
Le Moto-Tour était un rallye routier de sept jours qui se courait à travers toute la France avec des épreuves aussi bien de jour que de nuit et des distances journalières parfois très importantes. Avec la nouvelle formule Moto-Tour Series, les organisateurs ont voulu rendre l’épreuve plus accessible en réduisant sa durée, les distances journalières et en choisissant des destinations du sud où le climat est plus agréable. Cette année on a droit à une édition en Tunisie et une édition en Corse. De sérieux arguments pour motiver le peuple. D’ailleurs j’embarque mon pote Miguel dans l’aventure, toujours partant pour de nouveaux défis.
Quelques jours avant le départ, alors qu’il neige chez nous, je prends possession de l’Africa Twin 1000 DCT (version boite auto) prêtée par Honda Suisse. Ils ont monté un dérouleur de roadbook et un tripmaster sur le guidon, deux accessoires indispensables pour le rallye. J’ai même l’honneur d’être le premier Suisse à pouvoir rouler avec les nouveaux pneus Bridgestone Battlax A41, le nouveau pneu « trail » de la marque quelques jours avant que mon collègue Patrick s’envole au Maroc pour le lancement officiel. Si là j’ai pas la pression…
Partis à l’aube par 5 degrés, on arrive au port de Marseille sur les coups de midi. Après une heure déjà, j’avais tellement froid que j’ai prétendu être à court de carburant pour qu’on s’arrête. Ça n’a pas été une partie de plaisir…
Au port, la partie administrative est relativement vite réglée et en attendant d’embarquer dans ce mastodonte d’acier, on rencontre quelques uns de la centaine de participants du Moto-Tour. Je fais connaissance avec un autre Suisse qui s’appelle aussi David et qui habite à 20 kilomètres de chez moi. Décidément, le monde est petit !
Alors qu’on se disait que la cabine n’était pas bien grande, on croit presque à un malentendu lorsque la porte s’ouvre et que deux autres participants rappliquent. En effet, ils ont le même numéro que nous et il y a bien deux couchettes rabattables aux murs…
Michel, 65 ans, participe pour la seconde fois au Moto-Tour Tunisie et Frédéric, la cinquantaine, en est à sa 11ème édition ! Quelle sacrée équipe ces deux joyeux lurons, on n’aurait pas pu mieux tomber !
Entre les repas, le briefing et les rencontres, le temps passe relativement vite sur le bateau. Mon mal de mer légendaire a dû oublier d’embarquer avec moi, parce qu’il m’a totalement épargné.
Frédéric, avec son expérience, nous coache un peu sur les subtilités du rallye routier et franchement c’est à se demander si une discipline avec autant de règles n’a pas été inventée par un Allemand ou un Suisse !
Jour 0 - Marseille-Tunis
Sur le coup des quinze heures, le bateau entre dans le port de Tunis et en une heure on a débarqué. L’organisation du Moto-Tour a fait un super boulot en réglant tous les papiers de douane pour nous et les autorités tunisiennes ont joué le jeu pour que tout se déroule sans embuches.
On se rassemble sur l’Avenue Bourguiba en plein centre de Tunis d’où le départ officiel sera donné en présence de la télévision tunisienne.
Il faut savoir que le Moto-Tour Tunisie fait également office de dernière manche du championnat de rallye routier tunisien et que 17 participants locaux se joignent à nous pour l’occasion.
A 17h30, c’est enfin mon tour de prendre le départ et après 500 mètres je pars déjà dans la fausse direction au premier rond-point, mes compères de cabine me suivant dans mon erreur. Heureusement, le policier qui était posté là me fait de grands signes ! Pff… ça commence bien…
C’est un sacré chaos sur la route et on zigzague entre les voitures et les camions pour sortir du centre de Tunis. On reconnaît vite les participants tunisiens qui, non seulement excellent dans l’art de se faufiler dans ce trafic, mais également pour leurs échappements ultra bruyants et leurs motos sans plaques. Ça me rappelle les motards russes !
C’est sous une fine pluie et de nuit que se fera la liaison d’aujourd’hui, principalement de l’autoroute. Entre les camions sans feux arrières, les véhicules peinant à 60 km/h, les ânes ou encore les mobylettes roulant en sens inverse, il faut être prêt à tout sur l’autoroute tunisienne.
J’arrive à l’hôtel deux heures plus tard, ayant réussi à suivre les instructions du roadbook sans me perdre, c’est déjà très prometteur !