La moto est une Husqvarna 450FS de 2016. C’est une excellente base puisque le monocylindre quatre temps de 450 cm3 développe une puissance maximale de 63 canassons !
Malgré une partie-cycle déjà fort intéressante et des composants de suspension siglées WP, Philippe a troqué sa roue avant pour une jante en 16" de chez Alpina. Et tant qu’à faire, l’arrière a elle aussi été changée pour un élément en carbone. Pas de jaloux ! Et pour finir d’habiller le tout, une paire de Michelin SuperMoto qui collera au pavé. Pour l’occasion, j’aurais du A pour l’avant et du B pour l’arrière. Comprenez du tendre devant et du medium derrière.
Philippe me préviendra également : "il y a deux maps disponibles via le petit bouton au guidon. Le mode 1 est un peu trop agressif à mon goût. La puissance est la même mais la réponse à la poignée de gaz est violente et vu que j’aime bien tourner la poignée fort..." Il image son explication avec un coup de poignet vigoureux et immédiatement, je me dis que si c’est trop violent pour lui, ça va carrément être dangereux pour moi.
Le système de freinage arrière a été conservé tel quel alors que tout le système avant a été confié à Beringer. Du très beau matos. Le disque, l’étrier, le maître-cylindre, tout y est.
Au niveau mécanique, la dernière modification à noter est la ligne d’échappement qui a été confiée à HGS. Un superbe son sort du silencieux et laisse présager de très grosses accélérations.
C’est le lendemain que je monterai sur la moto pour mon stage avec Gilles Salvador. Au fur et à mesure des exercices, j’ai pris le temps d’apprécier la moto et quelques points sont impressionnants.
Tout d’abord, la selle permet de bien bouger tout en ayant un grip correct grâce aux picots présents sur la selle. Evidemment, le confort est spartiate, mais en même temps, c’est pas une GoldWing ! Les cale-pieds me permettront de toujours poser mon petit 45 fillette avec stabilité sans glisser, quelque soit la phase de pilotage.
Le freinage ensuite. On a l’impression d’avoir un levier spongieux, mais l’efficacité est bien là ! Preuve en est ma triste expérience dans les graviers ! Encore désolé Philippe... Cette poignée me demandera un peu de temps pour m’habituer au feeling mais une fois le mode d’emploi intégré, c’est juste magique. Chaque freinage permet de jouer avec la moto et donne l’impression que je vais planter les fourches dans le bitume. Cet aspect spongieux devient ensuite un atout qui me permettra de doser la force à mettre sur mon levier selon que je veuille freiner très fort ou simplement ralentir la moto.
Et je peux vous garantir qu’il fallait la ralentir la belle. Philippe m’avait averti : "la démul’ qu’il y a dessus devrait convenir à un circuit comme Villars". Chaque rotation de la poignée un peu vigoureuse permettait à l’avant de s’élever. La boîte à vitesse douce et précise convenait effectivement au circuit.
Malgré l’avertissement de Philippe, je me devais de tester les deux maps afin de me faire ma propre idée. Et le constat est assez simple. A mon niveau, la map 1 (la plus "réactive") n’est tout simplement pas appropriée. On a un sentiment de violence et on se sent manipulé par la moto plus que maître de cette dernière. SM vous dites ?
La map 2 est quant à elle beaucoup plus saine. Elle permet de gérer la poignée de gaz avec un feeling quasi immédiat. Maintenant, il n’est pas impossible que les avis au sujet de ces maps varient en fonction du pilote, mais vu que mon avis est le même que le Champion (même si c’est pas pour les mêmes raisons), c’est moi qui ai raison, na !
Vient ensuite le sujet des roues. Et plus le rythme augmentait, plus je me rendais compte de la facilité avec laquelle je plongeais dans certains virages. Merci la roue avant en 16" ! Que l’arrière glisse sur un freinage ou que l’on soit dans un enchaînement de virolos, il suffit de vouloir rentrer dans le virage pour que, oups, je suis déjà dedans !
Les pneus ont également beaucoup aidés. Il faut dire que c'était pour moi la première fois que je testais les Michelin SuperMoto. Pour vous résumer la chose d'une manière simple et précise, c'est de la balle. Le grip est excellent. C'est de la colle pure et dure. Avec les couvertures chauffantes qui font leur travail, pas besoin de se poser la question. Il ne reste qu'à souder et les angles permis sont incroyables. Mais pas que, car le retour d'informations est lui aussi excellent, aussi bien lorsque la piste est sale et que l'arrière patine que lorsque l'on entame une dérive.
Tous ces éléments mis ensemble, la moto est un vrai jouet. Mais un jouet qui envoie du bois et moi, j'aime ça ! Cela prouve aussi qu’avec quelques éléments modifiés, vous pouvez sans autres faire d’une machine stock une véritable moto de course capable de gagner des courses, pour ne pas dire un championnat. Reste à faire travailler le pilote...
Un tout grand merci à Philippe Dupasquier pour le prêt de sa superbe machine.