappelant la couleur principale et deux compteurs (avec chacun un écran LCD), l'un faisant office de compte-tours, l'autre de tachymètre. Cerise sur le gâteau, les rétroviseurs prennent place aux extrémités du guidon et les cale-pieds proviennent de la prestigieuse Thruxton R.
La Street Scrambler, elle, prend des allures de vilaine fille prête à tout pour rejoindre les chemins terreux parsemés de caillasse. D’abord, on la reconnaît de loin par ses grandes jantes de 18 (AR) et 19’’ (AV) mettant en évidence le rayonnage et par son échappement latéral imposant se terminant par une double sortie. On remarque aussi les protège-réservoir en caoutchouc, la selle double relativement plate, le sabot-moteur, le large guidon incurvé au milieu duquel on trouve un unique bloc-compteur affichant la vitesse de nombreuses autres informations comme un compte-tours numérique. Il ne manquerait qu’une grille sur le phare rond pour parfaire le tableau.
Et si cela ne suffisait pas, Triumph propose un catalogue d’accessoires riche de plus de 120 références et pièces spéciales réservées à la famille Street Twin. Il va sans dire que d’autres accessoiristes n’ont pas hésité à faire de même… Que diriez-vous d’une moto personnalisable à l’infini ?
A l’instar de la Street Twin, la finition est de la même veine. Aucun fil disgracieux ni soudure faite à la va-vite ou encore d’assemblage grotesque viennent entacher l’aspect premium des soeurs de la famille Street Twin. Quant au matériau utilisé et à leur traitement, Triumph s’est donné grande peine à l’excellent rendu, tant visuellement qu’au toucher. C’est un sans faute ! Regardez les détails du bloc-moteur et des éléments peints (les liserés sont réalisés à la main)...
La Street Cup et la Street Scrambler partage la base de la Street Twin, à savoir le châssis, la partie-cycle et le moteur. Le berceau en acier tubulaire servant de châssis supporte le nouveau bicylindre parallèle 900cc à refroidissement liquide. Ce dernier développe une puissance modeste de 55cv à l’approche de la zone rouge (5’900tr/min), mais surtout, il se targue de valeurs de couple élevées dès les plus bas régimes, à savoir 80Nm à 3’230tr/min. Pour l’anecdote, jusqu’à ce régime, Triumph parle de valeurs de couple 18% supérieurs à celle de la Bonneville de génération précédente (865cc). A la conduite, nous avons pu voir que la Street Twin offre de belles performances et permet d’évoluer à rythme soutenu sans devoir sans cesse cravacher le bicylindre jusque dans ses derniers retranchements. On retiendra encore que le pilotage est assisté par une armada électronique appréciable. Avec une commande de gaz ride-by-wire et un contrôle de traction déconnectable (ABS déconnectable sur la Street Scrambler uniquement), le pilotage est aussi précis dans le dosage des gaz que sûr en cas de conditions précaires. En plus, l'embrayage est de type anti-dripple, non seulement pour empêcher le blocage de la rouge arrière en cas de rétrogradage bruque mais aussi pour assouplir la commande d'embrayage. Satisfaisant à la norme d’émissions CO2 Euro4, le bicylindre 900cc a l’avantage d’avoir un appétit d’oiseau, Triumph parlant d’une consommation moyenne de 3.7L/100km (36% inférieur à son prédécesseur).
Côté partie-cycle, comme la Street Scrambler peut avancer sa volonté de sortir des sentiers battus, les éléments de suspension Kayaba sont plus longs, quand bien même le débattement de 120mm, tant à l’avant qu’à l’arrière, reste identique. La Street Cup, elle, se contente de reprendre la partie-cycle de la Street Twin. Le freinage est inchangé sur les deux modèles et fait confiance à un simple disque Nissin de 310mm de diamètre enserré par un étrier à deux pistons du même fabricant.
Voyons maintenant si les Street Scrambler et Street Cup se distinguent vraiment de la Street Twin originelle.
Une même base, mais deux motos complètement différentes. Sur la route, la Street Cup, de par sa position de conduite légèrement inclinée vers l’avant, incite à donner du gaz et à enquiller les virages à bon rythme. Sa garde au sol généreuse ainsi que ses gommes Pirelli Phantom Sportscomp donnent confiance et permettent une prise d’angle confortable. Aussi, avec son poids contenu de 200 kilos à sec, soit 13 kilos de moins que la Street Scrambler, et ses jantes de 17 et 18’’, elle se montre vive sur les changements d’angle.
Grâce à sa motorisation souple et volontaire, la balade à deux est envisageable. Sur un filet de gaz à 2’000tr/min jusqu’à 4’500tr/min, le bicylindre tracte sans peine et gratifie d’une ambiance sonore justement dosée contribuant au plaisir de conduite.
Autant agréable en ville à basse vitesse en se faufilant d’une rue étroite à l’autre comme entre les files de voitures que sur les routes de campagne où l’on peut évoluer à bon rythme, la Street Cup s’inscrit comme une moto dynamique à piloter au quotidien. Facile et agile, les motards novices auront plaisir à la prendre en main. Valorisante, cette 900cc s’adresse aussi à des motards confirmés en quête d’une moto amusante pour le quotidien et d’une base sérieuse pour une personnalisation.
La Street Scrambler est d’une autre trempe. Avec sa ligne échappement flanquée sur tout son flanc et ses gros pneus à crampons, elle est nettement plus imposante que ses soeurs. Au guidon, si ce n’est la hauteur de selle plus élevée et le large guidon, ça ne se remarque pas. Au contraire, en évoluant à basse vitesse, elle se montre encore plus agile que la Street Cup. Ce n’est qu’à haute vitesse que la Street Scrambler montre ses (relatives) faiblesses ; en effet, sa grande roue avant de 19’’, ses pneus trail (Metzeler Tourance), son guidon large, son surpoids de 13 kilos et ses suspensions (plus souples que celles de ses soeurs Street Twin et Cup) péjorent le comportement. Moins précise en virage, la roue avant ayant tendance à s’écarter de la trajectoire voulue et la suspension provoquant quelques louvoiements sur chaussée dégradée, on ne peut se permettre de rouler à aussi bon rythme que précédemment avec la Street Cup. Toutefois, si l’on s’impose un rythme balade, la Street Scrambler a l’avantage d’offrir un confort pour le moins appréciable.
C’est surtout en s’aventurant hors des sentiers battus que la Street Scrambler révèle ses qualités de baroudeuse. Avec l’ABS et le contrôle de traction tous deux déconnectables, elle se prête au jeu avec entrain. Naturellement, elle n’a pas le gabarit d’une ballerine et n’en a pas ses ambitions de légèreté. A l’instar de la Street Cup qui a un comportement sportif mais n’a pas la prétention de se défendre comme vraie sportive, la Street Scrambler s’inscrit dans la même veine du point de vue de la pratique du tout-terrain. Capable, mais de manière mesurée.
La Street Scrambler se veut être une moto cool. Cool à rouler, cool à regarder, cool à vivre. Bien que reprenant la philosophie de la moderne-classique Street Twin, elle est une moto à part entière, avec ses qualités propres. D’un style différent de celui de la Street Cup comme de la Street Twin, elle l’est autant à la conduite. Dans tous les cas, en termes de facilité et d’agilité, elle n’a rien à envier à ses soeurs et sera, elle aussi, une moto à mettre entre toutes les mains. Plus encore, la Street Scrambler est la vraie moto balade : confortable par ses suspensions et sa position de conduite), facile à emmener grâce à son guidon large et profitant d’une motorisation souple.
Toutes deux différentes, chacune ayant leur vocation, c’est un fait. Cependant, l’une comme l’autre partage les qualités et le caractère incomparable de la Street Twin. L’an dernier, la Street Twin a été une révélation au sein de nombreuses rédactions et le marché a répondu favorablement à l’appel, à tel point que la rupture de stock n’a pas tardé à être annoncée guère après sa commercialisation. Attirantes, séduisantes, les Street Cup et Scrambler deviennent convaincantes dès les premiers tours de roues.
Rangez vos a priori sur les motos classiques et tentez l’expérience ! N’attendez plus un instant pour booker une course d’essai chez votre concessionnaire Triumph !