Je plaisante bien sûr, d’autant plus que les modèles que nous avons testés, Yamaha TMAX 530 et BMW C600 Sport risque fort bien d’envahir les rues d’ici la fin de l’année.
*Que ce soit clair, j'ai pas l'intention de me laisser pourrir sans réagir dans cet article! (Patrick)
Le Yamaha TMAX 530, nous l’avions déjà testé, le résultat était sans appel, une véritable réussite de la part du constructeur aux trois diapasons qui au fil des années n’a pu que faire évoluer son modèle phare ! A tel point que des préparateurs de renom se chargent actuellement de le transformer en version Hyper Modified, même les garagistes se mettent à pousser à l’extrême le terroriste des villes (article).
En somme, le TMAX 530 n’avait pas grand chose à prouver ou à craindre, jusqu’à ce que le C600 Sport débarque et tente de lui damer le pion. D’où, l’idée de ce compararatif !
Le BMW, nous l’attendions depuis son annonce, BMW Suisse nous contacte rapidement et nous propose un essai dans la foulée.
A la livraison, le scooter paraît plus massif qu’en photo. Les lignes sont moins fines. Le scooter est plus ramassé. D’ailleurs, une fois garé à proximité de notre TMAX, cette impression se confirme. L’Allemand est plus massif que le Japonais. Normal, me direz-vous ! Du côté des avis purement esthétiques, le TMAX remporte la palme avec des avis plus élogieux que pour son concurrent. Oui, n’est pas TMAX qui veut !
*Qu’est-ce qu’il ne faut pas lire ! Même si les mesures prouvent le C600 comme plus grand, ses lignes plus tendues lui donnent un air plus fluide, plus fin sous les yeux. Reste que je ne peux pas nier que le TMAX a un style affirmé et efficace.
Pour l’occasion, notre BMW nous est livré full option: et il en a des options : phares à LED, sièges chauffants deux zones, conducteur et passager réglable indépendamment, poignées chauffantes, indicateur de pression des pneus (en option). Bref, ceci devient une habitude chez le constructeur bavarois. Le TMAX ne fait pas de chichi et ne propose pas d’options à outrance ; vous aurez droit à l’ABS, tout au plus.
Le C600 Sport cache bien son jeu en termes de capacité de chargement et pour l’occasion surclasse son concurrent en offrant la possibilité de stocker deux casques intégraux sous sa selle. Le Flexcase, une trappe sous la selle aux côtés souples et à la forme d’un casque, permet de déposer l’intégral de votre passager. Le propriétaire d’un TMAX ne se débarrassera que d’un seul casque lors de son arrêt, le deuxième l’accompagnera donc lors de vos étapes pédestres, à moins que vous optiez pour un top-case. Sacrilège ! Ca va pas, non ?!
Dans les planches des tableaux de bord, les deux scooters offrent des espaces de rangement, un de chaque côté. Le C600 propose un verrouillage automatique de l’un d’eux lorsque la direction est bloquée, alors que le TMAX se verrouille avec la clé de contact. Quoiqu’il en soit, les espaces proposés suffiront amplement au stockage de votre porte-monnaie ou autre smartphone. Subtilité allemande, une prise 12V se cache dans le compartiment de gauche.
Alors que le TMAX fait dans le simple mais efficace pour la catégorie, le C600 se la joue full option avec des informations dignes des meilleures routières : consommations instantanée et moyenne, partiels, indicateur du niveau de chauffe des poignées et du siège, pression des deux pneus,... Du grand luxe ! Mais est-ce vraiment utile pour un scooter ? A vous de voir ! * Bien sûr que oui, tout ce qui n'est pas très utile est forcément indispensable !
Du côté des plastiques, nos deux modèles montrent un bon niveau, avec un certain avantage au Yamaha qui offre une finition au-dessus du C600 Sport. Ne serait-ce que du côté de la trappe à essence qui paraît très fluette et qui cache un bouchon de réservoir sans clé ! Les plastiques noir non peints du C600 marquent aussi plus facilement que le Yamaha, à voir dans le temps si le phénomène ne s’inverse pas sur l’imitation de carbone du TMAX.
Quoiqu’il en soit, vous en aurez pour votre argent. Il faut dire que nous chipotons un peu dans notre revue de détails et c’est normal, car à CHF 13’000.- en version Highline, toutes options sauf antivol (CHF 240.-) pour le BMW et CHF 13’980.- pour le TMAX 530, nous sommes en droit de faire les difficiles.
D’un côté, nous avons le tenant du titre avec ses 530cm3 et 46cv, pour un poids avec ABS (en série) de 221Kg. De l’autre, le challenger avec ses 650cm3 (oui, il s’appelle 600, allez savoir pourquoi !) et ses 60cv pour un poids avec ABS (en série) de 249Kg. Le combat s’annonce rude.
La ville est le terrain de jeu idéal pour les scooters, car la vocation première est tout de même de pouvoir se faufiler dans la jungle urbaine. Nos deux scooters s’en sortent plutôt bien dans cet exercice et ce malgré un largeur assez conséquente pour la catégorie. Le TMAX reste le plus à l’aise avec une largeur de 775mm, contre 877mm pour le germanique. Le poids du BMW se fait plus présent et perd en agilité dans les slaloms.
Le départ au feu rouge, toujours dans des vitesses légales, terrorise bon nombre de cyclistes et terrasse les scootéristes de base en allant même gratter quelques motards. Les départs de chacun sont canon. Cependant, le TMAX tient l’avant d’une courte tête entre deux feux, nous verrons si ceci se confirme en milieu non-hostile.
Niveau confort, nos deux modèles en donnent pour votre argent, avec des selles ultra moelleuses, des suspensions adaptées à ce genre d’environnement. Notez toutefois une rigueur supplémentaire pour le châssis allemand. Le freinage de nos deux scooters est au top et permet des arrêts spontanés. L’ABS arrière du C600 mériterait toutefois de perdre en sensibilité, l'effleurer revient à le déclencher. Les leviers de freins de nos deux modèles disposent de réglages en écartement, bien agréable selon la longueur de vos doigts.
* J’ai parcouru un peu plus de kilomètres avec le C600 Sport pour affirmer qu’à la fois la selle et la suspension de ce dernier donnent un ressenti plus ferme que la concurrence japonaise. Peut-être faut-il s’orienter vers un 650GT pour y trouver plus de confort.
Il est évident qu’avec de telles fiches techniques, ces deux maxi-scooters seront plus adaptés à des trajets extra-urbains pourvus de longues lignes droites de nationales, semi-autoroutes et autoroutes.
Nos deux modèles permettent de rouler vite, très vite. Car si sur une moto, un passage du troisième rapport au rupteur vous rappelle de cesser d’essorer la poignée, sur un scooter de ce type, vous vous retrouvez à plus de 120km/h sans vous en rendre compte. D’autant plus que nos deux modèles offrent des pare-brises et tabliers avant très amples vous protégeant du vent mais aussi assez bien de la pluie. BMW pousse le vice avec un réglage sur trois positions sans outil, là où il faut une clé Inbus (Allen) pour changer la hauteur du pare-brise du TMAX.
Les enfilades approchent et nos deux scooters ne demandent pas d’attention particulière pour passer fort, et même très fort. Le TMAX dispose d’un châssis plus joueur et plus facile à prendre en main. Le C600, lui, fait dans l’efficace sans pour autant apporter ce petit plus qui permet de garder un soupçon de fun. Vous me direz qu’un scooter ça doit rester au niveau d’un utilitaire ; pour le fun, il y a la moto. Soit, mais pourquoi ne pas tenter d’avoir les deux et pour l’occasion, c’est bien le TMAX qui l’apportera !
* Objection votre honneur ! Quand tu veux, je te prends avec le 600 et avec le sourire aux lèvres ! Traduction : je trouve le châssis du C600 d’une rigueur exemplaire qui accepte de prendre les 250kg de la machine dans les courbes à un rythme assez fou. Je ne me sentais pas d'en faire autant en TMAX. Question de feeling !
Du côté des performances, le C600 se montre plus rageur et permet de prendre l’avantage sur les longues accélérations. Si le TMAX prenait un léger avantage en ville, il le perdra en accélération plus longue une fois la barre des 60km/h franchie. La différence de 14cv entre nos deux modèles se fait sentir mais ne croyez pas non plus que le C600 est un dragster. La différence devient minime sur la reprise, tout dépendra la vitesse du test. Nos deux modèles auront atteint avec aisance la vitesse folle de 170km/h au compteur sans le moindre louvoiement et encore moins de turbulence. Les longs trajets se feront donc avec facilité et confort.
Sortis de l’autoroute allemande que nous avions trouvé pour notre test de vitesse, nous passons sur des nationales. Si la différence en accélération donnait l’avantage au C600, le comportement du châssis et la légèreté du TMAX permettent au nippon de prendre l'avantage dans cet exercice. Plus agile et plus léger, il permet d’entrer en courbe plus rapidement et d’en sortir tout aussi vite. Il suit le C600 sans peine et se permet même de lui faire l’extérieur pour doubler.
* Tu l’as déjà dit ça, je te répète que tu as tout faux et que c’est le châssis allemand qui est meilleur et permet des folies.
Côté consommation, les deux modèles permettront des étapes de plus de 250km avec respectivement 15l de contenance pour le TMAX et 16l pour le C600. En ville, avec un trafic alterné et les nombreux départs arrêtés aux feux, vous risquez de flirter avec la barre des 200km.
Le TMAX est la référence incontestée à ce jour dans le marché des maxi-scooters. Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder le nombre de ces scooters croisés en une journée. Mais il se pourrait bien que le C600 Sport vienne bousculer les habitudes et notamment avec une clientèle totalement différente de celle du TMAX. Les cols blancs préfèreront certainement l’Allemand, image de marque forte et tape-à-l’oeil avec ses feux à LED. Le C600 a des arguments pour s'enorgueillir !
Le TMAX convaincra toujours une clientèle plus jeune et dynamique, voir plus sportive qui recherche un peu de moto dans son scooter. Ceci, le Yamaha le fait très bien ! Tout compte fait, c’est un combat de coqs qui devrait avoir lieu entre les deux marques pour faire évoluer leur scooter dans le bon sens.
* J’en viens plus ou moins à la même conclusion, si ce n’est que pour moi le maxi-scooter allemand s’attribue d’excellents points d'aspects pratiques et de confort. Le TMAX reste une valeur sûre, mais les développeurs auraient pu faire un peu de zèle en soignant les extras de leur copie. Rivaliser avec un pare-brise réglable sans outil, un siège et poignées chauffantes ainsi qu’un rangement plus grand mais aussi un frein de stationnement lié à la béquille ne doit pas demander trop de ressources à une marque telle que Yamaha.