A première vue, lorsque le concessionnaire de la marque m’a tendu les clés et désigné la bête, je suis resté pantois, sans réellement savoir que dire ou penser face à ce scooter. Il faut dire que le Taïwanais est imposant, très imposant !" Heu, je n’ai pas le permis poids lourds, moi !" Le professionnel sourit, puis enchaîne : "Ouais, ce n’est pas dans la finesse, mais il se laisse bien conduire tu verras. C’est pas un sportif mais il a du coffre pour enrouler."
Esthétiquement, le MyRoad présente bien. Le modèle testé est livré dans une robe blanche qui lui va relativement bien. Je tourne autour de l’engin et je remarque pas mal de choses. Sa taille dans un premier temps. Le scooter est, comme je l’ai déjà dit, imposant. Mais il est vraiment long. La lecture de la fiche technique me confirmera mes pensées. Avec ses 2'309mm, le MyRoad est le plus long de sa catégorie.
Le bloc optique m’interpelle. Au vu de sa taille, je me dis qu’il doit au moins éclairer la moitié de la ville. Il va de pair avec le style massif de la machine. Mais bon, voyons le bon côté des choses, je pourrai tester de nuit et je ne vais pas m’en priver !
Je m’installe ensuite à son bord. La selle est relativement confortable et la hauteur de 780mm est correcte. Toutefois, la largeur de l’assise obligera certainement les plus petits gabarits à jouer de la pointe des pieds. D’autant plus que le poids important ne facilite pas les choses à l’arrêt. Le gros tunnel central placé entre les pieds s’enjambe assez facilement mais je m’inquiète de savoir s’il ne sera pas handicapant pour les manœuvres à basse vitesse.
Avant de démarrer, j’inspecte les commodos. Il y a beaucoup de boutons pour peu de place. Le démarreur est situé juste à côté du sélecteur de suspension. A mon avis, plus d’un utilisateur a dû se tromper de bouton... Il y a également les feux de panne qui se trouvent à l’index droit. Pas courant, mais pourquoi pas !
Le véritable tableau de bord me paraît complet. Un compteur et un compte-tours analogiques encadrent un affichage digital avec toutes les informations nécessaires : jauge à essence à cinq bâtons, horloge, totalisateur, double trip partiel, indicateur de mode de suspension (Hard, Medium ou Soft). On note surtout trois diodes au niveau de l’axe des aiguilles du compteur, du compte-tours et de la température moteur. Le tout est clair et lisible, même sous le soleil. A côté, on retrouve des diodes pour signaler le coffre ouvert, la béquille dépliée ou un dysfonctionnement de l’ABS ou de la pression d’huile.
Je remarque que je dois légèrement abaisser la tête pour regarder au travers du pare-brise. J’essaie de le relever mais rien ne se passe. J’apprendrai plus tard qu’il s’agit d’une option. Dommage pour un scooter à vocation GT !
J’inspecte ensuite le contacteur, lequel cumule beaucoup de fonctions. Evidemment, il sert à allumer le scooter. Mais il sert également à ouvrir le coffre sous la selle, ouvrir la trappe à essence, bloquer la direction. Tout cela en jouant sur l’intensité avec laquelle on appuie sur la clé en plus de la rotation choisie. Un petit bouton permettra d’activer le volet anti-effraction du contacteur.
A gauche du contacteur, un vide-poche en plastique assez grand et pratique. En revanche, sa finition laisse à désirer. En effet, on peut apercevoir de la visserie et sa fermeture se révèlera fastidieuse. Pour ce qui est des plastiques, on est un peu déçu. Le modèle prêté par Kymco est relativement neuf puisqu’il n’a pas encore 1'000km au compteur ! Mais les plastiques sont déjà marqués et blanchis.
Si je vous ai parlé de la trappe à essence un peu plus haut, j’ai omis de vous parler de sa position atypique. Elle se situe au niveau du tablier, à droite du contacteur !
Bon, assez d’observations. J’enlève (difficilement) la béquille centrale et je démarre le MyRoad. Le bicylindre en ligne de 699,5 cm3 vrombit immédiatement avec une sonorité qui n’est pas déplaisante. Je tourne la poignée doucement et immédiatement, je remarque le centre de gravité bien placé permet de manœuvrer mais ce point ne sera pas le point fort de mon char d’assaut. Malgré mes craintes, le tunnel central ne dérange absolument pas.
Je m’engage dans la circulation et j’accélère un peu plus franchement. La surprise est agréable. Les presque 300 kg se font immédiatement oublier dès que l’on roule. Alors oui, sa taille ne fait pas du Kymco un scooter urbain mais ses performances ne sont pas non plus ridicules. Au feu, vous ne serez pas forcément le premier à vous élancer. En effet, l’inertie due au poids élevé du scooter donne l’impression d’un temps de latence à l’accélération. En revanche, une fois lancé, vous serez relativement véloce à son guidon.
Pour ce qui est du freinage, le MyRoad est freiné par des freins à disque à l’avant comme à l’arrière. Couplé à un ABS Bosch, il répond aux attentes d’un GT. Il arrêtera la machine sans se montrer agressif. J’ai trouvé que l’ABS était toutefois un peu trop intrusif à mon gout. En revanche, son efficacité n’est plus à prouver. J’ai bien essayé de bloquer les roues, mais rien à faire ! Et ce de jour comme de nuit, sur le sec ou sous la pluie ! A 60 km/h, bien droit et sous la pluie, j’ai essayé d’écraser le levier de frein gauche dans un premier temps. Le système de couplage des freins très efficace assemblé à l’ABS ralentit la machine dans un couinement particulier mais aucune dérive à remarquer. Maintenant, je fais la même chose de l’avant. J’y vais mais j’ai peur ! Et pourtant, le même couinement mais toujours aucun blocage de roue à signaler.