L'un des points forts de Triumph a toujours été le moteur trois-cylindres exceptionnellement généreux. Essorer la poignée devient l'activité favorite d'un conducteur de Tiger Sport, presque un TOC qui vous prend en l'espace d'une journée. Peu importe le rapport dans lequel on se trouve, la reprise suffira toujours à faire un dépassement. Si vous espérez passer dans un trou de souris, tombez d'un rapport et laissez-vous catapulter deux quartiers ou virages plus loin.
Seul inconvénient du moteur 1050 : il n'est mécaniquement pas possible d'y intégrer d'usine un indicateur de rapport engagé. En substance pas très pénalisant, mais lorsqu'il est question d'attaquer sur les petites enfilades, c'est appréciable de savoir si on peut tomber de trois en deux ou si on est sur le point d'engager la première. Tout est question d'habitude, direz-vous !
Depuis le modèle de 2007, il s'est avéré que la Tiger était souvent choisie par des motards de tous les jours qui s'en servaient pour aller de A à B quelque soit la météo. Au quotidien, manoeuvrer le félin est très facile même à basse vitesse. Le large guidon et le généreux angle de braquage vous ouvrira de nombreux passage dans la jungle urbaine.
Seulement, aller travailler avec cette moto n'est pas le bon plan... Vous serez trop tenté de vous éclipser discrètement dès la pause café pour rejoindre des routes si possible sinueuses et désertes de tout trafic. Petit conseil de la maison : depuis la ville de Sitges, remontez à l'intérieur des terres par n'importe quel chemin qui n'est pas l'autoroute. Ce terrain de jeu est simplement idéal pour cette Triumph, et d'autres.
Sur tracé sinueux, le train avant se place comme guidé par un laser et peu importe la vitesse, on peut balancer la machine sur l'angle quasiment sans effort. Les freins, aussi mordants qu'endurants, font également merveille sur ce terrain, autorisant de saisir la poignée en toute circonstance.
L'amortisseur arrière, réglé maintenant plus dur, absorbe tout de même très bien les imperfections de la chaussée. Ce qui permet aussi d'emporter agréablement plus de bagage qu'avant.
A rythme plus soutenu, la Tiger Sport ne perd pas en précision, bien au contraire. Certaines courbes se prennent à des vitesses gravitationelles, bluffant ! Les pneus, des Pirelli Angel ST, encaissent sans broncher le pilotage le plus gras. Si ces pneus venaient à ne pas vous plaire, Triumph précise que les Pilot Road 3, les Z8 et les Roadsmart II conviennent aussi très bien à leur Tigre.
Un excellent châssis et un merveilleux moteur donnent toujours quelques chose de bon. Sur la Tiger Sport, on trouve en plus une suspension parfaitement adaptée au style de conduite d'une moto Sport Touring. Spécialement revue pour le duo et le voyage, elle s'adresse aussi bien au vieux routard qu'au motard du quotidien s'évadant de chez lui en fin de semaine. Vendu au prix honnête de CHF 15'490.-, ce modèle saura trouver ou retrouver son public. Mais ne vous y trompez pas, si vous cherchez du très sportif ou de la super-routière pour l'autoroute : passez votre chemin ! Si vous débutez dans le monde du deux-roues mais que les roadsters ne vous intéressent pas, elle saura vous convaincre, à coup sûr.