Roadbook publié le 06 octobre 2016

EuropAsia 2015 épisode 3 - Après la Sibérie, bienvenue en Mongolie

Texte de Marc

Pour ce 3ème épisode de la traversée de l'Eurasie, nous retrouvons nos compères Cédric et Lionel qui après avoir traverer les steppes de la Sibérie, se retrouvent à l'entrée des vastes plaines de Mongolies.

La Mongolie :

Une faune sauvage assez présente, beaucoup d’oiseaux, des buses, des vautours, des aigles, des troupeaux d’antilopes,…

L’essence de qualité Européenne est difficile à trouver dans les zones reculées. Il y a partout de la 80 et du diesel. On trouve de l’Octane 92 le long des axes principaux et de la 95 dans les grandes villes, mais pas tout le temps. On peut trouver de l’additif pour remonter l’indice d’octane dans certaines stations service.

En Mongolie, les bestioles poussant dans la steppe au grand air, on mange surtout de la viande. Elle est tendre et goûteuse et remplace allègrement les légumes dans les plats traditionnels.

Les végétariens, faut aller voir ailleurs ; les 5 fruits et légumes par jour c’est pas là-bas. A l’est nous n’avons vu aucun arbre, au nord les paysages sont plus intéressants, plus vallonnés et les quelques bosquets clairsemés sont les principales « forêts » du pays dont les Mongoles sont si fiers.

Les Mongoles : accueillants, gentils, curieux, dans les campagnes, ils s’attroupent autour des motos. Interloqués par de si gros engins, ils secouent la tête, puis la secouent une 2ème fois lorsqu’ils comprennent notre voyage. Ils montent sur les motos, les secouent dans tous les sens, surtout la 650, la 1200 est un peu lourde…

Et puis il faut qu’ils appuient sur tous les boutons : klaxon, clignotant gauche, klaxon, phares, klaxon, clignotant droit, démarreur, re-klaxon, … Ils prennent le casque, le soupèse,… De vrais gosses, mais tout ça gentiment, s’en est presque naïf. Du coup, on s’est demandé comment ils faisaient avec les filles.

2ème séjour en Russie :

Nous remontons sur Oulan-Oude. Après les 10'000 premiers kilomètres, les motos ayant un peu souffert, nous cherchons un garage moto pour 1 ou 2 réparation et les vidanges. Finalement nous trouvons le garage Yamaha dont le mécano est absent. L’accueil est super sympa et le patron nous prête l’atelier et les outils qui nous manquent, la Russie c’est quand même autre chose.

Nous sommes allés faire un tour sur la rive Sud-Est du Lac Baïkal, la température descend de 32C° à 22C° en 50 kilomètres, puis passe à 13C° sur les 10 derniers kilomètres. Je n’ai pas eu le courage de m’y baigner. On est remonté jusqu’à Alla en passant pas Barguzine. Cette rive semble moins intéressante que la rive Nord-Ouest, le parc naturel ressemblent aux vallées alpestres, les sommets culminent à plus de 2'500 mètres.

La dernière traversée de la Sibérie passe par Irkoutsk, Kemerovo, Krasnoyarsk et Novosibiirsk. Irkoustk est une belle ville, avec un centre historique bien conservé et entretenu. Kemerovo restera la plus belle ville de Russie que nous ayons visité, elle vaut le détour.

Novosibiirsk est une grande ville sans grand intérêt comparativement, mais elle offre une large gamme de magasin moto, mécaniciens ou monteur de pneumatiques. En Russie tu achètes tes pièces dans un magasin et il te faut trouver un mécano pour les monter. REMZONA 54 fera les travaux sur la 650 de Cédric dans leur atelier, un box exigu ou 3 mécanos baignant dans les vapeurs d’essence accomplissent des prouesses avec peu de moyens...

La route traverse des forêts de boulots, avant d’arriver dans de grandes plaines agricoles jusqu’au Kazakhstan.

Nous passons rapidement la frontière pour arriver à Semseï et dormirons 2 nuits. Nous voilà parti pour des centaines de kilomètres de steppe Kazakh en direction du lac de Zayzan. La route est bonne et monte tranquillement dans les montagnes. Nous passons près des lacs de Cibyni, les paysages sont magnifiques. Le mauvais accueil nous fera poursuivre notre route à travers un massif montagneux ou la route serpente entres gorges et sommets offrant de beaux panoramas. Nous dormirons dans l’auberge de Samarskoje, l’accueil est bon, c’est sommaire mais agréable.

Au matin du 67ème jour nous partons pour le lac de Zayzan, passons devant le panneau « Zone Frontière » juste avant la plage d’embarquement du ferry. Arrivés dans Kurshim, les gardes-frontières nous arrêtent, la zone est interdite aux étrangers. C’était tellement bien expliqué... Nous voilà parti pour 4 heures d’audition au poste et aurons l’avantage de nous acquitter d’une amende de 25€, une somme pour les gens du cru. Très professionnels et polis les gardes frontières, n’encaissent pas l’argent, il faut faire un virement sur le compte du gouvernement depuis une banque. En théorie c’est facile…

Libérés en milieu d’après midi, nous faisons demi-tour, reprenons le ferry. Le capitaine rigole en nous voyant remonter à bord et secoue la tête quand je lui explique notre aventure. On poursuivra par la rive ouest pour nous rendre au Sud par la M38 qui traverse la steppe par de grandes portions rectilignes. Avant de retrouver la A350 on traverse une superbe région montagneuse avec la A346, une piste au départ, puis on se retrouve sur une route qui ressemble plutôt à un champ de trous d’obus. Ca n’avance pas, tout le temps sur les freins pour zigzaguer entre les nids de poule, il faut utiliser la piste adjacente quand il y en a une...

Enfin nous voilà sur la A350 ! Enfin… c’est en travaux sur 350 kilomètres, des pistes défoncées, des 2x2 voies limitée à 50 km/h sur des dizaines de kilomètres et des pistes d’évitement où s’entassent camions et voitures tous plus pressés les uns que les autres, sans oublier une ribambelle de contrôles de police.

Quelques dizaines de kilomètres avant Almaty la A350 est une super autoroute de 2x4 voies toute neuve. Le ville, célèbre pour être une escale sur la route de la soie présente peu d’intérêt.

Nous sommes au 72ème jour de voyage et avons déjà avalé 16’000 kilomètres. Pour les derniers tours de roues de ce premier séjour au Kazakhstan, nous partons à l’Ouest en direction de Bishkek, la capitale Kirghize.

Je n’éviterais pas de me faire arrêter par la police de la route pour un excès de vitesse, au Kazakhstan le véhicule d’un étranger qui paye en Dollars reste toujours attractif. Le radar affiche 94km/h sur une portion limitée à 50. Encore contrarié des $25 extorqués 3 jours auparavant et ayant un peu de temps devant moi, je repartirais après négociations sans payer.

La combine qui rapporte le plus c’est garder le meilleur chrono du matin pour toute la journée. Mais vu que je n’avais pas dépassé le 85km/h du matin, j’était assez sûr de moi.

La sortie du Kazakhstan est un peu laborieuse ; l’entrée au Kirghizstan est une formalité, les fonctionnaires sont agréables et polis.

Bishkek, 20 kilomètres après la frontière est atteinte le soir même. C’est une belle ville aux standards modernes, construite à une échelle humaine avec beaucoup de végétation. La population est très gentille et bien qu’à majorité musulmane, le dressing code est bien occidental.

Incontournable : le lac Yssik-Kul à 1600 mètres d’altitude est entouré de hauts sommets de plus de 4500 mètres sur chacune de ses rives. Nous longeons la rive Sud - cette fois j’ai écouté Cédric - plus sauvage elle offre des paysages magnifiques et quelques curiosités géologiques.

Nous nous arrêtons à Tossor et bivouaquons au bord de la rivière du même nom. Le lendemain nous partons pour le col Tossor à 3894 mètres d’altitude, l’ascension des 6 derniers kilomètres est laborieuse. La piste est aussi raide que défoncée. En fait il faut faire ce col dans l’autre sens, c’est beaucoup plus facile. A la descente la piste n’est pas trop mauvaise, et alors que gonflé d’orgueil, je m’engage fièrement dans le premier des 3 gués principaux, je me gaufre lamentablement dans le torrent. L’altitude reste élevée, nous plantons le bivouac à 3'250 mètres d’altitude pour faire sécher ce qui est mouillé, c’est à dire : tout. Des bergers à cheval viennent nous rendre visite. La nuit est clémente avec 19C° et le ciel dégagé, loin de toute source lumineuse nous offre un spectacle inoubliable.

Au matin notre premier gué est à 100 mètre du bivouac. De nombreux torrents traversent cette piste, et les 3 ponts enjambant les plus grosses rivières ont étés emportés. Naryn, la première ville est à 150 kilomètres de là. Seuls quelques touristes et troupeaux de bétail utilisent cette piste, donc son entretient n’est pas l’urgence du gouvernement. 1 heure 30 pour passer le premier gué de la journée, les suivants son plus faciles et après 30 kilomètres nous voilà face au dernier gros gué. On n’arrive tout juste à traverser à pied, avec de l’eau à mi-cuisse le fort courant nous emporte. Cédric trouve un passage en aval que nous mettrons une bonne 1 heure et demi à traverser. Il nous reste 120 kilomètres de piste jusqu’à Naryn, mais ça ne descend pas. 70 kilomètres à 3'200 mètres d’altitude, suivi de 40 kilomètres à travers un plateau à 2700 mètres. Enfin on plonge dans la vallée. La piste suit la rivière qui rentre dans ses gorges, ça monte, ça descend, nous faisons le yoyo entre 2300 et 2'100 mètres d’altitude. Les paysages sont aussi beaux que la vie quotidienne des locaux doit être rude. A 18:30 nous arrivons à Naryn.

Pour rejoindre Osch au Sud, nous suivons l’axe Naryn, Kazarman, Djalalabad. La piste est belle, nous traversons des vallées typiques, passons 3 cols à 2'700, 2'400 et 2'974 mètres. Le dernier col est éprouvant et la descente encore pire, La piste est en travaux, nous roulons entre falaise, tranchées et abîme, les croisements sont souvent impossibles. Nous arrivons à Djalalabad vers 19:00 après 370 kilomètres, une grosse journée, mais des paysages magnifiques.

Osch, 2ème ville sainte pour les musulmans d’Asie, à 100 kilomètres de Djalalabad, est une belle ville. Le Sud est beaucoup plus traditionaliste que le Nord du pays et malgré un code vestimentaire plus rigoriste certaines femmes sont habillées à l’occidentale.

Au matin du 80ème jour de voyage, nous remontons vers le Nord par la M41, superbe route traversant plaines, gorges et montagnes. De grandes portions sinueuses à souhait entre monts et cours d’eau. Jusqu’à Tarraz, nous passerons encore plusieurs cols à 3'000 mètres d’altitude où le long des routes, apiculteurs et fermiers vendent leurs produits.

La suite la semaine prochaine.

Marcouille
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