
Le gouvernement passe à la vitesse supérieure pour lutter contre la mortalité routière. Depuis le lundi 8 février, onze "contrôles leurres" ont été déployés sur un itinéraire situé dans le Pas-de-Calais. Cette portion de route départementale longue de 37 kilomètres, déjà "protégée" par deux vrais radars, a été choisie par l'État pour "son caractère particulièrement accidentogène". En cinq ans, on déplore six décès et 28 blessés graves sur ce trajet, selon le gouvernement.
Le dispositif est un "leurre par panneaux", sur lesquels les automobilistes peuvent lire "Pour votre sécurité, contrôles radars fréquents". "Ces panneaux, répartis dans chaque sens de circulation, précèdent 10 emplacements sur lesquels pourront être installés un radar autonome. Le radar autonome sera régulièrement déplacé sur ces emplacements ou sur d'autres itinéraires à protéger. De plus, des contrôles par les radars mobiles de nouvelle génération seront fréquemment organisés sur cette même route", promet le ministère de l'Intérieur. Les automobilistes ne sauront donc jamais où se trouve le mouchard et où se trouve le vrai radar.
L'une des mesures phares de l'arsenal annoncé en deux temps par Bernard Cazeneuve en 2015 va très vite s'étendre puisque d'ici à la fin du mois de février, un deuxième itinéraire sera équipé de "leurres par panneaux" dans un autre département. Le déploiement va s'accélérer dans le courant de l'année puisque l'État souhaite équiper de radars leurres 100 itinéraires "classés dangereux" d'ici la fin de l'année 2016. Le dispositif sera porté à 1'000 itinéraires et 5'000 emplacements d'ici à 2020.
Outre ces leurres par panneaux, un deuxième dispositif dit "par cabine" sera expérimenté en 2017. Il s'agira de cabines fixes, parfois vides, parfois équipées d'un vrai radar.
Ce système de leurres s'inscrit dans un arsenal de 48 mesures "fortes" annoncées en 2015 pour tenter d'endiguer le retour à la hausse de la mortalité routière. L'an dernier, 3'464 personnes ont été tuées sur les routes de France (+2,4% par rapport à 2014), malgré une baisse du nombre d'accidents.