Contact enclenché, démarreur pressé, le moteur s’ébroue dans une sonorité grave mais quelque peu étouffée. Comme sur toute Harley qui se respecte, les vibrations sont également de la partie.
La Breakout a hérité du dernier né le de marque, le V-Twin 103 à injection électronique offrant 74cv et un couple de 130Nm. Le tout est associé à la boîte de vitesses à six rapports issue des autres Softail de la marque. Un cocktail qui permet de réduire la consommation, mais également de cruiser sur le sixième rapport.
Une fois le premier rapport engagé, la moto tracte sans peine les 308kg (hors conducteur !). Deuxième, troisième... la moto reprend sans peine sur tous les rapports. Le couple offre un confort de conduite des plus agréables. En mode urbain, la moto manque clairement d’agilité, mais il faut le reconnaître, elle n’a pas sa place dans ce milieu. Ce que veut la Breakout, ce sont de grands espaces... ça tombe bien, le Jura et ses routes tortueuses sont tout proches.
J’en parlais en début d’article, la Breakout semble tout droit échappée d’une piste de dragster, et bien je ne m'étais pas trompé. Sa garde au sol est au plus bas et ne permet pas de prendre de l’angle à outrance et c’est bien dommage, car avec un pneu de 240, il y aurait eu de quoi se faire plaisir. Les repose-pieds ont quant à eux rapidement crié "halte" et ce, dès les premiers ronds-points. A tel point que l’un des tétons n’aura pas supporté ce traitement !
Les suspensions font correctement leur travail, mais ne supportent pas très bien les mauvais revêtements. Le train arrière offre un excellent comportement lorsque la route est propre, mais se montre moins performant lorsque le bitume se dégrade et vous gratifie de quelques sautillements. Fragile du bas du dos, passez votre chemin ou optez pour une selle confort ou un amortisseur en option. L’avant offre un bon retour, mais comme toutes motos avec un grand angle de chasse (146mm), il n’y aura pas de place pour l’approximation.
A un rythme élevé (pour ce genre de moto) et lorsque les virages sont assez longs, la moto met en confiance et permet de se balancer de gauche à droite tel un jet ski. Ah, vous n’avez jamais fait de Jet ski ? Bien tant pis pour vous. Le moteur offre une bonne allonge et permet de bonnes relances. Toutefois, lors des dépassements, dans un col par exemple, il sera nécessaire de tomber un rapport pour profiter de la puissance du V-Twin. Un stage 1 gommerait en partie ce manque de vivacité. Un échappement un peu plus libre vous donnera également la banane (satanées normes anti-pollution).
Afin de freiner votre enthousiasme, cheveux au vent (non en fait, pas en Europe), vous devrez composer avec un système de freinage à simple disque. Monodisque à l’avant et monodisque à l’arrière, le tout équipé d’un ABS. En mode cruising, vous privilégierez le frein arrière, ce qui vous offrira une excellente stabilité. En mode arsouille si j’ose dire, vous devrez impérativement faire avec les deux et ne pas hésiter à les serrer comme un couteau entre les dents. Il est dommage que Harley-Davidson ait fait l’impasse sur le double-disques à l’avant. D'ailleurs, dans l'exercice du "burn" totalement inutile, je l'avoue, le frein sera à la peine pour contenir le couple...
Durant cet essai, la consommation s’est montrée fort raisonnable au vu du poids de l’engin et de mon type de conduite pas forcément en adéquation avec ce type de moto. Ce sera donc un 6,5 litres tout rond que la Breakout aura consommé pour parcourir 100km. Pas mal pour un ensemble moto/pilote qui dépasse les 400kg (322kg tous pleins faits pour la moto et 86,5kg pour moi). Bon, il est vrai que par rapport aux vrais bikers, je fais dans le light (ndlr : haha!). Avec un réservoir de 18,9litres, vous aurez de quoi vous balader un bon moment.