Lorsque l’on sort de la ville, le MyRoad se dévoile. Au fur et à mesure que l’on accélère, on sent la puissance arriver de façon saine et exponentielle.
Véritable machine à engranger les kilomètres, c’est en roulant qu’il devient agréable. Son moteur puissant de 58,8 chevaux et son couple de 63 newton-mètres permettent de cruiser allègrement.
La position se révèle agréable. Naturellement, on allongera les jambes au maximum. Toutefois, le plancher un peu haut aura pour conséquence que les genoux du conducteur se trouveront légèrement plus hauts que ses hanches. A part ce détail, la position de conduite est plaisante. Mais cela révèle bien un aspect important du MyRoad : il n’est pas taillé pour l’attaque. Lors de test avec d’autres membres de la rédaction, nous avons emprunté quelques routes sinueuses à bonne allure. Si la partie-cycle nous aura réservé une bonne surprise, la garde au sol se révèle vite insuffisante. Pour le dire différemment, ça frotte dans tous les virages quand on attaque un peu ! Dommage car une fois lancé, la reprise et l’allonge du moteur pourraient permettre de s’amuser un peu ! Et pour ce genre d’utilisation, les freins sont un poil légers et l’ABS beaucoup trop intrusif.
Les suspensions réglables en trois positions me paraissaient un peu superflues au départ. Au quotidien, on ne constate pas d’énormes différences selon que l’on soit sur le mode S (souple), M (moyen) ou H (dur). En revanche, en augmentant le rythme, j’ai pu remarquer que le mode H estompe la sensation de pompage de notre porte-avions. A haute vitesse, on sent que le Kymco perd en stabilité à une vitesse plus que déraisonnable. C’est à partir de 160km/h que l’on aura l’impression que la direction devient floue et que les suspensions sont dépassées. Le tout en précisant que si le voyant rouge "speed" apparaît au tableau de bord, on pourra encore gagner en vitesse... Bien évidemment, nous vous déconseillons de prendre de tels risques (en plus, c’est interdit !) !
Un gros point négatif ? Les pneus. Ils montreront leur limite bien avant les suspensions ! Rappelons que notre scooter n’est pas équipé d’un anti-patinage ou d’un contrôle de traction. On sentira la roue arrière se dérober à l’accélération alors que l’on démarre sur une surface délicate ou encore à la remise des gaz dans un virage.
Au niveau pratique, le MyRoad permet de ranger (au chausse-pied) deux casques intégraux sous la selle. Avec la boîte à gants située à gauche du contacteur et la place de rangement située entre les jambes du conducteur, la capacité d’emport est plus que correcte ! On regrette qu’au niveau de la finition, les concepteurs n’aient pas ajouté un cylindre pour fermer une de ces places de rangement à clé.
Au stationnement, on favorisera la béquille latérale avec le frein de parking. Il n’est pas impossible de placer le Kymco sur sa béquille centrale mais cela demandera de la poigne. Pour les arrêts rapides, rien ne sert donc de s’acharner.
Autre aspect qui mérite d’être décrit. La trappe à essence. Si elle me paraissait judicieusement placée, j’ai rapidement compris que ce n’était pas le cas. Ou plutôt sa conception est à revoir. En effet, je n’aurais jamais réussi à faire le plein sans éviter de rejets d’essence. Et même avec le réservoir vide ! D’autant plus que la pompe à essence, je l’ai visitée régulièrement pendant cet essai. Si l’usine annonce une consommation de 5,5 litres aux 100 kilomètres (soit environ 250 kilomètres d’autonomie), j’étais plus souvent aux alentours des 7 litres au 100 !
Dès le début, j’ai été frappé par la taille du bloc optique. Et comme je l’ai écrit plus haut, je me devais de tester l’éclairage si imposant de mon GT de prêt. S’il ne permet pas d’éclairer la moitié de la ville, il sera largement suffisant et efficace pour rouler en toute sécurité de nuit, et ce, même sans éclairage artificiel ambiant.
Le Kymco MyRoad 700i ABS est un bon scooter GT. On regrette une finition perfectible, une consommation un peu haute. Cependant, à un tarif de CHF 9'990.-, on en a pour son argent.